Deuxième participation pour le challenge d'Anne. Il s'agit d'un billet rétroactif de la lecture de Garden of love" de Marcus Malte.
Mon billet en intégralité ici-même.
Un petit extrait du billet :
Il fait parti de ces livres, vous savez, ces livres qui sortent de l'ordinaire. Ceux qui vous rappelent pourquoi vous aimez tant lire. Un de ceux qui vous bouscule et vous malmène.
C'est un livre qui vous empoigne, vous dévore, vous possède comme une fièvre. Vous tournez les pages comme envoutés, même si vous entrez dans un prodigieux cauchemar. Vous n'avez pas d'autres choix que de continuer. C'est une histoire qui a un sacré souffle, un roman qui a une sacrée personnalitée...
La vie, le monde qui gravitent autour de vous s'effacent, s'écartent comme un rideau.
Et vous avez devant les yeux un univers glacial mais prenant, une histoire incroyable.
Et vous entrez là dedans à petits pas, timidement d'abord, et sans hésitation après comme on se jette dans une décision pour laquelle on a longtemps hésité.
Vous avez le souffle court et le coeur battant...
N'est ce pas là ce que l'on demande à n'importe quel livre ???
Cet évasion là ?
Et surtout, ne croyez pas lire un polar, ce livre est beaucoup plus que ça. Il a de vrais qualités littéraires (attention, je ne dis pas que les polars n'en ont habituellement pas mais c'est vrai pour certains). Il a pour lui un vrai style et une écriture percutante.
Un passage de "Garden of love" :
"On est arrivés trempés. Les petits avaient encore des algues brunes collées aux bottes et aux pantalons comme des bouts de sparadrap. Piteux et hilares à la fois.
- Ben voyons... a soupiré Florence en nous voyant.
Sourire aux lèvres. Dieu qu'elle était belle. On s'est déshabillés et frottés avec des serviettes. Les enfants riaient. Tout cela représentait une tranche de vie familiale absolument parfaite. L'image même de l'harmonie et du bonheur. Des gens qui s'aiment. Je ne peux pas m'empêcher d'y croire, à chaque fois. Je cherche alors le regard de Flo et j'espère de toute mon âme qu'il ne se démentira pas. S'il y a une chose que j'ai apprise, c'est à repérer les ombres qui planent au fond de ses yeux.../...
.../... Il a plu tout le reste de la journée par intermittence. Nous n'avons plus mis le nez dehors mais les garçons se sont tenus tranquilles. Le sapin, la crèche. Les derniers préparatifs. Et toujours cette impression de bonheur ordinaire et serein. Quelque chose d'extrêmement précieux pour moi. Hélas, avec ce qui se jouait dans les replis de mon crâne, il m'était impossible de me laisser aller et d'y adhérer pleinement. Je voyais ça de l'extérieur et ma propre joie, ma petite fête personnelle en était en partie gâchée. Ne serais-ce que pour ça, j'en voulais à Ariel d'avoir reparu juste ce jour-là. J'ai du mal à croire au hasard.
On s'est fait notre petit repas de réveillon tous les quatre. Le sapin clignotait dans un coin du salon. Florence avait disposé des espèces de lumignons multicolores un peu partout dans l'appartement. J'ai chassé l'idée que ça pouvait ressembler à une veillée funèbre. Je me suis concentré sur leurs visages. Celui de Flo. Celui d'Etienne le Sage. Celui de Mattéo, Mat-au-Marteau, roi des bricolos. Mes trois merveilles. Mes trois étoiles dans la nuit noire. Les reflets avaient des éclats doux sur leur peau comme autour d'un feu et leurs yeux brillaient. J'ai souhaité qu'il n'y ait jamais de fin à ça.
Mais qui sait où se perdent nos prières ? "