Robert Doisneau - Aubade pour Manhattan - 1960 (
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Berck-Plage
"C'est donc cela, la mer, cette immensité hors d'usage
Le cataplasme du soleil ne peut rien contre ma brûlûre.
Dans l'air fusent les couleurs électriques de sorbets
Puisés dans la glace par les mains gercées de filles blèmes.
Pourquoi est-ce si calme, que veut-on nous cacher ?
J'ai mes deux jambes et le sourire pour avancer.
Une épaisse couche de sable étouffe les vibrations ;
Elle s'étend sur des kilomètres et des kilomètres,
Et les voix flottent, immatérielles, diminués de moitié.
Le regard vient heurter contre ces surfaces lisses.
Qui renvoient comme un boomerang leur vision blesser l'oeil,
Faut-il s'en étonner si lui porte des lunettes noires ?
Faut-il s'en étonner s'il a opté pour une soutane ?
Ceux qui s'occupent de rassembler leur butin de sardines.
Lui présentent la muraille de leurs dos.
Ils manipulent les losanges vert et noir comme les morceaux d'un corps.
La mer aux serpents nombreux qui avait crée ces cristaux
Se retire en rampant et siffle longuement sa détresse
Berck-Plage, Sylvia Plath, extrait (partie 1) Ariel. "
Bonne promenade et bon dimanche !!!