Gabriel Ferrier (merci à Lali)
Wuthering Heights (extrait)
"Avec fracas dehors le vent grondait
Dans le ciel pâli de l’automne,
Froide et drue, la pluie qui tombait à flots
Parlait d’hivers de tempête proches.
Bien trop pareils à ce morne soir.
Des soupirs, d’un chagrin plaintif —
Des soupirs d’abord — mais brefs,
Doux. Avec quelle douceur exhalés !
Des mots sauvages d’une vieille chanson,
Indéfinie, sans nom —
“C’était le printemps, car l’alouette chantait.”
Ces mots-là créaient une magie —
Ils descellaient une source profonde
Qu’Absence ni Distance ne peuvent tarir.
Dans la tristesse d’un gris novembre
Ils disaient la musique de mai —
Ils ranimaient la braise mourante
D’une ferveur qui ne s’éteindrait
Éveillez sur toutes mes chères landes
Le vent dans sa gloire et son orgueil !
O appelez-moi des vallées et des montagnes,
Que je marche au bord du torrent !
Il s’est gonflé des premières neiges ;
Les rochers sont blanchis et glacés
Plus sombre ondoie autour la longue bruyère
Sur les fougères le soleil ne luit plus. "
Ceci est ma participation aux dimanches poétiques de Bockworm, la liste des participantes ici.