Lecture commune avec Liyah
Le mot de l'éditeur :
" Je m´appelle Jenny et, depuis quelques temps, je pars en vrille. Avant tout allait bien et maintenant tout va mal, tout va de pire en pire, je coule ! J´ai inondé mon lycée (on va dire que c´était presque involontaire), déclenché l´alarme incendie, je sème les catastrophes partout où je passe... Évidemment, mes parents paniquent. Ils se sont mis dans la tête de m´emmener voir un psy ! Me voilà face à ce type. Mais qu´est-ce que je fous là ? Il me dit que je ne suis pas folle (mais j´espère bien !). Il veut essayer de m´aider. Bon courage... "
C'est George, qui, la première, m'a donné envie de lire ce livre. Et je l'en remercie parce que c'était une lecture très agréable. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, l'humour, le jeu avec les mots... Et Jenny est un personnage très sympathique.
C'est une lecture jeunesse vraiment très, très réussie.
"La reine des mots" : ce titre là ne pouvait que me parler, et le sujet m'a tout de suite interpellé. Et cette lycéenne amoureuse des mots, amoureuse des livres ne pouvait que me rappeler quelqu'un...
Ce livre fait d'ailleurs référence à beaucoup de titres en littérature... ça m'a d'ailleurs redonné envie de relire, encore une fois, "Syngué Sabour", ainsi que de découvrir d'autres titres dont il est question.
Bon, en vrac, voilà ce que vous découvrirez dans ce livre :
Un père amoureux des chiffres et des étoiles qui rêvaient d'être un astronaute.
" Lui, il racontait à sa minuscule Jenny enfouie sous la couette l'histoire d'Apollo 11, de Neil Armstrong s'extirpant de son module ce 21 juillet 1969 pour aller marcher sur la Lune. Avec de grands gestes, il me décrivait les formidables enjambées de cet astronaute, parce que la pesanteur est six fois plus faible là-bas que sur Terre... Il illustrait son récit de photos publiées dans d'énormes livres, si bien que tout cela était concret, tangible. Les princes dont il me parlait n'avaient que faire d'aller embrasser des princesses endormies, ils n'avaient pas de temps à perdre au bal, les dragons qu'ils combattaient s'appelaient Spoutnik ou pesanteur terrestre... Quand à ses grands méchants loups ils hurlaient à la lune. Ainsi, chaque soir, tandis que des millions de petites filles s'endormaient pour rêver de leur paradis (se marier avec un prince charmant, vivre heureuses, avoir beaucoup d'enfants), moi je relevais des défis insensés et je m'élançais à la conquète de l'Univers, pour cueillir des bouquets d'étoiles ou effeuiller la Voie lactée."
Un psy super efficace, qui donne pour prescriptions des livres et des pages. Et qui lui offre à la fin de chaque séance un mot de psychiatre.
" Les mots sont mes friandises et je n'ai jamais goûté celui-là, alors je le fais fondre dans ma bouche. "
Une jeune fille un peu déboussolée mais tout de même assez mature.
" La psychologue scolaire trouve que je suis hyper-mature. Elle a peut-être raison dans certains domaines, mais je sens aussi encore en moi de grands blocs d'enfance, des icebergs qui fondent et se fissurent."
Un très chouette week-end à la campagne passé au bord d'une mare à bouquiner et observer les grenouilles. A boire du café et se projeter dans une tapisserie représentant une forêt imaginaire peuplé d'oiseaux fantastique. Pour finir par une averse et une promenade dans une campagne mouillée et odorante.
" Nous avons perdu le paradis mais nous en avons gardé le parfum"
" J'atteins le secret du bosquet pour découvrir la mare verdâtre aux contours tourmentés. Plantes aquatiques et roseaux y prospèrent avec délice, se délectant d'eau croupie. Tout y est foisonnant et emmêlé, les plantes s'enchevêtrent et s'embronchent dans les racines des saules pleureurs, les bouleaux aux troncs en trait de craie rayent de blanc les verts acharnés... Tout de suite, j'aime cet endroit. C'est comme ça. Un coup de coeur pour ce grand désordre. Si j'étais peintre je le peindrais, photographe je le photographierais. Mais je ne suis qu'une jeune fille folle de lecture, alors je le mange des yeux et je le mange de mots. "
Une après midi douillette passé dans un salon de thé à se gaver de sucreries en compagnie d'une personne dont je ne vous donnerais pas l'identité.
" Le gâteau se désagrège dans ma bouche, la vie ne devrait être rien d'autre qu'une mousse de noix riche en beurre"
En bref un style, une écriture, que j'ai adoré.
Une vraie lecture bonheur, un livre qui se déguste doucement, à petites gorgées.
Je vous le recommande fortement (et je m'arrête là parce que je me suis promis de faire des billets plus courts...)
Liyah donne des liens, inutile de le faire, je vous donne juste ceux de George et de Mirontaine.