Coup de coeur
Cela faisait longtemps que je n'avais été autant bouleversée par un film... Je l'ai trouvé magnifique, superbe... ect...
Yolande Moreau est habité par son rôle. On oublie totalement l'actrice pour ne plus penser qu'à Séraphine.
Yolande Moreau a d'ailleurs eue un césar pour ce rôle dans ce film. (le film a remporté 7 trophées)
L'histoire de Séraphine de Senlis il me semble que tout le monde l'a connait depuis la sortie de ce film.
Mais je vais tout de même en dire quelques mots... Séraphine est femme de ménage, elle travaille, entre autres chez un collectionneur d'art allemand et un jour celui ci à l'occasion de voir un de ses tableaux. Dès le début il admire le travail de Séraphine. Elle n'a jamais appris à peindre... Elle n'a jamais eu l'occasion d'entrer en contact avec le monde de la peinture... Elle peint comme elle respire, peindre c'est "être" Séraphine. C'est être elle même, totalement...
Elle trouve ses pigments dans la nature, fait sa petite cuisine dont elle ne révèlera jamais ses secrets....
Séraphine est en contact direct avec la nature, elle est en communion avec le vent, avec la chlorophylle, elle serre les arbres dans ses bras comme s'ils étaient des êtres humains...
J'ai adoré le début du film pour cela, on ressent la fraicheur de l'eau qu'elle touche, on sent sur sa propre joue le souffle du vent, on admire sa facilité à fabriquer des pigments, des couleurs avec ce qu'elle emprunte à cette nature même dont elle se sent si proche...
Elle peint des fleurs, des fruits, des arbres...
On reconnait tout de suite une toile de Séraphine de Senlis, elles ne ressemblent à aucunes autres... C'est vraiment un style particulier (personnellement, moi j'adore !!!)
Le début est lumineux, incroyable... On se coule dans cet enchantement et ce bonheur de voir Séraphine créer avec une telle simplicité et une telle modestie...
Séraphine sera abandonnée quelques temps par ce collectionneur obligé de fuir pour sauver sa peau, par cet homme qui lui a promis d'exposer un jour ses tableaux... Mais il finira par revenir... Pour s'apercevoir que Séraphine ne peint plus des petits tableaux sur des petits morceaux de bois...
Non... elle peint quand il revient des toiles gigantesque... Le talent de Séraphine a explosé, il s'est nourri de lui même, n'a plus fini de grandir... Ses toiles sont grandioses !!
La fin m'a dévasté, je ne savais pas comment fini l'histoire de Séraphine avant...
J'ai quitté ce film le coeur au bord de la nausée...
Pourquoi ? Pourquoi est-ce toujours les femmes qui finissent leur vie dans un asile ??? (Camille Claudel a connu le même sort) ??? Pourquoi est-ce toujours les femmes qui se suicident alors qu'elles sont au summum de leur art (et je pense là à Sylvia Plath) ???
J'ai quitté ce film en colère, dans une rage douce d'accord mais une rage quand même...
Mais qui ne sert strictement à rien...
Quel gachis... Et quelle tristesse que la fin tragique de Séraphine...
Si vous n'avez pas encore vu ce film je vous le conseille absolument, c'est un film indispensable...
Et bien sûr je lirais forcément le livre de Florence Cloarec : Séraphine, la vie rêvée de Séraphine de Senlis Et je vous annonce même une très bonne nouvelle : il paraît en poche début octobre aux éditions Phébus... C'est pas génial ça ???
Et je compte bien le lire très, très vite...
J'espère vous avoir convaincue !!!