Sortie en poche de ce livre de Geneviève Brisac. Collection Points.
Je tiens à vous signaler tout de même que le livre a paru en grand format (c'est d'ailleurs ainsi que je l'ai lu, en 2007) sous un autre titre :
52 ou la seconde vie
Alors gaffe si vous ne voulez pas lire deux fois le même livre (je trouve que c'est tout de même sujet à erreur, pourquoi changer de titre, je vous le demande).
Première chose à dire : j'adore cet auteur...
Mais ce livre là est vraiment particulier, d'abord dans sa construction. Il est divisé en 52 chapitres qui sont autant de petites histoires. Mais ne croyez pas lire des nouvelles, ce n'est pas du tout ça. Le livre est construit ainsi, c'est comme ça. Les histoires tournent autour de mêmes personnages (pas toujours mais souvent)...
Il faut juste un petit temps d'adaptation pour entrer dans ce livre mais une fois qu'on y est, quel bonheur. Lu en 2007 il a fait parti de mes coups de coeur. Je lui avais donné la note de 9/10.
Voilà les quelques lignes que j'avais écrite dans mon carnet :
" Plusieurs femmes, des amies parlent de leurs vies, elles donnent leurs avis sur tout, sur rien. Elles vont boire des cafés en terrasse, partent en vacances. Elles prennent un taxi et font la rencontre d'un chauffeur de taxi amateur de poésie. Elles vont à un mariage. Elles sont tristes, joyeuses, légères et graves à la fois. Elles rencontrent la bétise, la méchanceté, la douceur et l'amitié... S'interrogent... ou sont indifférentes... Elles vivent leurs vies, cahin-caha. Elles sont émouvantes ou tout simplement pathétiques.
J'ai adoré certaines histoires et d'autres moins.
Mais l'ambiance, l'atmosphère de ce livre sont très belles et j'ai déjà envie de le relire.
Plus j'avançais dans ce livre, plus je l'aimais.
Les derniers récits sont magnifiques...
Ces histoires sont comme des petits instantanées de la vie, comme des photos prises sur le vif. Et l'émotion est là... "
Avant la première page de ce livre, quelques phrases de Virginia Woolf :
" Observez perpétuellement, observez l'inquiétude, la déconvenue, la venue de l'âge, la bêtise, vos propres abattements, mettez sur le papier cette seconde vie qui inlassablement se déroule derrière la vie officcielle, mélangez ce qui fait rire et ce qui fait pleurer. Inventez de nouvelles formes, plus légères, plus durables."
Et pour mieux comprendre l'essence de ce livre, voilà tout simplement les premières pages :
"1)
Une semaine sans, dis-je
Il paraît que tu écris un livre avec trois cent soixante-cinq histoires ? m'a demandé Tova avec curiosité. Je me suis sentie confuse. Et effarée par ce chiffre énorme.
J'écris une histoire par semaine, ai-je dit timidement. Cela fera plutôt cinquante-deux. Pour montrer. Pour donner à voir. Ce qui grouille par en dessous, l'univers obscur de la pensée, les fantasmes et les histoires comme des algues, ou des poissons révélés par un rayon oblique. Ce qui je ne sais pas vivre moi-même, ce que je ne sais pas que je vis. Je me suis sentie plus solide. Les algues probablement.
Les histoires sont toujours obliques, tu comprends.
Je ne comprenais moi-même rien à ce que je racontais. Depuis le début de la semaine, je n'écrivais absolument rien. Depuis deux semaines, même. Le temps passe vite quand on n'écrit pas. Une vie, une seconde.
C'est beaucoup déjà. Une par semaine, a-t-elle dit rêveusement. Tu y arrives ?
Tova est écrivain. Elle sait que l'on n'y arrive pas.
L'écriture, ça vient, et puis ça s'arrête. Paf. Le bateau se heurte au sable de la plage. A sec.
Parfois, j'en écris deux, ai-je dit, en rougissant, l'important, c'est qu'il y en ait cinquante-deux à la fin. Pour le livre."
Bon du coup me voilà bien embêtée ; une folle envie de le relire très vite me prend...
Franchement, ne passez pas à côté de ce livre, ça serait vraiment trop dommage (oui, je sais, je dis TOUJOURS ça !!!)
En tout cas, pour moi, un vrai coup de coeur de mon année 2007.
Jettez vous dessus et régalez vous...
Et puis c'est tout....
Le billet de Mya Rosa
Et Florinette et Clarabel en avaient fait la lecture.