Je suis restée quelques longues minutes ce matin à regarder la pluie tomber. C'était beau, c'était serein. J'avais besoin d'une pause tranquille, d'une journée solitaire. Le vent soufflait autour de la maison. Loin d'être agressif c'était un son qui me berçait.
Je me suis assise à mon bureau, une tasse de café très fort à portée de main. J'ai repris mon texte là ou je l'avais laissé hier soir, tout en mangeant quelques figues fraîches. Ce goût, cette fraîcheur me donnait des envies de printemps. J'avais la tête qui bourdonnait tant les idées se pressaient en moi.
Dans l'après midi je me suis levée pour m'étirer, j'ai regardé dehors et j'ai vu qu'il avait cessé de pleuvoir. Je suis sortie dans le jardin, j'ai ouvert la barrière pour me diriger vers la mer. Je ne sais pas combien d'heures je suis restée dehors à marcher mais l'air frais m'a fait du bien. Il ne faisait pas aussi froid que je l'avais craint.
Je me suis assise au bord des falaises, le paysage me coupait le souffle encore une fois. Pourtant je devrais être habituée maintenant à cette immensité sublime. La mer était calme, le ciel était dégagé, c'était un temps parfait pour rester dehors et imaginer le printemps qui serait là dans quelques semaines. C'était bon de sentir sur son visage le vent marin et ses embruns. J'avais l'impression que ça me purifiait de l'intérieur. Je me sentais régénérée, remplie, à nouveau, de cette énergie qui me faisait tant défaut depuis ces derniers jours.
Puis j'ai repris le chemin du retour, la maison m'attendait là, immuable comme le temps qui passe. Fidèle à elle même. Ma maison, mon refuge, mon havre.
Je me suis préparée une pleine théire de thé bien fort, bien réconfortant, en rajoutant une petite cuillerée de miel. Je crois que c'est après que je me suis endormie sur le canapé. J'ai eu, en me réveillant, une folle envie de me replonger dans mon livre commençé la veille. Je me suis installée devant le feu avec un verre de vin. Mais très vite j'ai eu à nouveau le besoin de bouger. Des petites fourmis me couraient sur les doigts, dans les chevilles. Il fallait que je marche. Que je me bouge pour oublier les pensées qui venaient, à nouveau, me torturer l'esprit.
J'ai erré quelques minutes sur la terrasse fermée qui longe la maison, j'espérais y trouver une sérénité qui me faisait défaut... Et mes pas ont fini par m'entraîner dans la cuisine où il faisait une chaleur bienfaisante. Il y flottait une bonne odeur de pommes.
J'ai fini par prendre un bain. Je me suis immergé longtemps dans l'eau qui était certainement trop chaude pour ma peau, pour mon coeur, mais c'était si bon. Les senteurs de Magnolia de mon huile de bain me faisait tourner la tête. Mais c'était peut-être aussi la température de l'eau.
Il faisait encore jour quand je suis sortie de la salle de bains mais j'ai tout de même rejoins ma chambre. J'avais besoin de rejoindre mon cocon, j'avais besoin de silence et de sérénité. Et j'étais sûre de trouver tout cela dans ma petite chambre sous les toits. Le lit me tendait les bras et j'avais envie de me couler sous les draps frais.
Mais j'avais encore du temps devant moi, quelques minutes, quelques heures peut-être même, avant de voir la nuit tomber. J'ai ouvert mon cahier, j'ai pris la plume.
Il y avait tant à dire...
Il y avait encore tant à vivre...