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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 13:31
La source cachée


" Recommencer. Recommencer ailleurs. Prendre congé de Rina, dire adieu au monde dans lequel j'ai vécu jusqu'ici. Etre libre, et me prouver à moi-même que je suis digne de cette liberté . Etre seul, dans la solitude que j'ai moi-même choisie, qui est un bouillon de culture pour les forces de l'âme. Croître, mûrir, et porter des fruits. M'arracher à cette existence dans laquelle la partie vitale de mon être dépérit de jour en jour. J'aime mon métier, il me passionne, mais ce travail, cette étude ne sont pas l'alpha et l'oméga de mon désir ; en moi s'étend une vaste terre en friche prête à être exploitée. Ce qui m'a manqué jusqu'ici c'était le courage de franchir le pas. Je pense trop, je tue chaque impulsion à force de peser le pour et le contre. Comment sais-je, au fond, que je ne peux pas faire ce que je voudrais pouvoir faire ? D'innombrables fois, j'ai en effet créé des mondes, dans mon imagination, et dans ces mondes, placé des créatures dont les conflits intérieurs et les rapports mutuels peuvent s'assembler et former un tout équilibré, comme les pierres d'une voûte soigneusement conçue. J'ose dire que je maîtrise la construction, cette cohérence intérieure de l'essentiel et de l'irréel. Mais jusqu'ici, j'ai douté de ma capacité à convertir en mots ces mondes imaginaires. J'étais convaincue qu'il me manquait la maîtrise de la langue.
Le crépuscule bleu du milieu de l'été possède un singulier pouvoir de persuasion. Avec la fraîcheur, le vent du soir m'apporte le lointain écho d'une voix insistante, passionnée, suggestive. Je n'ai pas eu le courage d'engager la lutte : la lutte pour la créativité qui est en même temps une luttte contre le mensonge actif et la contrevérité intérieure passive. "


Ce texte parle d'une très belle façon de la créativité.
De ce que écrire veut dire.
De ce qui nous freine.
De nos désirs que l'on a n'a pas sû concrétiser.
De notre liberté à faire ce dont nous avons vraiment envie.

Bon, je vous rassure, ce sera le dernier extrait de ce roman.
Bon dimanche à vous.

Billet sur "La source cachée" ici
Autres extraits "La source cachée" ici
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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 15:34

La source cachée

Cela ne vous étonnera pas si je vous dis que l'auteur est néerlandaise... Et oui, toujours cette attirance pour ces pays  nordiques.
En tout cas je peux vous dire que là, j'ai été bluffée...
Le style de cet auteur est une pure merveille, j'ai vraiment adorée la lire.
L'histoire est, en plus, très originale et c'est la voix d'un homme que l'on entend là. Cet homme se relève d'une maladie qui l'a épuisé.
Pour se ressourcer il part pour la propriété familiale, de sa femme, pour vider les lieux, la vendre peut-être. Sa femme, Rina ne l'accompagne pas. Elle veut rester en retrait de tout cela, ne veut pas en entendre parler. Son histoire familiale est lourde, ceci explique cela.
J'ai notée tellement de passages qu'il faudra que je me retienne pour ne pas tout reproduire ici. Le début vous le connaissez déjà si vous avez lu l'extrait que j'avais donné dans ce billet.
Cet homme arrive donc dans cette maison et il est conquis par les lieux, on pourrait même dire qu'il est comme envouté.
Il ne connait rien sur la famille de sa femme, ni de son passé.

" Comment étaient-ils, ceux qui ont habité ici autrefois, ta mère, tes grands parents ? Que sais tu d'eux, Rina ? As-tu des lettres, des portraits, des souvenirs ? Pourquoi ne parles-tu jamais d'eux ? Jusqu'ici, je n'ai pas éprouvé le besoin de connaître ton passé. j'ai toujours eu le sentiment que des images de ton enfance ne me renseigneraient guère plus sur toi et ta vie que ce que je savais déjà pour t'avoir vue vivre. Lorsque tu m'as dit que tu n'avais plus ni parents ni grands-parents et que le reste de ta famille ne signifiait rien pour toi ou si peu de chose, je l'ai accepté purement et simplement et me suis abstenu de te poser des questions, parce qu'il me semblait que tu n'en parlais pas  volontiers. "

Dans ce couple, c'est lui qui est sensoriel et intuitif. Il est très conscient de l'atmosphère très spéciale de cette demeure.

" Car tu es réaliste, Rina, si réaliste, si dénuée d'imagination qu'il m'arrive de ne pas comprendre comment il m'est possible de vivre avec toi. Personne n'est aussi éloigné de moi que toi justement, avec ton regard clair, impitoyable, ton sens des réalités, ton esprit exercé aux mathématiques. C'est incroyable en vérité que tu sois partiellement originaire de cette vieille maison pleine d'odeurs de roses et d'herbes cuisant au soleil, avec le murmure du vent entre les murs. Ta mère est née ici, dis-tu, tes grands parents y ont vécu toute leur vie. Serais-tu telle que tu es aujourd'hui si tu avais connu ce cadre ? Je ne sais. L'idée de ta présence ici m'effraie. Tu voudras en faire une demeure confortable, débarrassée de tout le superflu. D'une manière presque scientifique, tu couperas quelques roses et tu les mettras dans les vases sphériques en verre dépoli qui font songer aux lampes éclairant une table d'opération."

En fouilllant, Jurjen, trouve des carton remplis de feuilles de papier à dessin. Les dessins sont d'Eline (la mère de Rina). Ce sont des esquisses au crayon de la forêt, du jardin, de la maison. Il y a aussi un autoportrait d'Eline en Dryade signé : "Et in Arcadia ego - E.B.; Aout 19..." Eline est une artiste.

Très vite Jurjen est contacté par un certain Meinderts, un médecin. Celui ci lui confie qu'il était très proche d'Eline. Cet homme lui fait certaines confidences, il affirme qu'en fait Eline se serait suicidée. Jurjen comprend très vite que Meinderts était fou amoureux d'Eline (qui en a épousé un autre) et qu'il ne s'est jamais remis de sa disparition. Jusqu'à l'obsession...
Ce livre est un encore une histoire de secrets de famille, de mystères, de douleurs cachées et de trahisons... Il ne servirait à rien de vous en dire plus. Sachez seulement que vous devez lire ce livre, oui, devez... Parce qu'il est vraiment une merveille. C'est un magnifique éloge de la nature comme vous n'en avez jamais lue, j'en suis sûre. 
Un petit trésor de verdure et de fraicheur.
Une belle introduction au printemps...
Il y a deux parties très distinctes dans ce roman à mon sens. La première est cette description superbe de la fôret, du jardin, de la maison et des alentours. Et la deuxième est plus concentrée sur les liens qui relie Jurjen et sa femme (Jurjen trouve sa femme trop distante et trop froide) et sur la créativité. Il y a d'ailleurs, sur ce thème de très beaux passages. Comme je l'ai déjà dit je voudrais pouvoir recopier tout le livre et c'est très difficille de choisir lesquelles je vais encore vous donner... (et ici, un autre extrait sur la créativité)

" Les saisons triomphaient, l'odeur de l'herbe et des roses faisait insensiblement place à l'arôme épicé non moins torturant des champignons, mais cela aussi était emporté par le vent lorsque le brouillard et la neige arrachaient à la terre un parfum plus fugace. En été, le feuillage murmure, il semble qu'il n'existe pas de plus riche mélodie pour celui qui est allongé dans l'herbe tiède ; mais l'on change d'avis en automne, lorsque les feuilles roussâtres bruissent dans le vent ; et pendant les longs mois d'hiver l'on entend, encore plus ému, le bois gelé craquer et le givre tomber de branche en branche. Infinie est la diversité des images d'un solstice à l'autre ; celui qui observe d'un regard aiguisé par un si grand désir voit comment, à chaque seconde, naît une nouvelle situation sans rapport avec tout ce qui précédait et différente de tout ce qui suivra. Jamais une tache d'ombre n'est deux fois le même sur une feuille ou sur le sol ; comment puis-je conserver l'image de la courbe décrite par une volée d'oiseaux fendant le ciel comme une flèche ? " 

" Je n'aurai de repos qu'après avoir couché sur le papier ce qui ne cesse de hanter mon esprit depuis mon aventure dans le bois : le fait d'attribuer à Eline Breskel, que je  n'ai jamais connue, des pouvoirs et des penchants que je voudrais pouvoir posséder. Je tente de recréer cette ombre, de la transformer en un autre moi plus doué, capable de vivre plus intensément. Jamais je ne vendrais, comme Faust, mon âme au diable pour connaître la jeunesse éternelle, mais je serais prêt à la sacrifier en échange d'une étincelle de génie. Pour pouvoir vivre un seul instant cette décharge libératrice, je renoncerais à toutes les autres certitudes, la puissance créatrice est un don du ciel, une grâce, le seul miracle que je reconnaisse.
Il y a plus. Au fond de mon coeur est enfoui un voeu : celui d'avoir le droit de briser les liens qui m'empêchent de progresser dans mon développement jusqu'à atteindre cet idéal. Si je pouvais croire pour moi-même au droit à la liberté, je saurais choisir ma voie sans hésiter. Mais je n'y crois pas. Je ne suis pas sûr de pouvoir payer le prix de cette liberté : l'idée parvenue à sa plénitude, l'oeuvre d'art. "

dryade[1]   En bonus une Dryade, nymphe des bois trouvé ici.

Définition des Dryades trouvé ici  :
 

"Les Dryades sont des nymphes qui président aux bois et aux arbres. Elles ressemblent à de très belles jeunes filles dont les bras et les jambes dessinent des arabesques imitant le tronc d'un arbre. Elles sont les filles des dieux des montagnes, les Ouréa et les sœurs des Oxyloi (les bois). Elles vivent dans les forêts inaccessibles et inhabitées situées aux flancs des montagnes là ou aucun humain ne pourra venir les importuner et abattre les arbres.

La dryade et son arbre ne forment qu'une seule entité, une relation fusionelle les unis. Elle a souvent le teint pâle, semblable au coeur de l'écorce et la peau lisse de la couleur du bois. Sa chevelure est légère et teintée de reflets vert feuille ou marron noisette. Elles sont aussi grandes que leurs arbres et possèdent une grande souplesse pour se balancer dans le vent. Elles sont toutes de sexe féminin. "


La source cachée
Hella S. Haasse
Editions Babel et Actes Sud

42823900 p[1] Objectif PAL

 

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 13:58
Sukkwan island

Lecture commune avec Laila.

Alors là je suis bien embétée pour faire ce billet, cela n'a pas été le coup de coeur auquel je m'attendais. Je m'attendais à un livre coup de poing et j'ai été a peine soufflée.
Mais c'est peut-être de ma faute, j'ai peut-être gardée une certaine distance, une certaine froideur par rapport à ce livre, connaissant la fameuse scène. Par malchance, (je feuillete beaucoup les livres avant de me décider à les lire) je tombe sur la page 116 et là, évidemment je savais tout...
Mais il n'y a pas que ça...
Je m'attendais à de somptueuses descriptions de la nature sauvage de l'Alaska et j'ai été très déçue. Là aussi, lire ce livre après les superbes descriptions du livre de Hella S. Haasse n'était pas l'idéal.
Mais il y a aussi ce style assez terne et l'histoire tout de même très répétitive : ils coupent du bois, ils chassent, ils pêchent... En bref il ne se passe pas grand chose.
Si encore il y avait eu une psychologie des personnages plus poussées, ça aurait pû racheter tout ça à mes yeux. Mais là aussi je suis restée sur ma faim.
Je ne dirais pas de ce livre qu'il n'est pas bon (loin de moi cette idée) mais tout simplement
qu'il n'était pas fait pour moi !
La meilleuse chose que je puisse vous conseiller c'est d'aller lire des avis plus positifs, la majorité des billets que j'ai pû lire étaient bien plus enthousiastes.
Je pense que tout le monde (ou presque) connait maintenant le sujet de ce livre mais je vous donne tout de même la 4ième de couverture :

"Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.
      Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable. Avec ce roman qui nous entraîne au cœur des ténèbres de l’âme humaine, David Vann s’installe d’emblée parmi les jeunes auteurs américains de tout premier plan."

Je pense aussi avoir ressenti une trop grande colère envers ce père pour pouvoir apprécier ce livre.
C'est vrai que, lorsque l'on connait l'histoire de l'auteur, le livre s'éclaire d'une autre façon. Je vous conseille d'ailleurs d'allez lire l'excellent interview
qu'In Cold Blog a fait de l'auteur. Mais seulement après avoir lu le livre...


L'histoire est, évidemment, bouleversante et cela est indéniable...

Alaska

Voilà l'île de Sukkwan Island telle quelle est décrite au tout début du livre :

" Elle était blottie dans un fjord, une minuscule baie du Sud-Est de l'Alaska au large du détroit de Tvevak, au nord-ouest du parc national de South  Prince of  Wales et à environ quatre vingts kilomètres de Ketchikan. Le seul accès se faisait par la mer, en hydravion ou en bateau. Il n'y avait aucun voisin. Une montagne de six cents mètres se dressait juste derrière eux en un immense tertre relié par des cols de basse altitude à d'autres sommets jusqu'à l'embouchure de la baie et au-delà. L'île où ils s'installaient, Sukkwan Island, s'étirait sur plusieurs kilomètres derrière eux, mais c'étaient des kilomètres d'épaisse forêt vierge, sans route ni sentier, où fougères, sapins, épicéas, cèdres, champignons, fleurs des champs, mousse et bois pourrissant abritaient quantité d'ours, d'élans, de cerfs, de mouflons de Dall, de chèvres de montagne et de gloutons. Un endroit semblable à Ketchikan, où Roy avait vécu jusqu'à l'âge de cinq ans, mais en plus sauvage et en plus effrayant maintenant qu'il n'y était plus habitué. "

Ce qui m'a mise mal à l'aise et en colère,c'est que Roy, alors que cela devrait être l'inverse, porte à lui seul la responsabilité de son père :

" Ils partirent en direction de la crête, de nouveau exposés au vent. Roy luttait pour rester à la hauteur de son père et ne pas être séparé de lui. Il savait que s'il le perdait de vue l'espace d'une minute, son père ne l'entendrait pas crier, qu'il s'égarerait et ne retrouverait jamais le chemin de la cabane. Observant l'ombre noire qui bougeait devant lui, il prit conscience que c'était précisément l'impression qu'il avait depuis trop longtemps ; que son père était une forme immatérielle et que s'il détournait le regard un instant, s'il l'oubliait ou ne marchait pas à sa vitesse, s'il n'avait pas la volonté de l'avoir là à ses côtés, alors son père disparaîtrait, comme si sa présence ne tenait qu'à la seule volonté de Roy. Roy était de plus en plus effrayé et fatigué, il avait le sentiment de ne plus pouvoir continuer et il commença à s'apitoyer sur son sort, à se répéter : Je ne peux plus supporter ça."

Un autre exemple du père qu'est Jim :

"Ecoute dit son père. L'homme n'est qu'un appendice de la femme. Elle est entière, elle n'a pas besoin de l'homme. Mais l'homme a besoin d'elle. Alors c'est elle qui décide. C'est pour ça que les règles n'ont aucun sens et qu'elles changent sans cesse. On ne les établit pas ensemble.
Je ne suis pas sûr que ce soit vrai, fit Roy.
C'est parce que tu as grandi avec ta mère et ta soeur, et que je n'étais pas là. Tu es tellement habitué aux règles établies par les femmes que tu les trouves logiques. Cela te facilitera sûrement la tâche, mais ça veut aussi dire qu'il y a des choses que tu ne verras jamais clairement.
C'est pas comme si j'avais eu le choix.
Tu vois ? ça, c'est un exemple. J'essayais de faire passer un argument, mais tu l'as retourné pour me culpabiliser, pour me faire comprendre que je n'avais pas fait mon devoir, que j'avais enfreint les règles et n'avais pas été un bon père.
Eh bien, peut-être que tu ne l'as pas été. Roy commençait à pleurer à présent, mais il aurait voulu se retenir.
Tu vois ? fit son père. Tu ne connais que la manière féminine de te disputer. Tu chiales toutes les larmes de ton corps, putain.
Seigneur, fit Roy.
Peu importe, dit son père. Il faut que je sorte d'ici. Même si une putain de tornade souffle dehors, je vais marcher un peu.
Il enfila son équipement, Roy faisait face au mur et s'efforçait de calmer ses pleurs, mais il ne pouvait plus s'arrêter tant la situation lui semblait injuste et brutale. Il pleurait encore après le départ de son père, puis il se mit à parler à haute voix. Qu'il aille se faire foutre. Putain, va te faire foutre, Papa. Va te faire foutre. Ses sanglots redoublèrent et il émit un étrange couinement en essayant de les ravaler. Arrête de chialer, putain, dit-il.
Il s'arrêta enfin, se lava le visage, mit une bûche dans le poêle, s'allongea dans son sac de couchage et lut. Quand son père revint, plusieurs heures s'étaient écoulées. Il tapa ses bottes contre le porche, rentra et ôta son équipement, puis il s'approcha du poêle et prépara le diner.
.../...
Et je ne vais pas m'excuser, dit son père. Je le fais trop souvent.
OK."

Alaska
(Photos magnifiquestrouvés ici)

Je vais donc, de ce pas, lire le billet de Laila.
Rajout : il faut que vous alliez la lire, elle en a fait un très beau billet !

Sukkwan Island
David Vann
Editions Gallmeister             


image_c1r    Challlenge 1er roman.

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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 12:33


Un petit livre dont je n'attendais pas grand chose ayant lue quelques billets, plutôt tièdes, sur la blogosphère. Pourtant il a été une très belle surprise.
Je n'ai, malheureusement, pas eu l'occasion de voir le film. Mais j'ai bien l'intention de le voir très vite...
Bon, l'histoire, je pense que tout le monde la connaît. Je vous mets tout de même le 4ième de couverture :

" Antonio est maçon, il mène une vie tranquille en compagnie de sa femme Anne-Marie et de leur fils Kevin. Un jour, il va chercher Kevin à l'école et rencontre l'institutrice, mademoiselle Chambon. Entre eux, peu de mots, mais ils sont de ces êtres qui se reconnaissent sans se parler. Quelque temps après, elle lui demande de venir remplacer une fenêtre chez elle...
Magnifique roman d'amour, tragique et dérisoire réalité de la vie : il est toujours trop tôt, ou trop tard, et l'on passe à côté de l'essentiel. Le drame, c'est d'en être conscient. "

La dernière phrase est une bonne introduction à ce roman.
C'est un livre délicat, pudique et très émouvant. Une histoire d'amour tout en retenue et en finesse.
Il m'a fallu quelques pages pour pouvoir entrer dans ce livre. Je n'ai pas, tout de suite, été convaincue. Mais quelques pages plus loin j'étais cuite.
C'est un très beau livre que je vous conseille vraiment de lire. Et je pense que, d'avoir vu le film, n'est pas du tout un frein à cela. Au contraire... Les personnages n'en auront que plus de chair et de clarté. J'avais, tout du long de ma lecture, l'image de Sandrine Kiberlain, je trouve qu'elle fait une très émouvante Mademoiselle Chambon. Tout en délicatesse... 
C'est un tout petit livre (157 pages) que j'ai lue en un week end. Me retenant de ne pas le lire trop vite pour faire durer le plaisir.

Champs de blé
 Champagne-Ardenne - Montmirail - Marne

Tout se passe dans un petit village, un petit bourg de province :

" Le soleil de cette fin d'après midi, printanière avant l'heure, jetait un éclat joyeux sur les facades en brique rouge, les durs balcons de ciment. Antonio, quoiqu'il eût connu Montmirail depuis l'enfance, n'aimait pas la ville sans grâce. Il ressentait parfois, à la faveur d'un souvenir ou d'un instant comme celui-ci, une espèce de sympathie pour l'endroit. Cela s'arrêtait vite là.
Il faut avoir grandi, puis vivre dans un même bourg de la province profonde pour éprouver le poids de l'enlisement, les grandes espérances ramenées aux proportions d'un compte bancaire, l'ennui auquel on n'échappe plus que par d'infimes détails : un magasin qui ouvre, la fermeture d'un ancien, le vote, au conseil municipal, d'une nouvelle fontaine"

La première fois qu'ils se retrouvent seuls tout les deux, c'est lorsque Antonio vient réparer la fenêtre de Mademoiselle Chambon :

" Non, il ne voulait pas de vin. Il examinait à présent la fenêtre. Vous feriez mieux d'appeler une entreprise, mademoiselle, disait-il, vous auriez au moins un devis et qui sait, sur présentation de la facture, si vous n'arriveriez pas à vous faire rembourser, ne serait-ce qu'une partie ?
Elle, elle observait sa nuque, son cou tellement droit dans le contre-jour, ses épaules larges. Seigneur, l'envie de se nicher là-dedans.../...
Il osait la regarder, elle n'éprouvait plus le besoin de rire nerveusement, il aimait ses yeux redevenus graves, elle se disait qu'il fallait faire quelques chose, tout de suite, pour casser ce lien entre eux.
Lui s'étonnait de pouvoir constater qu'elle avait des cernes, une peau presque diaphane, un visage aigu, des cheveux tirés, et, simultanément, de ne pas en tenir compte. Au contraire, la regardant, il pensait à l'été. Elle rirait, et les cheveux dénoués, tout autour d'elle, brouilleraient le soleil d'une fin d'après midi.../...
Quand il fut parti, elle s'empara bravement de la bouteille de vin, et en but une rasade, à même le goulot. Trois mille balles. Ce n'est rien. J'emprunterai.
Et stop, de se mentir.
Cette fois, c'est clair, je suis amoureuse. "

Et pourtant il ne s'est absolument rien passé entre eux. Mais l'attirance qu'ils ressentent est indéniable.
Et il reviendra chez elle, continuer son travail. Lors du repas frugal qu'il a apporté dans sa gamelle (il refusera qu'elle lui fasse un repas) :

" Le dessert : trois figues sèches dans du papier suiffé. Il se tourna vers elle pour lui en proposer une, qu'elle refusa dans un geste absent. Le papier crissait comme s'il avait enfermé des fruits de grande valeur. Regardant Antonio mordre dedans, elle avait des visions de jardins, de caves fraîches en été, d'ombre sous les tilleuls, de rivières. "

Va suivre alors ce superbe passage :

" Vous savez ce qui me plairait ? demanda-t-il.
Une bière ? Un alcool ? Elle levait les yeux de son livre. Elle avait attendu ce moment. Elle n'avait rempli le Frigidaire, deux jours auparavant, qu'en prévision de ça.
C'est stupide... Il souriait. J'ai presque fini, et je pensais... Ce serait un air... Enfin, vous n'appelez peut-être pas ça un air... Il montrait le violon. Je n'ai jamais vu ça qu'à la télévision.
D'accord, dit-elle.
Elle ne travaillait plus, depuis des années, que sur le violon muet. Bon, dit-elle encore, tandis qu'elle resserrait le crin de l'archet, et, dans le même temps qu'elle vérifiait la tenue sous le menton, accordait l'instrument, oui, je vais vous jouer quelque chose.

Quand il partit, en fin d'après-midi, elle tira d'une pile de livres une minicassette et la lui offrit. Elle l'avait enregistrée, dans le temps, lors d'une diffusion sur France-Musique. Sur la boite, tracé de sa belle écriture scolaire, on pouvait lire Bartok, sonate pour violon seul. Elle venait de lui en interpréter un morceau, pas la chaconne, cependant, et pas l'adagio, trop difficiles.
Lorsqu'il eut fini de ranger ses outils dans la voiture et qu'il s'assit au volant, il la glissa dans l'autoradio.
Deux ou trois kilomètres seulement le séparaient de chez lui. Au moment où il reconnut le passage qu'elle avait joué, un petit chemin de terre s'ouvrait à droite de la route. Il s'y engouffra. C'était un de ces sentiers dont même les cadastres ne gardent pas la trace, et qui ne servent qu'à amener les tracteurs un champ plus loin. Il n'aboutissait à rien, c'est à dire au sommet de la colline, d'où l'on pouvait voir, au-delà de l'étendue du blé qui commençait à se former, Montmirail.
Le vent, ridait le blé comme de l'eau. Montmirail d'ici, tenait dans la main, une cité fragile, tout à coup, flanquée sous tant de ciel bleu. Il rembobina la cassette, moteur à l'arrêt cette fois, appuya sur "play" quand il jugea qu'il y était. Augmenta le volume.
Plus tard, souvent, il reviendra au bout de ce chemin. Le blé mûrira, des orages autont crée des verses dans les épis. Puis, la moissonneuse passée, ce sera sur les chaumes que planera la sonate pour violon seul, toutes portières ouvertes, tandis qu'il verra les cheveux courts et noir effleurer l'instrument, enfin ce sera sur la terre nue, remuée à grosses mottes, épaisse, huileuse presque, des corbeaux s'y abattront, mais là, ce sera l'hiver, et la chape posée sur le souvenir de mademoiselle Chambon regardant comme lui les champs en juillet. Montmirail, au loin, s'allume, la nuit tombe. "

N'est ce pas là un passage magnifique ???
Je vous l'ai dit ; c'est un petit livre tout en finesse, tout en délicatesse.
Je trouve que c'est là une superbe image de l'amour.
L'amour qui est là, mais qui ne demande rien...
Un des plus beaux passages du roman.
J'espère vous avoir vraiment donné envie de lire ce livre. C'est une petite merveille dont il serait dommage de passer à côté.
Moi, j'ai été séduite.
Il n'y a aucune raison de vous en priver, le nombre de pages fait que vous le lirez très vite. Et son prix est tout petit (en poche, "j'ai lu").
Très belle lecture.
Je ne résiste pas à l'idée de vous offrir ce morceau de violon :
 

Bartok, sonate pour  violon seul.
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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 10:48

 

Suite à l'appel d'une blogueuse habitant la région touchée par la tempête Xynthia, elle fait appel à votre générosité et solidarité pour aider à votre façon les sinistrés de sa région.

Vous pouvez vous rapprocher d'elle en cliquant sur le lien afin de vous manifester et voir les modalités d'envoi comme des vêtements ou des jouets pour les enfants qui ont tout perdus...

Merci pour elle, merci pour eux ...

Inondations en Vendée, le 1er mars 2010

(merci à Pascale pour l'info)

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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 15:37
La source cachée

(Extrait d'une lettre de Jurgen Siebeling à sa femme Rina dans l'été de 1937)

"... La maison est cachée dans la lumière incertaine des bois, comme un coquillage au fond de l'océan. Entre les murs flotte un bruissement de vent dans la cime des arbres, de gouttes de pluie sur le sable, de fuites invisibles d'animaux à travers les fourrés. La maison est séparée du bois de trois côtés par un fossé profond, couvert de lentilles d'eau ; un pont mène à la cour intérieure, pavée de pierres plates, grises, entre lesquelles pousse l'herbe. Les fenêtres, qui emprisonnent le reflet des arbres, semblent aussi vertes qu'eux. Le lierre s'accroche au mur et au toit, et la balustrade de la terrasse est envahie par une prolifération de roses. Derrière la maison s'étend une combe avec ses ondulations de terrains herbus, un vallon plein de bouleaux, je présume que des violettes y poussent encore en automne, à part cela, seulement la forêt, rien que la forêt ombreuse et verte. J'étais debout entre les troncs, parmi les fougères et les halliers qui m'arrivaient aux genoux et je me croyais au fond de la mer. Chose curieuse, il y a peu d'oiseaux. J'ai écouté intensément mais je n'ai rien entendu d'autre que le frémissement des feuilles dans le vent et les battements de mon coeur. Par instants, j'avais l'impression de rêver, l'un de ces rêves remplis d'une magie lointaine à demi oubliée, et qui me donnent la sensation d'avoir déjà tout vécu antérieurement. C'est ce que je ressentis ici aussi, lorsque, me retournant sur la terrasse, je contemplai le jardin et la sylve devant moi, dans l'éclat intense de cet après midi d'été : le vent s'était couché, toutes les couleurs semblaient gorgées de lumière et plus profondes qu'ailleurs, les roses et l'herbe dégageaient une odeur douceâtre qui montait à la tête. Les lions de pierre des deux derniers piliers en forme de vase de la balustrade posaient sur moi un regard ironique par-dessus les écus armoriaux détériorés qu'ils enserraient entre leurs griffes ; nulle part le moindre bruit, et partout la sensation d'être observé par quelque chose d'invisible, comment puis je te faire comprendre ce que je ressens ? ... "


Claude Monet
Le bassin aux nymphéas 1899
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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 17:11

                                                          Tamara de Lempicka - Polish Girl - 1933

Un très beau mois de lectures pour moi...
Un mois très riche en découvertes et en sensations...

Trois coups de coeur :

- Julius Winsome de Gérard Donovan  Julius Winsome
Un très beau livre, un éloge de la nature et de la littérature.
L'histoire d'une solitude et d'une vengeance aussi.

- Le reste est silence de Carla Guelfenbein  Le reste est silence
Un livre très émouvant et bouleversant. Les déchirures d'un petit garçon et de sa famille, suite à la révélation d'un secret.

- Le treizième conte de Diane Setterfield   Le treizième conte
Un très belle surprise, un vrai roman avec des mystères et des rebondissements. Un bel éloge de la lecture.

J'ai vraiment beaucoup aimé aussi :

- Dis oui Ninon de Maud Lethielleux   Dis oui, Ninon
Un livre d'une belle tendresse et d'une grande fraicheur. La voix très particulière de Ninon.

- Mademoiselle Chambon de Eric Holder  Mademoiselle Chambon
Une histoire d'amour très douce, très pudique, très délicate. Une histoire tout en retenue et en finesse. Une écriture très belle, qui m'a vraiment surprise. Une superbe lecture.

- Les âmes soeurs de Valérie Zénatti   Les âmes soeurs
(billet à suivre)
 
- Lorsque
nous vivions ensemble Volume 3   Lorsque nous vivions ensemble - Lorsque nous vivions ensemble, T3
Un manga. Le dernier de la série.
(billet à suivre)

Aucune déception pour ce mois.
Je suis ravie de mes choix. Pourvu que ça dure...
Je vais faire au plus vite pour les billets à suivre.
Bonne soirée à vous.

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 22:52

 


Photo  Michael Kenna

Et si le vent se calme nous partirons,
Nous partirons...
Dans la voiture notre souffle
sera comme un petit  brouillard.
Nos joues seront glacées et nos lèvres gercées,
Mais nous aurons le coeur léger
La route sera calme.
Le silence sera doux.
Nous roulerons la fenêtre ouverte et le chauffage à fond.
Nos joues devriendront rouge et sur nos lèvres
S'épanouira un sourire comme une fleur d'été.
Et le jour se levera
dans notre sérénité
Alors nous reviendrons,
Nous reviendrons...

(Un grand merci à In Cold Blog  pour m'avoir fait découvrir ce photographe merveilleux qu'est Michael Kenna) 

Le site de Michael Kenna ici.

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 12:06
Le treizième conte

Livre lue dans le cadre d'une lecture commune avec Theoma, Hathaway, Stephie et Eloah.

Je l'ai finie hier soir (ouf, juste à temps).
Quel roman !!!
L'auteur est vraiment une grande conteuse, on a l'impression d'être assise au coin du feu et de l'écouter raconter ses histoires.
Je me suis vraiment régalée !
Je n'hésiterais pas une seconde à lire son prochain roman...
J'ai eu l'impression de retrouver le charme de mes lectures d'enfance ou plus rien n'existait autour de moi que le livre ou j'étais plongé.   
Comment une grande lectrice pourrait résister à ce livre ? Impossible tellement il fait l'apologie de la lecture !

" A huit heures moins trois, j'étais en chemise de nuit et en pantoufles à attendre que mon eau veuille bien bouillir. Vite, vite. Huit heures moins une. Ma bouillotte était prête, et je remplis un verre d'eau au robinet. Il était important de faire vite. Car à huit heures précises, le monde s'arrêtait de tourner. C'était l'heure de lire.
L'intervalle entre huit heures du soir et une ou deux heures du matin a toujours été pour moi un moment magique. Contre le dessus-de-lit en chenille bleu, les pages blanches de mon livre ouvert, éclairées par un cercle de lumière, sont des portes donnant accès à un autre monde."

Tout commence par l'arrivée d'une lettre chez Margaret Lea. Lettre d'une certaine Vida Winter, auteur de bests-sellers, une femme qui cultive les mystères depuis toujours. 
Elle a décidée de lever le voile sur ses mystères et voudrait que ce soit Margaret qui écrive sa biographie. Margaret Léa est une jeune femme assez solitaire elle aussi, elle tient une boutique avec son père, boutique consacrée aux livres anciens. Margaret hésite d'abord,  si elle a, effectivement, déjà écrit une biographie consacré aux frères Goncourt , elle ne s'intéresse qu'aux auteurs morts, ne lis pas d'auteurs contemporains.
Pour en savoir plus elle se procure un livre de Vida Winter : " Treize contes de la métamorphose et du désespoir" . Elle s'y plonge et là, elle tombe sous le charme. Et déjà, il y a les prémices d'un premier mystère :

" Les contes étaient brutaux, incisifs, déchirants. Je les adorais.
C'est en lisant le conte de la sirène, le douzième, que je ressentis les prémices d'une angoisse qui n'avait rien à voir avec l'histoire elle-même. Je commençai à m'affoler, car mon pouce et mon index droits m'envoyaient un signal : Attention, il ne reste plus beaucoup de pages. Cette idée finit par m'obséder au point que j'inclinai le livre vers moi pour vérifier. Ce n'était que trop vrai. Le treizième conte devait être très court. Je poursuivis ma lecture, terminai le douzième conte et tournai la page.
Blanche.
Je revins en arrière, repartis en avant. Rien.
Il n'y avait pas de treizième conte.../...
C'était le matin. 
J'avais passé la nuit à lire.
Il n'y a avait pas de treizième conte. " 

Elle se décide donc à lire tout les livres de Vida Winter avant de partir la retrouver :

" S'ensuivit une des périodes les plus merveilleuses de ma vie d'adulte. Pour la première fois, je disposais sur ma table de chevet d'une pile de livres de poche à la couverture glacée, flambant neufs, achetés dans une vraie librairie.../...
Il va de soi qu'on espère toujours quelque chose de spécial quand on lit un auteur pour la première fois, et les livres de Miss Winter me procurèrent les mêmes frissons que ceux que j'avais éprouvés en découvrant les journaux des frères Goncourt, par exemple. Mais il y avait plus. J'ai toujours lu, et il n'y a pas d'époque dans ma vie où la lecture n'a pas été ma plus grande joie. Et pourtant je ne peux pas prétendre que mes lectures d'adulte aient eu le même impact sur moi et sur mon âme que celles de mon enfance. Certes, je crois toujours aux histoires. Et je continue à m'oublier quand je suis au milieu d'un bon livre. Mais c'est différent. Les livres sont pour moi, je le reconnais, la chose qui compte le plus ; mais je n'arrive pas à oublier qu'il y eu une époque où ils étaient à la fois plus banals et plus essentiels encore que maintenant. Quand j'étais enfant, ils constituaient tout ma vie. C'est pourquoi il y a toujours en moi une aspiration nostalgique au plaisir perdu qu'ils me procuraient. Aspiration que l'on se s'attend pas à voir jamais satisfaite. Or, pendant la période dont je parle, au cours de laquelle je lisais toute la journée et une partie de la nuit, où je dormais sous un couvre-lit jonché de livres, où mon sommeil profond et sans rêves, passait en un éclair jusqu'à mon réveil qui me voyait lire à nouveau, oui, pendant cette période, je retrouvai les plaisirs perdus de la lecture. Miss Winter me rendit aux joies virginales du lecteur novice, et s'empara de moi avec ses histoires. "

Voilà ce dont je parlais quand je disais avoir retrouver le charme de mes lectures d'enfance...
C'est un livre qui vous harponne et ne vous lâche plus...

Donc elle se rend donc dans le Yorkshire pour rencontrer Miss Winter.

   Yorkshire, Angleterre.

Margaret Léa elle aussi a une histoire. Elle était une enfant de dix ans lorsqu'elle a découvert sous le lit de son père, alors que ses parents étaient de sortie, un autre acte de naissance que le sien ; "Même père, même mère, même date de naissance, même lieu, mais un prénom différent". Cet acte de naissance est accompagné d'un certificat de décès. Elle découvre donc avoir eu une soeur jumelle qui était décédée. Et ses parents lui avaient caché cela. Elle aussi gardera le silence et ne parlera pas à ses parents de sa découverte. Mais depuis toujours c'est sa soeur jumelle qu'elle voit dans son reflet. Elle la voit dans les miroirs, dans le reflet des fenêtres assombris par le mauvais temps.

Après... Après, il vous faut le lire vous même.
Mes passages préférés sont ses rencontres avec un géant nommé Aurelius qui a la passion des pâtisseries, qui sera toujours là pour lui offrir chaleur, réconfort et de bonnes tasses de thé brûlantes. 

Lisez le et vous verrez la prescription la plus incroyable qu'un docteur puisse faire. Celle donné à une Margaret Léa, fiévreuse et affaiblie :

" Je consultai l'ordonnance. D'une écriture vigoureuse, il avait inscrit : Sir Arthur Conan Doyle, Les aventures de Sherock Holmes. Prendre dix pages, deux fois par jour, jusqu'à épuisement du stock. "
 
Ah j'oubliais aussi : c'est un livre qui m'a donné très envie de relire " Jane Eyre" !
C'est vraiment un roman que j'ai dévorée avec délice...
Je vous laisse, je file lire les billets des autres lectrices de cette lecture commune.

 Le Treizième conte
Diane Setterfield
Editions Plon et Pocket

image_c1r   Challenge 1er roman

42823900 p[1]
   Objectif PAL
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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 18:05


Pour me comprendre,
Il faudrait savoir qui je suis.
Pour me comprendre,
Il faudrait connaître ma vie
Et pour l'apprendre
Devenir mon ami.
Pour me comprendre,
Il aurait fallu au moins ce soir
Pouvoir surprendre le chemin d'un de mes regards
Triste mais tendre, perdu dans le hasard.

Je l'ai connue toute petite
Dans les bras de sa grande maman.
Dommage, dommage.
J'aimais tellement son visage.

Pour me comprendre
Il faudrait savoir le décor
De mon enfance,
Le souffle de mon frère qui dort,
La résonance de mes premiers accords.
Pour me comprendre
Il faudrait connaître mes nuits.
Mes rêves d'amour.
Et puis mes longues insomnies.
Quand vient le jour,
La peur d'affronter la vie.

Il y a peut être quelque part
Un bonheur dont j'aurai eu ma part.
Dommage, dommage.
J'aimais tant certains paysages.

Pour me comprendre
Il faudrait la connaître mieux
Que je ne pourrai.
Il faudrait l'aimer plus que moi
Et je vous dirai
Que je n'y crois vraiment pas.
Pour me comprendre
Il faudrait avoir rencontrer
L'amour le vrai.
Vous comprenez le grand amour.
Et savoir qu'après
A quoi sert de vivre encore un jour.




Cette chanson fait partie de mes deux préférées, avec "Seras tu là".
C'est un texte absolument magnifique...
Des mots superbes...
Je trouve qu'il dit tout, il n'y a rien à rajouter...
C'est un homme, un artiste, un poète qui m'émeut toujours terriblement. Ses mots m'accompagnent depuis très longtemps.
Mais je vous ai déjà parlé de
lui ici, je ne rajouterais rien.
Mon admiration lui est acquise et cela ne changera pas !
Je n'ai qu'un seul conseil à vous donner : écoutez le...

       


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  • : Le blog de l'or
  • : Je suis une jeune femme passionnée de littérature... Mon blog sera surtout un concentré de ma plus grande passion : la lecture... Il y aura aussi quelques touches de peintures, de cinéma, de musiques et un peu de ma vie aussi... L'Or des Chambres pour un hommage à la très grande Françoise Lefèvre dont j'emprunte le titre d'un de ses livres.
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Challenges 2013

tour-du-monde-1

Le tour du monde en 8 ans

 

Challenge Irlande : illimité !!

 

Fin : 31 Juillet 2013

 

objectif-pal-001[1]

Objectif PAL Noire by L'Or et George ; illimité

 

http://img15.hostingpics.net/pics/279733ILEDESERTE2.jpg

Fin : 01 Août 2013 (ou plus)

 

   

Fin : 30 septembre 2013

 

Fin : 30 juin 2013

 

Il viaggio

Fin : 31 Octobre 2013

 

Fin : Décembre 2013 (prolongation) 

 

Challenge littéraire

Repris par Anne 

Fin 31 décembre 2013     

 

Liste des participants

Fin : novembre 2013  

 

challenge gilmore girls 2013

Repris par Touloulou

Date de fin : 08 octobre 2014 

 

challengeQuatreSaisons    

Prolongation jusqu'au 21 décembre 2013

 

dc3a9fi_scandinavie_blanche

            3/5 Ici et  et

Fin : 31 décembre 2013 Repris par Lystig 

 

Fin : 28 Juillet 2013

 

logonaturewriting1 

-/5

Fin : décembre 2012 (Folfaerie m'a donné une prolongation pour cette année, merci à elle !!)

 

  Challenge Colette

-/3

Fin : 23 Septembre 2013 (Prolongation) 

 

Ici, et là 

3/3

Fin : 21 Juin 2013

 

Femmes du mondel ogo  

Cent ans Wassmo

La terre fredonne en si bémo l- Strachan

Les femmes du braconnier - Pujade Renaud

Fin : décembre 2012 (renouvelable)    

 

2/10 Re-Prolongation du challenge :

Fin : 05 avril 2014  

 

Prolongation du challenge

Fin : 30 septembre 2013    

Index auteurs


Agus Milena - Battement d'ailes

Ahern Cecelia - Un cadeau du ciel

Beckett Bernard - Genesis

Benameur Jeanne - Les insurrections singulières

Bertholon Delphine - L'effet Larsen

Brisac Geneviève - 52 ou la seconde vie

Cabasson Armand - La reine des mots

 Calvetti Paola -L'amour secret

Chabrol Caroline - Sous les cahiers, la mort

Cohen Welgryn Myriam - Mères - Myriam Cohen Welgryn
Constantine Barbara - A mélie, sans mélo

Delaflotte Mehdevi Anne - Fugue

Dickens Charles - Un chant de Noël
Divakaruni Chitra Banerjee -Ma soeur, mon amour

Donovan Gérard -Julius Winsome

Estibal Sylvain - Le dernier vol de Lancaster
Ferney Alice - Paradis conjugal
Giraudeau Bernard - Cher amour

Girerd Jacques Rémy, Benoît Chieux - L'enfant au grelot  (album enfant)
Glass Julia - Jours de juin

Guelfenbein Carla - Le reste est silence

Haasse Hella S. -La source cachée
Hannah Kristin - La magie du bonheur

Henrichs Bertina -La joueuse d'échecs 

Herry Jeanne - 80 étés

Hobbie Holly - Juste à temps pour Noël - Holly Hobbie (album enfant) 
Holder Eric - Mademoiselle Chambon

Kamimura Kazuo - Lorsque nous vivions ensemble 1
Kamimura Kazuo - Lorsque nous vivions ensemble 2

Kingsolver Barbara - Un été prodigue

Kortepeter Paul et Susan Wheeler - Youpi, pas d'école  (album enfant)
Lemoine Annie - Les heures chaudes

Lethielleux Maud - Dis oui, Ninon
Levraud Murielle - Le soir autour des maisons 

Malte Marcus - Garden of love

Martinez Carole - Le coeur cousu

Matheson Richard - Je suis une légende

Mazurel Claire et Marie H. Henry - Demain c'est Noël (album enfant)
Mégnin Jean-Philippe - La voie marion

Meyer Stephenie - Les âmes vagabondes

Miller Rebecca - Les vies privées de Pippa Lee 

Moning Karen Marie - Fièvre noire

Mosse Kate - Les fantômes d'hiver

Picasso Marina - Grand-père
Rice Luanne - Les carillons du bonheur
Ryan Carrie -La forêt des damnés

Sampioro Dominique - La petite présence
Scholes Katherine - Les amants de la terre sauvage

Setterfield Diane - Le treizième conte
Sigurdardottir Steinnunn - Le Cheval Soleil
Tardieu Laurence - Comme un père

Vann David - Sukkwan Island   
Vigan Delphine De - No et moi

Woolf Virginia - Mrs Dalloway