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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 19:21

L'île

 

Le mot de l'éditeur :

"En vacances avec des amis sur une île du midi de la France, Laure attend un coup de téléphone de son amant. De la terrasse de l’hôtel à la plage, elle guette son appel, pense à lui en comptant les jours, oscille entre espoir et désespoir… Les rêves et les inquiétudes d’une femme amoureuse racontés avec sensibilité et tendresse par l’auteur de Jeune fille. "

 

Je n'avais encore rien lu de cet auteur. Pas très attirée il est vrai avant ce titre là. Je dois dire que je n'en garderais pas un grand souvenir mais tout de même c'était une lecture assez sympathique. Idéale pour une (très) chaude journée d'Août.

Laure est en vacances avec sa meilleure amie, le mari de celle-ci et la fille de celui-ci : Pomme(vous me suivez ?). Laure ne profite pas pleinement de ses vacances, pas autant qu'elle le devrait en tout cas. Elle est en attente d'un coup de fil de son amant et ne parvient guère à penser à autre chose... 

J'avoue que le sujet n'a pas une originalité folle. Ceci n'aurait pas été bien grave si l'écriture avait eu plus de corps, plus de présence. Ce n'est pas le cas, je n'ai donc pas été touché plus que ça... Mais je ne peux pas dire non plus que la lecture était désagréable ou que j'ai ressenti de l'ennui. J'ai bien aimé le personnage de Pomme, l'ado. Je trouve qu'elle est super sympa par rapport aux ados d'aujourd'hui (inutile d'insister, je ne donnerais aucun nom :0) J'ai même trouvé certaines scènes pas très réalistes. Une ado aussi patiente est-ce que ça existe vraiment ???

Ce que j'ai apprécié aussi, c'est de me laisser porter par des scènes de douces langueurs ; le soleil tape, on se baigne, on va à la plage, on boit du champagne, on déguste des langoustes, bref on coule des jours tranquilles...

Son amie Jeanne est enceinte et elle forme un couple amoureux et serein avec Jean. Leur amitié à tous est sincère et tendre. Laure est bien entourée, couvée je dirais même...

Elle m'a un peu agacée par moment cette Laure qui attend désespérement, au lieu de prendre son courage à deux mains et d'appeler elle même, comme une grande...

 

Au final, une lecture sympathique, mais sans plus... 

 

Jeffrey T Larson - Sandcastle

 

" Laure se déchaussa. Il était encore tôt, les semaines précédentes avaient été fraîches et le sable lui parut presque froid. Jeanne qui portait des sandales en plastique avançait d'un bon pas le long de l'eau et chantonnait un air à la mode. Un grand chapeau de paille protégeait son visage du soleil, chapeau qui avait appartenu à la grand-mère de Laure, morte deux ans auparavant.

- A quoi penses-tu ? demanda Jeanne

Elle s'était immobilisée au bout de la plage et installait sur le sable une grande serviette couleur lavande.

- A ce chapeau de soleil... Imagine un peu... Entre les deux guerres, il a dû se balader à Deauville, à Monaco.

- Tu ne regrettes pas de me l'avoir donné ?

Laure sourit et étala à son tour une serviette près de celle de son amie.

- Parce qu'il est très vieux, ce chapeau, très usé, il risque de finir ici...

- Eh bien, ce sera une belle fin. "

 

Deux avis, l'un positif, l'autre beaucoup moins : Sophie et Bel-Gazou 

 

Et deux challenges :

laurier_couronne_fdb39 Lieu géographique 5/7

 

Celui de Cynthia : Challenge 2 euros

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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 13:21
 
Rajout : Voilà finalement le lien pour l'émission sur You tube. Merci beaucoup à Nina pour l'info... 
J'espère que vous avez tous eu l'occasion de voir cette émission.
Si ce n'est pas le cas je vous invite à aller faire un tour par ici, mais dépêchez-vous, elle ne sera plus disponible très longtemps...
J'ai également trouvé un billet très intéressant, sur le blog "Maisons d'écrivains" dont voilà le lien. Vous y trouverez de nombreuses photos du musée de Colette, à Saint-Sauveur en Puisaye, que je rêve de visiter évidemment...
 
Celles et ceux qui me suivent avec attention savent déjà à quel point Colette est une écrivain qui compte pour moi.
J'aime sa sensualité et sa façon très naturelle d'écrire. J'aime aussi ses liens, très serrés, avec la nature...
Ainsi que son enfance, très saine, avec une mère qui l'adorait : Sido.
 
L'émission parle très bien de tout cela, il serait dommage de l'a louper... Pour ma part je l'ai déjà visionné deux fois...
 
Si vous aimez Colette, faite donc aussi, un petit tour par ici, sur le blog "la société des amis de Colette". Vous y trouverez une foule d'info.
 
La maison natale de Colette à Saint-Sauveur en Puisaye
 
Le musée de Colette, à Saint-sauveur
 
Pour en revenir à l'émission, Patrick Poivre d'Arvor y parle de la nouvelle : "La petite" que je me suis empressée d'aller relire bien sûr. (souvenirs et récits dans "La maison de Claudine") et je vous en donne un petit morceau :
 
" Un point rouge s'allume dans la maison, derrière les vitres du salon, et la Petite tressaille. Tout ce qui, l'instant d'avant, était verdure, devient bleu, autour de cette rouge flamme immobile. La main de l'enfant, traînante, perçoit dans l'herbe l'humidité du soir. C'est l'heure des lampes. Un clapotis d'eau courante mêle les feuilles, le porte du fenil se met à battre le mur comme en hiver par la bourrasque. Le jardin, tout à coup ennemi, rebrousse, autour d'une petite fille dégrisée, ses feuilles froides de laurier, dresse ses sabres de yucca et ses chenilles d'araucaria barbelées. Une grande voix marine gémit du côté de Moutiers, où le vent, sans obstacle, court en risées sur la houle des bois. La Petite, dans l'herbe, tient ses yeux fixés sur la lampe, qu'une brève éclipse vient de voiler : une main a passé devant la flamme, une main q'un dé brillant coiffait. C'est cette main dont le geste a suffi pour que la Petite, à présent, soit debout, pâlie, adoucie, un peu tremblante comme l'est une enfant qui cesse, pour la première fois, d'être le gai petit vampire qui épuise, inconscient, le coeur maternel ; un peu tremblante de ressentir et d'avouer que cette main et cette flamme, et la tête penchée, soucieuse, auprès de la lampe, sont le centre et le secret, d'où naissent et se propagent, en zones de moins en moins sensibles, en cercles qu'atteint de moins en moins la lumière et la vibration essentielles, le salon tiède, sa flore de branches coupées et sa faune d'animaux paisibles ; la maison sonore sèche, craquante comme un pain chaud ; le jardin, le village... Au-delà, tout est danger, tout est solitude..."
 
Extrait de "La petite" du recueil de "La maison de Claudine" Colette
 
Il y est question aussi du roman : " La naissance du jour" Roman où les lettres de sa mère Sido, donnent le fil conducteur. Roman qui m'attend sur ma PAL et que j'ai, du coup, très envie d'en sortir... (lu par Chiffonette et Pascale et bien d'autres sûrement. J'avais oublié celui de Margotte)
 
Macha Méryl y parle aussi de son livre "Sur les pas de Colette"
où elle parle de toutes les maisons et les endroits où elle a fait escale. Et tout à coup une folle envie de lire cet ouvrage me prend...  je cherche et que vois-je : il est indisponible... Alors je fais un appel discret : si vous avez une idée ou une solution pour que je puisse me procurer ce livre je suis prenante... Ou encore, si vous l'avez en votre possession et qu'il ne vous intéresse plus je suis prenante aussi... Laissez moi juste un commentaire si c'est le cas.
 
N'attendez plus pour découvrir ce grand écrivain qu'était Colette.
Bonne lecture
 
Challenge Colette Challenge Colette de Margotte
 
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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 22:45

Les plumes du dinosaure Traduit du danois par Max Stadler et Magali Girault

 

Le mot de l'éditeur (source Serpent à plumes) :

 

"Anna Bella, une jeune maman et chercheuse, élève seule la petite Lily. Elle vient de rendre son mémoire de maîtrise à Lars Helland et Erik Tybjerg, les deux professeurs qui vont lui faire passer l’examen final. Dans son mémoire, elle met en question la théorie du chercheur américain Clive Freeman, qui, malgré la découverte de nombreux squelettes de dinosaures à plumes, se refuse à affirmer que les oiseaux descendent des dinosaures.

Son monde s’écroule lorsque Lars Helland est retrouvé mort dans son bureau. Plusieurs milliers d’œufs de cestodes ont été déposés dans son corps et dans ses muscles pour paralyser son système nerveux. Puis c’est son confident et ami, Johannes, que l’on trouve assassiné, le crâne défoncé. Pour clore le tout, Anna Bella découvre que sa propre mère lui a caché un secret de famille très lourd à porter.

Pourquoi ces meurtres et ces secrets ? La réponse se trouve-t-elle dans l’objet de son mémoire ? Anna Bella va puiser au fond de ses ressources les plus intimes pour tenter de démêler ces sombres histoires. Et seconder bien malgré elle l’agaçant commissaire Søren Marhauge."

 

 

«  Un enfant aime à partir du moment où il est lui-même aimé »

 

Je continue mon tour du monde avec bonheur. Après la Russie, la Norvège, le Pays de Galles je fais un petit tour vers le Danemark. (et ma dernière lecture que j’ai fini hier soir m’a emporté très loin en Australie… Je peux vous dire que c’était magnifique…)

 

 

Je lis de moins en moins de thriller mais je dois dire que celui-ci en est un très bon exemplaire. Plus pour l’atmosphère et les personnages que la partie policière peut-être…

Mais avec cette brochette de personnages vous allez vous régaler. Ils sont tous plus intéressants les uns que les autres. Ce que j’ai vraiment apprécié c’est qu’il n’y a pas que l’instant présent (c’est-à-dire ce qui se passe après la découverte du corps du scientifique) qui est décrit. Non, l’auteur s’intéresse aux protagonistes depuis leur enfance. Toute leur vie, ou presque, en fait.

J’ai beaucoup aimé suivre Anna et sa vie plutôt agitée. Elle vit seule, avec sa petite fille Lily et sa mère est très (trop) envahissante (et l’on comprendra pourquoi plus tard)

 

J’ai aimé aussi le personnage du policier ; Soren. Lui non plus n’a pas une histoire facile. Son mariage s’est soldé par un échec et il mettra des longues années à avouer à sa femme un évènement qu’il a toujours choisi de taire.

En fait tous les personnages ont ceci en commun ; ils ont tous vécu un drame dans leur enfance. Et ils sont, eux aussi, comme pour mon livre précédent : « La terre fredonne en si bémol » englués dans des secrets de famille qui les empêchent d’avancer correctement.

C’est un très bon thriller, le milieu scientifique, où se situe l’action, est passionnant et il n’y aucun détail ennuyeux.

C’est vraiment un livre bien fichu, au fur et à mesure de la progression dans ses pages, on y voit de plus en plus clair. Tout ce qui nous paraissait sombre et nébuleux s’éclaire, un peu comme les pièces d’un puzzle qui se mettrait doucement en place. Les personnages ont vraiment du corps et on est aspiré par leurs vies avec grand plaisir.

Mais c’est un policier et, comme il serait dommage d’en dévoiler de trop, je serais assez brève (pour une fois !!!).

Ce que j’ai surtout retenu de ce livre c’est le voyage exaltant que ’j’y ai fait au Danemark.

J’en ai conclu aussi qu’une enfance désastreuse à toujours des répercussions et qu’elles sont parfois dramatiques.

Mais aussi, qu’à force de jouer à des jeux très dangereux, et avec le feu, on finit forcément par se brûler.

Une de ses qualités, s’il en a besoin d’encore une, c’est d’être très bien écrit. (et encore une fois ses prénoms vous enchanterons !!!)

 



Odense Danemark

 

Extraits :

 

«  Pour le Nouvel ans, Vibe et Soren allèrent passer quatre jours en Suède. L’associé de Vibe leur avait loué une ferme isolée. Il avait l’intention de tout avouer à Vibe et, à leur retour, Knud devait lui aussi apprendre l’existence de Maja. La forêt derrière la maison était immense et la neige ruisselait entre les arbres comme du cristal lorsqu’un écureuil faisait un bond ou que le vent se mettait à souffler. Soren coupait du bois pour la cheminée et observait la forêt, il rêvait de pouvoir échanger sa vie contre une autre moins compliquée, plus ordinaire. Vibe et lui jouaient à des jeux de société et lisaient, ils parlaient d’Elvira, c’était le premier Noël sans elle. Knud était confiant et avait insisté pour qu’ils partent. A deux reprises, Soren avait essayé de l’appeler, mais il était tombé sur le répondeur. Il commençait à s’inquiéter jusqu’à ce qu’il trouve un message sur son portable disant que tout allait bien. Vibe et Soren parlèrent très peu de leur relation, comme s’ils avaient tacitement signé un armistice. On est un peu comme un frère et une sœur, dit Vibe en penchant le livre qu’elle était en train de lire. Soren regardait le jardin sauvage, il pensait à Maja, à la façon dont il allait bien pouvoir annoncer la nouvelle à Vibe. Le moment semblait bien choisi. Maintenant. Mais Vibe était confortablement enveloppée dans une couverture, les joues rougis par la chaleur du poêle et le thé posé sur la table, elle avait l’air si sereine. Pour la première fois depuis longtemps. Ils firent l’amour une fois. Le soir de la Saint-Sylvestre. Après avoir mangé beaucoup de saumon et bu beaucoup de vin. Ce fut un moment intime et beau. Le 2 janvier, ils se mirent en route tôt le matin. Soren ne lui avait toujours rien dit. » (p68 et 69)

 

«  Le jeudi matin, Soren se réveilla beaucoup trop tôt. Il abandonna l’idée de se rendormir et se leva. Il alluma la lumière dans le salon, mit des petits pains surgelés au four et s’imposa dix minutes de vie privée sans penser à l’enquête. A 7h20, le jour commença à se lever. Soren enfila des chaussettes épaisses et se dit que pour un mois d’Octobre, il faisait déjà très froid. Cela annonçait peut-être un hiver particulièrement rigoureux.

 

Soren ne se souvenait que d’un seul hiver glacial au cours duquel le Danemark et la Suède avaient été reliés par une plaque de glace pendant deux mois. C’était en 1987, Soren avait dix-sept. Knud l’avait emmené pêcher sous la glace. Ils avaient pris la route par un froid sibérien et sous un soleil radieux et avaient roulé sur la glace jusqu’en Suède à bord de la Citroën de Knud équipée de chaînes. L’état d’urgence régnait sur les routes improvisées. Les voitures se croisaient avec prudence, les parents tiraient leurs enfants sur des luges, certains faisaient du patin à glace, l’écharpe au vent. Alors qu’ils approchaient de la Suède et qu’ils étaient de nouveau sur la terre ferme, ils avaient bifurqué vers le Nord. Knud avait emprunté la cabane d’un ami située sur une île.

 

- Comment on va faire pour pêcher si le lac est complètement gelé ? Avait demandé Soren.

 

Knud s’était contenté de lui faire un clin d’œil. Ils n’avaient rien fait de tout le week-end. Ils étaient restés dans la cabane à jouer aux cartes et au Mastermind et à manger du chocolat. Ils entretenaient le feu dans la cheminée. Knud avait apporté des fléchettes et ils avaient accroché une cible devant la maison. Ils jouaient jusqu’à ce que le soleil se couche. Ils portaient des gants pour pouvoir boire de la bière sans avoir les doigts gelés. Knud avait demandé à Soren à quoi il pensait. Au début, Soren trouva cette question bizarre, puis il avait eu envie de tout raconter à son grand-père. De lui confier à quoi et à qui il pensait. Il lui avait parlé de ceux qu’il considérait ses amis, de ceux qu’il n’aimait pas. »

 

Si vous avez envie d’un thriller un peu différent et exceptionnel jetez-vous sur ce livre…

Lystig l'a lu aussi et c'est elle, la première, qui m'a donné envie de lire ce livre.

Un grand merci aux éditions du serpent à plumes et à Anne.

 

Challenge voisins voisine de Kathel  Logo_1



Challenge scandinavie noire de Prune   pour le Danemark

Challenge Petit bac catégorie "Animaux"  laurier_couronne_fdb39

 

Par ailleurs ce blog se met en pause à partir d'aujourd'hui alors à bientôt...

A mon retour je vous parlerais de "Un certain vertige" qui était magnifique !!!

 

 

 

«  Il arrivait à Cécilie de se comporter comme si Anna était un objet dont elle pouvait disposer. Elle ne le faisait pas méchamment ou de manière calculatrice mais certaines situations ou confrontations se terminaient souvent par le même refrain : Oui, mais nous sommes mère et fille. Comme si la relation mère-fille justifiait tout. Cela ne voulait pas dire qu’on était autorisé à emprunter des raccourcis et à sauter par-dessus des barrières, ni qu’on pouvait intervenir dès qu’on en avait envie. »

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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 13:31

coeur[1] Coup de coeur

 

 

 

«  C’est comme si une force puissante nous avait retournés et secoués un bon coup avant de nous remettre sur nos pieds…»

 

Ce qui m’a donné envie de lire ce livre d’abord c’est que l’auteur vient du Pays de Galles… On ne lit pas si souvent de la littérature du Pays de Galles…

 

Et puis il y a eu les billets de Moustafette et de Myarosa qui ont fini de me convaincre

 

Quelques mots sur l’auteur : (source des éditions du Nil)

«  Mari Strachan a toujours été entourée de livres. Elle a été bibliothécaire dans des écoles privées, publiques, des institutions et même des prisons. Elle a également été lectrice, traductrice et éditrice. Elle vit avec son mari la moitié du temps dans une petite maison perchée sur les collines de Ceredigion, à l’ouest du pays de Galles, et l’autre moitié sur une étroite péniche amarrée à un canal de Londres, où elle a écrit une bonne partie de son premier livre « la terre fredonne en si bémol »  



    Pays de Galles

 

La terre fredonne en si bémol c’est d’abord ce personnage de petite fille grandiose… En effet, Gwenni est très originale, son imagination est débordante. Elle a une personnalité très développé.

Elle a dix ans et vit dans un petit village du pays de Galles.

Je l’ai beaucoup aimé cette petite fille là… vraiment…

Elle est très, très, attachante…

     

Il y a dans ce roman un mélange de magie, de poésie, un monde de contes… mais aussi une réalité très noire. Cela donne un mélange plutôt détonnant.

 

Gwenny a plusieurs particularités, la première c’est qu’elle vole pendant son sommeil.

" Je veux m'envoler pour regarder les étoiles scintiller à travers ce bleu. Orion le chasseur avec sa puissante épée. La Voie Lactée qui déverse ses étoiles ma tête. La nuit dernière, je n'ai pas voulu regarder en bas. Ni vers la ville ni vers la mer. J'ai plané sur le dos pour écouter le chant de la terre, les yeux perdus dans le ciel. Je me demande où il s'arrêt. Et où où se trouve le paradis ? Je n'ai jamais rencontré d'esprits là-haut. Je me demande s'il y a d'autres gens qui vivent aussi loin que les étoiles. Des extraterrestres. Les extraterrestres sont toujours des monstres dans les films. Mais s'ils étaient comme nous ? Est-ce qu'ils seraient quand même des monstsres ?"   p123 

 

Il faut bien dire qu’elle a bien besoin d’un peu d’évasion puisqu’elle dort dans le même lit que Bethan et que cette proximité lui pèse un peu.

Et puis, il y a sa mère, qui n’est pas un modèle de douceur et de bonté (et ça ne va pas s’arranger au fil des pages, au contraire…)

Il n’y a que son père pour lui apporter un peu de tendresse, ainsi que sa grand-mère.

 

Dans ce livre il y a encore une fois la trame de secret de famille, plusieurs même… Et c’est du lourd… Et douloureux…

Mais Gwenny a de la ressource… Comme je l’ai dit, elle a d’autres particularités…

Elle ne fait pas que voler… (ce qui est déjà pas mal)

Non, Gwenny entend aussi la terre fredonner

Elle voit des visages sur la détrempe (peinture) verte de la réserve de la cuisine. « Des visages aux yeux sournois, les lèvres scellés sur des secrets. »

 

Elle donne vie à des pichets Toby qui observent sa famille avec sévérité. (pichets traditionnels en forme d’homme assis coiffé d’un tricorne anglais, une chope de bière dans une main et une pipe, ou un verre, dans l’autre. Note de la traductrice).

Elle supporte très mal la vue de la viande et du gras (et encore moins de les manger…) et a « l’estomac fragile des Morgan »

Bon, je crois avoir fait le tour des spécificités de Gwenny

 

 Ceredigion, Pays de Galles

 

Par ailleurs vous trouverez dans ce livre en vrac :

Un chat qui s’appelle John Morris

Un jeune homme, Guto, qui a la mentalité d’un tout petit enfant mais « qui ne ferait pas de mal à une mouche »

Une recherche du lapin blanc d’Alice au pays des merveilles

Une poursuite d’oiseau, nommé Lloyd George (j’adore les prénoms dans ce bouquin), la nuit dans le brouillard, sous la pluie qui se terminera par les cris stridents d’une mère qui se fait des idées.

Un oiseau que l’on retrouve par après et qui refusera désormais de quitter sa cage

Un autre oiseau, appelé « oiseau mort », qui, celui-là, fait peur au possible et que personne ne veut entendre chanter.

 

Mais il y a aussi une disparition, d’un certain Ifan Evans.

Une enquête que conduit la petite fille à sa façon.

Une amitié entre Gwenny et Mme Evans (la maîtresse d’école) et ses deux petites filles : Angharad et Catrin. Petites filles que Gwenny gardera tous les mardis et jeudi après-midi, après l’école malgré l’avis plus que négatifs sur cela de la mère de Gwenny.

Catrin à qui Gwenny écrira une histoire pour la consoler de l’échec de la recherche du lapin blanc.

Et pour finir, un renard mort, devenu fourrure, à qui Gwenny veut offrir une dernière demeure… (et cela donnera une série d’évènements qu’elle ne maîtrisera en rien…)

 

Au final cela donne un livre incroyable que j’ai adoré… Une histoire vraiment originale et prenante que l’on lit à vitesse grand V…

Une histoire pas très joyeuse mais qui n’est en rien plombante puisqu’elle est menée par une petite fille qui est une vraie battante, qui a de l’énergie à revendre, et qui cherche la fantaisie, la magie et la poésie en toute chose…

Je ne l’oublierais pas de sitôt cette petite Gwenny !!!

Il vous faut le lire… Absolument…

 

Merci aux éditions du Nil et à Cécile

 

Challenge Voisins voisines  Logo_1 

Challenge Femme du monde    Femmes du mondel ogo

Challenge des mots et des notes   pour la terre qui fredonne

Challenge petit bac catégorie « lieu géographique »   laurier_couronne_fdb39

 



 

 

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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 12:35

Cent ans Lecture commune avec Pascale (avec une petite journée de retard). Anne et Cécile feront leurs billets plus tard. 

 

Le mot de l'éditeur :

" Sara Susanne, Elida et Hjordis, sont respectivement l'arrière-grand-mère, la grand-mère et la mère de la narratrice. Cent ans " est le roman de leurs vies, des hommes qu’elles voulaient et des hommes qu’elles ont eus, des enfants auxquels elles ont donné naissance. C’est aussi l’histoire d’une petite fille qui se cache au grenier pour l’éviter, lui. Elle a un crayon jaune qu’elle taille avec son couteau de poche et qui lui sert à écrire. À survivre."

 

Le mot de l'auteur extrait de l'entretien de Herbjørg Wassmo avec Pascale Frey, pour le magazine Elle, n°3402  (Source les éditions Gaïa)

« J'ai convié à un destin fictif ma mère, ma grand-mère et mon arrière-grand-mère pour leur demander ce qu'elles pensaient de mon roman. J'ai dressé une jolie table, j'ai parlé à leurs fantômes, je leur ai servi du vin et j'ai bu tous les verres ! Vous comprendrez que je ne me souvienne plus de la fin de la soirée à l'exception d'une chose, une remarque de ma mère : "Il était temps que tu écrives cette histoire." (...) Il fallait que ce livre existe, et il ne pouvait pas être écrit par une autre que moi. »





« Non, je n’ai pas peur de perdre mon temps ici. J’ai plutôt peur de perdre l’autre temps, celui qui s’accumule et devient des années… » (page 213)

 

Herjorg Wassmo est née en Norvège en 1942, ses livres ont beaucoup de succès, ils sont d’ailleurs récompensés par de nombreux prix. C’est une auteur que j’apprécie énormément depuis ma lecture de : « Le livre de Dina » que j’ai vraiment beaucoup aimée. Dina est un sacré personnage. Elle est envoûtante libre et sauvage.

 

La première partie du livre m’a vraiment enthousiasmée, elle a réussie à m’emporter tout comme Dina l’avait fait. La deuxième, peut-être un peu moins, ma lecture s’est un peu ralentie.

 

Tout comme « Le cœur cousu » c’est vraiment une histoire de femmes, de mères, de filles et de sœurs. Elles sont fortes et courageuses. Elles sont déterminées à ne pas se laisser avoir par le destin. Elles se battent la rage au ventre et les yeux farouches. Elles refusent de baisser les bras.

 

Dans ce livre il y a d’abord tout ce que j’aime dans la littérature Nordique. La beauté grandiose de la Norvège, son atmosphère vivifiante et les embruns.



«  Arrivés au détroit de Raftsund, ils n’eurent plus qu’une jolie brise et cela prit du temps. De part et d’autre de l’étroit passage, ils touchaient presque le paysage. Les rochers luisaient de verglas mais les champs semblaient encore verts sous leur fine couche de glace. Les sommets des montagnes étaient blancs au-dessus du noir des à-pics et du gris des éboulis. Elle était installée, bien au chaud, sous une couverture en fourrure, à l’abri des embruns et des flocons de neige humide qui commençaient à tournoyer. Il était juste devant elle et tenait la barre. Le gamin s’était réfugié sous la voile (p39). »

 

La mer, mais pas celle des touristes, sage et disciplinée. Non, une mer contre laquelle il faut parfois se battre. Une mer qui a la couleur de la colère. Mais qui, parfois, sait être plus calme.

 

Alors que je redoutais au départ les changements de narration de l’auteur, qui passe de Sara-Suzanne à Elida et à la sienne aussi, j’ai trouvé que, finalement, ça donnait une certaine dynamique au livre.

 

Mais je vous cacherais pas que mes passages préférés sont ceux concernant Sara-Suzanne, l’arrière grand-mère de l’auteur.

 

Sara-Suzanne qui fera un mariage imposé mais qui se transformera en mariage d’amour.

«  Ses sentiments envers lui avaient changé quand il l’avait portée jusqu’aux maisons. Personne ne l’avait portée ainsi depuis son enfance. Serrée contre lui, elle avait senti la chaleur de son corps à travers les vêtements. Cette curieuse force avec laquelle il l’emportait, sans vantardise, sans un seul verre pour se donner du courage. Qu’elle le veuille ou non, cela lui inspirait confiance » (p42)

 

Sara-Suzanne qui posera pour le pasteur Jensen pour représenter un ange.

Sara-Suzanne qui se fera lectrice pour ne pas vaciller.

«  Le jour même, dans l’après-midi, elle déclara à la maisonnée qu’elle lirait à haute voix le soir. Après la traite et le coucher des enfants. Tous ceux qui en avaient envie étaient les bienvenus au grand salon. Maintenant, en pleins préparatifs de Noël. Elle mélangea elle-même du sirop et de l’eau dans une grande cruche et demanda à sa sœur Ellen, actuellement gouvernante chez eux, de préparer un grand repas de crèpes. lls vinrent tous. Les garçons de ferme de l’annexe, Kristoffer et Daniel de la boutique, les servantes. On ne pouvait pas laisser passer cette occasion. Celle de venir dans le grand salon prendre un verre de sirop de framboise et manger quelques pâtisseries ! Quand à la lecture, ce n’était pas si grave, on aurait toujours la patience de l’écouter (p385) »

 

Comme d’habitude il y a chez Wassmo des scènes de cuisine et de repas qui donnent l’eau à la bouche.

«  En juin quand le petit lieu noir fit son apparition, Karsten et Erda le prirent à la traîne et Annie se chargea de le faire cuire. La gamine de quatorze ans se sentit fière comme Artaban quand la vapeur salée et parfumée de laurier emplit la maison. Ils n’avaient que des vieilles pommes de terre comme accompagnement. Mais arrosées du bouillon de foies, elles prenaient un goût d’été et de mer (p106) »

 

Des descriptions de la Norvège qui donnent envie de courir faire ses valises pour y partir au plus vite.

Kjopsvik - view from the beach

Source panoramio 

 

Des scènes familiales qui dorlotent et d’autres qui vous malmènent.

Des prénoms imprononçables et les difficultés qui vont avec pour les retenir.

 

Mais parlons maintenant des passages concernant l’auteur, qui sont les plus touchants. Il y est question d’ombres, tout droit venu de son enfance, d’un certain « il » (son père), du mal et de l’empreinte qu’il a laissé dans sa vie.

Il est question d’un petit poisson, trouvé dans une source, qui devient un ami et avec qui elle a des conversations irréelles.

Mais aussi d’un arbre, qui porte le nom étrange de « Tremble » qui parle à Herbjorb en murmurant, qui a des feuilles en forme de cœur et qui aime les secrets.

 

Pour finir les quelques mots de la voix de l’auteur, encore, qui nous chuchotent au creux de l’oreille et qui nous en apprennent beaucoup.

«  Avec les cousins, on court beaucoup. Et on joue au ballon, ce que je n’aime pas trop. Je n’aime pas ce qui arrive brusquement à travers les airs. Je n’aime pas craindre l’inévitable. Ce qui est décidé par les autres.  J’aime mieux jouer à la marelle. C’est un sentiment extraordinaire que de tout maîtriser soi-même, et sur un seul pied. Sauter à la corde. Ou bien grimper. S’agripper. Décider soi-même du moment où on lâchera. J’aime faire ce que je suis capable de maîtriser. Personne n’a besoin de savoir ce que c’est. » p348)

 

Une lecture vraiment très émouvante…

 

Une superbe incursion dans le cœur des femmes.

 

Un superbe passage aussi p56 que je ne vous donne pas parce que Pascale l’a déjà fait (et oui, encore une fois Pascale, nous avons notés les mêmes passages). Je vous conseille fortement d’aller le lire chez elle.

 

Lu aussi par Kathel, Sandrine, Papillon, Dominique, Clara, Nina, Keisha et Margotte.

 

   La plage de Ramberg aux Lofoten. Photo: CH / Innovation Norway

   La plage de Ramberg aux Lofoten. . Photo: CH / Innovation Norway (source site officiel Norvège)

 

Petit rajout : j'ai failli oublier les challenges  

Logo_1 Challenge voisins-voisines de Kathel.  Scandinavie blanche de Prune: Norvège Femmes du mondel ogo Challenge littérature au féminin d'Anis

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 14:45
Le canapé rouge Le canapé rouge Editions Sabine Wespieser et Folio
 
Le mot de l'éditeur :
" Parce qu’elle était sans nouvelles de Gyl, qu’elle avait naguère aimé, la narratrice est partie sur ses traces. Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, Anne s’interroge sur cet homme qui, plutôt que de renoncer aux utopies auxquelles ils avaient cru, tente de construire sur les bords du Baïkal un nouveau monde idéal.
À la faveur des rencontres dans le train et sur les quais, des paysages qui défilent et aussi de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées, qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu’elle a laissée à Paris. Clémence Barrot doit l’attendre sur son canapé rouge, au fond de l’appartement d’où elle ne sort plus guère. Elle brûle sans doute de connaître la suite des aventures d’Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, de Marion du Faouët qui, à la tête de sa troupe de brigands, redistribuait aux miséreux le fruit de ses rapines, et surtout de Milena Jesenská qui avait traversé la Moldau à la nage pour ne pas laisser attendre son amant. Autour du destin de ces femmes libres, courageuses et rebelles, dont Anne lisait la vie à l’ancienne modiste, une belle complicité s’est tissée, faite de confidences et de souvenirs partagés. À mesure que se poursuit le voyage, les retrouvailles avec Gyl perdent de leur importance. Arrivée à son village, Anne ne cherchera même pas à le rencontrer…
Dans le miroir que lui tend de son canapé rouge Clémence, l’éternelle amoureuse, elle a trouvé ce qui l’a entraînée si loin : les raisons de continuer, malgré les amours perdues, les révolutions ratées et le temps qui a passé.  " 
 
  
 
 
 
                                    
« Il y a toujours quelque chose d’absent qui me tourmente »
Camille Claudel s’adressant à Rodin
 
J’ai lu ce livre pour le challenge de Théoma « les coups de cœur de la blogosphère » et il est plus que temps puisque la date limite de ce challenge est le 30 juin 2011 (donc : demain !).
 
J’ai bien crû que ça n’allait pas fonctionner pour ce roman. Les cinquantes premières pages ne m’ont pas emporté du tout. Le style de l’auteur ne m’accrochait pas. Et puis d’un coup la magie a pris, et j’ai été emporté.
J’ai vraiment aimé la deuxième partie et la fin a fini de me convaincre. Elle est magnifique.
N’hésitez pas à ouvrir ce tout petit livre (138 pages) très vite lu de plus.
 
Vous y voyagerez à bord d’un transsibérien qui va à Irkoutsk.
Vous y rencontrerez des hommes qui portent les noms très russes et très virils d’Igor, un compagnon de voyage, et de Boris, un joueur d’accordéon, et qui laisserons une trace marquante dans la mémoire d’Anne.
 
" La sihouette d'Igor se fondait dans la pénombre du couloir, apparaîssait et disparaissait dans le mince écran laissé par les rideaux entrouverts. De temps en temps il allumait une cigarette, les volutes de fumée s'enroulaient autour de lui, brume légère et bleutée.../...
Cependant, sans lui, quelque chose m'aurait échappé, quelque chose de moi, de ma vie, qui m'avait mise dans ce train pour mieux me rattraper. Aujourd'hui encore, je continue de penser qu'il était véritablement un guide, un ange discret. N'avez-vous jamais croisé de ces êtres qui semblent ne pas se trouver sur votre chemin par hasard, mais par une sorte d'évidence si bouleversante que votre existence en est subitement transformée ?" (p51)

Des morceaux de texte qui vous rattrapent durant votre voyage et viennent vers vous juste au bon moment.
 
" J'avais cherché deux vers que je connaissais "J'étais absent de moi plutôt nuage indécis, un passant pas très sûr d'être vraiment quelqu'un" (A la lisière du temps, Claude Roy).../...
Ces vers qui m'avaient bouleversée un jour me rattrapaient dans cette minuscule maison où la vie de Gyl m'échappait, où je n'étais pas sûre d'être à ma place. Ils m'étaient d'un grand réconfort. Ce n'était pas la première fois qu'une telle chose se produisait, des mots, des phrases lues ici ou là avaient déjà volé à mon secours, ou m'avaient tout simplement accompagnée. J'en éprouvais toujours un réel bonheur. "(p71)

Vous y rencontrerez une femme qui chante "Souliko" toute la journée pour oublier qu’elle a perdu deux fils en Afghanistan.
 

Les fantômes d’une certaine Marion du Faouët et de son armée de brigands, ainsi que ceux de Milena Jesenska, Anita Conti et de Camille Claudel. (source Wikipedia)
Une vieille dame qui vit encore avec son grand amour Paul, pourtant tué à 19 ans mais qui, pour autant, ne vivra pas une vie triste et sans attrait.
Paul que Clémence rencontre sur la plage, Paul qui lui apprend à nager, Paul qui lui fait la lecture sur le sable des  «  hommes bleus » de Vaillant.
 
Les mots de Clémence :
" C'est peut-être parce qu'il est mort que je continue à attendre que la vie commence, je crois que je l'ai toujours attendue cette vie là, je veux dire la vie avec lui. L'autre, celle que j'ai vécue, c'était autre chose, c'était en attendant... Maintenant je suis une très vieille petite fille..." (p99)

Vous y verrez un ciel coloré en rouge par des enfants et leurs cerfs-volants.
Vous y apercevrez la splendeur du lac Baïkal. «Mystérieux lac, vénéré comme un dieu.»
lac-baikal-russie-248238.jpg
                           Lac Baïkal, russie
 
Vous y apercevrez des petits morceaux de l’enfance d’Anne, sa grand-mère qui lui a appris le langage des arbres et de leurs ombres
" Et puis j'avais dit, C'est un chemin, tout ce temps-là est resté sur un petit chemin de campagne, un chemin de terre caillouteux, bordé de haies et d'arbres dont les ombres me fascinaient. Oui, ce sont ces ombres des arbres sur le chemin auxquelles je pense, elles m'impressionnaient au point que j'évitais de poser les pieds dessus, je les contournais, j'étais persuadée qu'elles étaient l'esprit des arbres, leur langage aussi. Les jours de ciel couvert, leur absence m'inquiétait. Ma grand-mère Jeanne prétendait connaître ce langage et m'inventait des histoires où les arbres retenaient leurs ombres parce qu'ils étaient tristes ou en colère. Nous allions leur parler, elle et moi, nous leur demandions de nous pardonner si nous avions commis une faute. Jeanne était une femme délicieuse, elle regardait le monde dans un perpétuel éblouissement qu'elle savait me communiquer. Elle aimait la terre, la pluie, le vent. Je crois que je n'ai été petite fille qu'avec elle et sur ce chemin-là, je n'ai pas d'autres souvenirs, en tout cas aucun autre ne me semble parler de moi à cet âge... Parfois la nuit, nous partions avec sa chienne, Z, au bord de la rivière. Elle voulait me faire apprivoiser la nuit. Assises au bord de l'eau, nous écoutions la nature bruissante qui, au retour, me suivait jusque dans mes rêves... Plus tard, dans un musée, j'avais découvert un tableau de Cézanne, "la maison du docteur Gachet", j'avais fondu en larmes, le chemin et la maison un peu cachée par des arbres, c'était tout à fait l'image qui m'accueillait lorsque je rentrais de promenade, Jeanne venait de mourir, j'étais encore adolescente, je ne devais plus jamais retourner dans cette maison." (p100, 101)
 
Cézanne " La maison du docteur gachet "

Vraiment un très, très beau texte que je vous recommande chaudement.
     
objectif_pal_le_retour
 
 
 
 
 Objectif PAL d'Antigone
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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 11:24

Le tour d'écrou  Le tour d'écrou 

 

Lecture commune avec Zarline, que je remercie en passant pour avoir bien voulu décaler la date (mais j’ai quand même réussi à avoir un jour de retard !!!…)  

 

Mot de l’éditeur :

« La veille de Noël, un homme lit l'histoire étrange racontée par l'un des témoins des faits rapportés, une gouvernante chargée de garder deux enfants que viennent hanter des fantômes dépravés qui se jouent de leur innocence. »

 

Je voulais d’abord lire ce texte pour le Read A Thon et finalement je me suis dit que ça ne serait pas un texte si facile que ça… Je peux dire maintenant que j’ai bien fait. C’est un texte qui demande toute notre concentration et d’avoir la pleine mesure de ses moyens (en l’occurrence : ne pas être trop fatigué !!). Mais je dois avouer que je ne renouvellerais sans doute pas avec cet auteur, le style ne m’a pas convaincu plus que ça.

 

Que dire de l’histoire… Si j’ai été effrayée ? La seule chose que je peux vous dire c’est que j’ai lu les dernières pages hier soir, dans mon lit, juste avant de m’endormir et que ça n’a pas loupé : j’ai fait un cauchemar. Est-ce dire que je suis facilement impressionnable ? Oui, certainement.

 

L’atmosphère, l’ambiance est incontestablement réussie. On est en plein dans l’époque victorienne et c’est sans doute cela qui a contribué à ne pas faire de ma lecture un échec. Mais cela n’empêche pas que, au final, cela ne soit pas un coup de cœur.

Ce que j’ai le plus aimé c’est la narration en forme de récit, de journal, de la gouvernante. On est donc au plus près des faits.

Mais bon, c’est quand même une lecture qui m’a laissé un peu perplexe. Je n’y ai pas adhéré tant que cela.

Ce huis clos (ou presque) vous fait glisser dans une atmosphère étouffante, angoissante, presque malsaine je dirais.

Deux trois petites choses m’ont choqués, tout d’abord ces enfants qui apparaissent tout d’abord angéliques et adorables et tout à coup deviennent, pour la gouvernante « mauvais » et cela pour la seule et bonne raison qu’ils auraient des contacts avec des fantômes ??? Et ce couple, dépravé, le serait uniquement parce qu’ils ont eu une liaison de leur vivant ???… Ou alors il y avait peut-être autre chose que je n’ai pas saisi ?

 

Et il y a cette phrase de l’auteur qui me semble incroyablement sexiste :

 

«  J’avais eu moi-même des frères, et ce n’était pas pour moi une révélation que les petites filles puissent être des idolâtres serviles des petits garçons. Mais ce qui surpassait tout, c’était qu’il y avait au monde un petit garçon capable de montrer la plus grande considération pour une créature de sexe, d’intelligence et d’âge inférieurs. » (!!!!!!)

  

 

Quelques extraits pour finir.

L’arrivée de la gouvernante à Bly (le domaine où les évènements auront lieu) :

 

«  Je suppose que j’avais tellement pressenti, ou redouté, quelque chose de mélancolique, que ce qui m’accueillait ne pouvait être qu’une bonne surprise. Je me rappelle comme la plus agréable des impressions la large et limpide façade, ses fenêtres ouvertes, ses frais rideaux, et les deux servantes guettant mon arrivée ; je me souviens de la pelouse, des fleurs éclatantes, du crissement des roues sur le gravier, des épaisses frondaisons au-dessus desquelles les freux tournoyaient et croassaient dans le ciel doré. Ce décor avait une grandeur qui le rendait bien différent de ma triste maison familiale, et alors est aussitôt apparue à la porte, tenant une petite fille par la main, une personne courtoise qui m’a fait une révérence aussi correcte que si j’avais été la maîtresse des lieux ou une visiteuse distingué. »

 

La première apparition qui déstabilise la gouvernante :

 

« Toute cette impression du moment me revient du moins avec une intensité qui me permet de l’exprimer ici avec une précision que je ne lui ai encore jamais donnée. C’était comme si tout le reste de la scène avait été frappé de mort à l’instant même où j’apercevais… ce que j’ai aperçu. Je peux encore entendre, en écrivant, le silence prenant dans lequel sont tombés les bruits du soir. Les freux ont cessé de croasser dans le ciel doré, et durant une minute, cette heure amicale a perdu toute voix. Mais rien d’autre n’avait changé dans la nature, à moins bien sûr que l’étrange intensification de mon regard n’ait été un changement. L’or était toujours dans le ciel, la limpidité dans l’air, et l’homme qui me regardait du haut des remparts était aussi net qu’un tableau dans son cadre. »

 

Et les enfants qu’elle commence à regarder d’un autre œil :

 

«  Oh oui, nous pouvons rester là à les regarder, et ils peuvent nous faire leurs petites démonstrations autant qu’ils veulent ; mais lorsqu’ils font semblant d’être absorbés dans leur conte de fées, ils sont en réalité plongés dans leur vision de revenants. Il n’est pas en train de faire la lecture à sa sœur, ai-je déclaré, ils sont en train de parler d’eux… ils se disent des horreurs ! Je sais que je raisonne comme si j’étais folle, et c’est vraiment étonnant que je ne le sois pas encore devenue. Ce que j’ai vu vous aurait rendue folle ; mais ça ne m’a rendue que plus lucide, m’a fait saisir bien d’autres choses »

 

 Il existe également en version BD : 



Dont en voilà une planche :







Et il y a le film aussi, mais je précise que je n'ai pas eu l'occasion de le voir : Les Innocents

 







Les innocents sur Comme Au Cinema
L'extrait est justement la première apparition que subit la gouvernante.
 
laurier_couronne_fdb39 Ma participation au challenge "Petit bac", catégorie "Objet" d'Enna
   Et la challenge "La littérature fait son cinéma" de Will 

 

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 14:04

 

       Loving Frank

Lecture commune avec  Anne, LystigAnne,  Pyrausta, Valou et Cynthia

 

  Quatrième de couverture :

 

"Chicago,1903. Un jeune couple, les Cheney, fait appel à Frank Lloyd Wright, l’architecte d’avant-garde, génial et rebelle, pour qu’il construise leur nouvelle maison. Et c’est le coup de foudre : Frank tombe follement amoureux de Mamah Borthwick Cheney. Au point que, quelques années plus tard, les amants partent pour l’Europe, abandonnant conjoints et enfants, au grand scandale de la bonne société américaine, puritaine et dévote. Où qu’ils aillent, Frank et Mamah, enchaînés par leur passion mais hantés par une culpabilité intolérable, font la une de la presse américaine. Ils rentrent aux Etats-Unis en 1914, et leur histoire d’amour va connaître un dénouement dramatique…

Nancy Horan raconte avec tact et empathie le combat, perdu d’avance, de deux êtres emportés par un sentiment qui les dépasse. Stéphane Hoffmann, Madame Figaro.

Un amour au goût de soufre. Françoise Dargent, Le Figaro littéraire. "

  

 

Mamah Borthwick et Frank Lloyd Wright



 Extrait du "Chicago Daily Tribune"

 

 « Être mère ne suffit pas, même une huître peut être mère. »

Charlotte Perkins Gilman



Tout d’abord je dois avouer que j’ai une journée de retard pour la lecture commune (mais je ne crois pas être la seule). Hier, une réunion à l’école de « petit dernier » qui devait me prendre une heure, m’a finalement pris toute l’après midi… Voilà pour l’explication.



Maintenant venons en au principal ; mon avis sur ce livre.

Ce n’est pas un coup de cœur comme je le pensais mais presque, c’était vraiment une lecture très intéressante. Je me suis, par contre, rendu compte que j’étais mal à l’aise par rapport à ces livres qui mélangent faits réels et romance. En effet, comment savoir, puisque seuls ceux qui ont réellement vécu leurs histoires savent, ce qui est vraiment arrivé. Peut-être ont-ils vécu d’une façon totalement différente tout ce qui est relaté ici. Leurs ressentis leurs est propre et l’auteur peut-il vraiment s’approprier le droit de parler en leurs noms ? Voilà, il me semble, une question intéressante à soulever…



Par ailleurs il me semble que le livre aurait supporté un peu moins de pages et d’épaisseur. Je me suis moi-même un peu lassé dans la dernière partie du livre. La construction et la vie qui s’installe à Taliesin m’a semblé un peu longue.



Et il y a cette fin aussi, épouvantable, abominable… Je pense d’ailleurs, que si je n’avais pas su que les faits sont réels j’aurais pensé : non, là c’est vraiment trop… je ne peux pas adhérer à cette fin…

Et pourtant…

C’est vraiment la preuve que, parfois, la réalité peut dépasser (largement) la fiction !



Mais maintenant parlons de ce qui m’a vraiment touché dans ce livre : d’abord il y a la voix de Mamah, terriblement proche, terriblement intime. L’on suit ses pas, son chemin, ses hésitations, ses doutes avec beaucoup d’intérêt…

 

Il y a cette femme déchirée entre son attirance avec cet homme, qui lui semble être son âme sœur, et ses enfants, son foyer…

Il y a la tristesse et la douleur de ses jeunes enfants, surtout de son fils, abandonné alors qu’il n’avait que 3 ans, pleurant le départ de leur mère. (j’avoue avoir, à ce moment là, eu du mal à comprendre Mamah)

Il y a l’ébauche et le début du féminisme et des balbutiements des droits des femmes…

Il y a une passion et un élan vers un amour défendu.

Il y a quelques jours (les seuls) de douceurs, de liberté, et d’ivresse à Berlin, tout au début de leur passion. Et d’autres, plutôt heureux eux aussi, à Florence où Mamah se sentira vraiment à sa place et connaîtra certainement ses plus belles heures.

 

«  Les journées s’organisaient aussi simplement que cela, rythmées par le lever du soleil et le repas de midi. Dès huit heures et demie, ils se trouvaient chacun à leur poste, même s’il arrivait à Mamah de se glisser dans l’atelier pour regarder Frank et Taylor Woolley tremper leurs plumes de corbeau dans l’encre et esquisser des dessins délicats sur leurs minces feuilles de papier.

Quand à elle, elle travaillait dans le plus petit des deux jardins de la maison, abritée par une charmille chargée de roses jaunes qui poussaient tout autour de la terrasse. Assise à la table de jardin ronde installée près du mur qui la séparait d’un vertigineux à pic, elle avait vue sur les toits de tuile rouge de Florence…/…

Elle vivait dehors aussi souvent que possible ; certains matins, elle abandonnait sa traduction pour gravir la Via San Francesco jusqu’à l’antique église et jusqu’au monastère, au sommet de la colline. Ce n’était qu’une destination parmi des dizaines d’autres mais toutes ses promenades dans les prés parsemés de coquelicots l’amenaient au même point culminant : Mamah trouvait un endroit où s’asseoir pour contempler les coteaux jusqu’à ce qu’un calme proche de la stupeur s’empare d’elle. Quand les longues heures passées au soleil firent apparaître des auréoles bronzées sur son dos et sa poitrine, elle s’acheta un chapeau avec des bords plus larges.

« Mamah des collines ! » C’est en ces termes que Frank la salua un beau matin qu’elle sortait dans le jardin, son grand chapeau de promenade sur la tête. A compter de ce jour, il ne lui donna plus d’autre surnom. »



Il y a le poids de la société puritaine, le scandale et l’enfer de l’acharnement des journalistes.

Il y a la voix d’Ellen Key, philosophe et féministe avant l’heure (mais qui retournera en quelque sorte sa veste) suédoise (et qui a pour ami un certain Carl Larsson que je vénère) qui fascinera Mamah. Et dont elle traduira les textes.

Il y a le jugement des autres, toujours, tout le temps, dont ils ont du mal à se détacher.

Il y a cette maison incroyable : Taliesin, une vraie création artistique, qui a une présence et une personnalité aussi forte qu’un être humain.



 



«  Ici, Taliesin était grande ouverte sur l’extérieur : le soleil, le ciel, les collines verdoyantes et la terre noire. Bien plus que la maison d’Eart Avenue, celle-ci contenait une promesse de bonheur. Elle était vraiment faite pour Mamah, avec ses terrasses, ses cours et ses jardins qui rappelaient tant les villas italiennes chères à son cœur. Pourtant Taliesin n’avait rien d’italien. Elle présentait les caractéristiques d’ « une maison de la prairie » sans en être une. C’était une construction originale qui ne ressemblait à aucune autre, selon Mamah, un pur produit de l’architecture organique en totale symbiose avec la colline.

Mamah s’émerveillait surtout de l’espace qui s’offrait à l’intérieur de la maison ; on y découvrait un univers à part. Rien n’exprimait mieux l’idéal américain qu’une demeure où l’on se sentait à l’abri tout en restant libre. Mamah adorait s’asseoir devant la cheminée pour contempler le spacieux salon largement ouvert sur les champs et, au-delà, sur l’horizon. Comme s’il n’y avait pas de murs pour arrêter le regard, les pensées et l’esprit pouvaient vagabonder toujours plus loin. Cette maison incarnait le rêve que poursuivait Frank depuis qu’elle le connaissait, celui d’une « architecture démocratique ». Elle l’avait souvent entendu dire que la réalité d’un bâtiment réside dans sa dimension intérieure. Votre façon de meubler cet espace influence votre façon de vivre et votre devenir. Ici, à Taliesin, il n’avait pas envie d’encombrer l’espace d’objets qui n’élèveraient pas leurs âmes. Mamah non plus.

Elle imaginait sans peine le jour où il avait gravi cette colline avec le projet de Taliesin en tête. Loin des contraintes liées à un site urbain, il était libre d’associer le soleil, les brises et les paysages à son idée. Elle le voyait debout, le nez au vent, à l’affût, contempler les lieux comme il le faisait si souvent lorsqu’une idée prenait corps dans son esprit. Bientôt, les carrés et les rectangles, les cercles et les triangles commençaient à s’agencer sous ses yeux. Il pouvait se passer des semaines avant qu’il ne prenne un crayon et du papier. Mais, quand il le faisait, il lui suffisait parfois de dessiner fébrilement pendant une heure pour produire une esquisse fabuleuse. Combien de fois ne l’avait-elle pas entendu affirmer, un peu par bravade, « je l’avais au bout des doigts », comme si c’était la chose la plus facile au monde, alors que les plans étaient en gestation depuis des semaines ? D’autres fois, il sortait son compas, son équerre en T et s’amusait à agencer les formes sur le papier pendant des heures, dessinant et modifiant ses plans comme il avait dû le faire, enfant, avec ses cubes de Fröbel. »







Il y a un homme qui a la passion de son métier et qui se prend un peu pour un dieu. Un homme qui a une facette irrésistible faisant de l’architecture une passion et un art, mais aussi une autre, plus sombre, trahissant ses amis en abusant financièrement d’eux.

 

J’avoue d’ailleurs avoir ressenti pour Frank Lloyd Wright de l’agacement, de l’irritation. Cet homme a vraiment un ego surdimensionné. Et alors qu’il a des goûts de grandeurs, il n’a aucun états d’âme ni la moindre hésitation à profiter de ses amis et collaborateurs. Donnant l’explication que son art et son talent excuse bien cela.

 

Bref un type apparaissant peu sympathique parfois…



Au final, une lecture incontournable !!!

Lu par Zarline, Theoma (tous les autres liens chez elles d'ailleurs).

 

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 13:03

No et moi Existe également en livre de poche : No et moi

 

Le mot de l'éditeur :

 

Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies.
Enfant unique d’une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l’obscurité d’un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde.
A la gare d’Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle.
No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence.
No, privée d’amour, rebelle, sauvage.
No dont l’errance et la solitude questionnent le monde.
Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu’elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu’il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement. Que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. Alors elle décide de sauver No, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Envers et contre tous.

Roman d’apprentissage, No et moi est un rêve d’adolescence soumis à l’épreuve du réel. Un regard d’enfant précoce, naïf et lucide, posé sur la misère du monde. Un regard de petite fille grandie trop vite, sombre et fantaisiste. Un regard sur ce qui nous porte et ce qui nous manque à jamais."

 

Ce livre est, indéniablement, très émouvant. Il vous touchera au cœur, forcément. Ce n’est pas un coup de cœur parce que j’avais sans cesse le souvenir, sur un sujet approchant, du livre d‘Isabelle Jarry : « J’ai nom sans bruit » que j’ai vraiment adoré et dont l’écriture me convenait beaucoup plus.

Il n’empêche, c’est une belle lecture, il se lit très vite et très facilement.

Lou est une gamine surdoué, qui réfléchit tout le temps et ne s’arrête jamais de cogiter.

  

«  Dans la vie il y a un truc qui est gênant, un truc contre lequel on ne peut rien : il est impossible d’arrêter de penser. Quand j’étais petite je m’entraînais tous les soirs, allongée dans mon lit, j’essayais de faire le vide absolu, je chassais les idées les unes après les autres, avant même qu’elles deviennent des mots, je les exterminais à la racine, les annulais à la source, mais toujours je me heurtais au même problème : penser à arrêter de penser, c’est encore penser. Et contre ça on ne peut rien. »

  

L’histoire de Lou est plus douloureuse qu’elle n’en a l’air, sa mère est plus que dépressive depuis la perte de son bébé, une petite fille. Son père essaye de tenir ensemble les côtés pour que, de tout cela, survive un semblant de normalité dans cette famille. Et Lou surnage dans une ambiance plutôt sinistre.



Elle fait la rencontre de No, comme Nothing, comme rien, une jeune SDF de 18 ans. Au départ cette rencontre n’est que le prétexte d’un devoir, Lou fait un exposé sur les jeunes sans abri. Mais de fil en aiguille Lou décide de l’aider et No finit par emménager avec elle, ses parents sont d’accord de l’accueillir chez eux.

Mais bien sûr rien ne sera aussi simple…

 

Il y a aussi la rencontre avec Lucas, et l’ébauche d’un premier amour… Le beau Lucas, sauvage et rebelle



«  Il est le roi, l’insolent, le rebelle, je suis la première de la classe, docile et silencieuse. Il est le plus âgé et je suis la plus jeune, il est le plus grand et je suis minuscule. »

 

Les deux passages qui m’ont semblés les plus percutants :



 

«  No se tait, pendant quelques minutes, le regard dans le vague. Je donnerais tout, mes livres, mes encyclopédies, mes vêtements, mon ordinateur, pour qu’elle ait une vraie vie, avec un lit, avec maison et des parents pour l’attendre. Je pense à l’égalité, à la fraternité, à tous ces trucs qu’on apprend à l’école et qui n’existent pas. On ne devrait pas faire croire aux gens qu’ils peuvent être égaux ni ici ni ailleurs. Ma mère a raison. C’est la vie qui est injuste et il n’y a rien à ajouter. Ma mère elle sait quelque chose qu’on ne devrait pas savoir. C’est pour ça qu’elle est inapte pour son travail, c’est marqué sur ses papiers de sécurité sociale, elle sait quelque chose qui l’empêche de vivre, quelque chose qu’on devrait savoir seulement quand on est très vieux. On apprend à trouver des inconnues dans les équations, tracer des droites équidistantes et démontrer des théorèmes, mais dans la vraie vie, il n’y a rien à poser, à calculer, à deviner. C’est comme la mort des bébés. C’est du chagrin et puis c’est tout. Un grand chagrin qui ne se dissout pas dans l’eau, ni dans l’air, un genre de composant solide qui résiste à tout. »

 

«  On est capable d’envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l’espace, d’identifier un criminel à partir d’un cheveu ou d’une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d’informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue. »



Un sujet grave, dramatique, triste qui est peut-être un peu trop traité à la légère dans ce roman. Mais cela a suffi pour me plomber le moral…

Parce qu’il n’y a pas d’espoir…

Et que le monde dans lequel nous vivons est parfois bien laid…

Pour info Zabou Breitman en a fait un film et comme j’adore tout ce qu’elle fait, j’aimerais beaucoup le voir.





 

 

Les billets de Lily, Leiloona, Clarabel, Nina et Emilie

 

 

42823900 p[1] Objectif PAL d'Antigone 
laurier_couronne_fdb39 Catégorie prénom
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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 15:55

Les insurrections singulières  coeur[1] Plus qu'un coup de coeur, un coup de foudre !!!

 

Mot de l'éditeur :

 

" Au seuil de la quarantaine, ouvrier au trajet atypique, décalé à l'usine comme parmi les siens, Antoine flotte dans sa peau et son identité, à la recherche d'une place dans le monde. Entre vertiges d'une rupture amoureuse et limites du militantisme syndical face à la mondialisation, il lui faudra se risquer au plus profond de lui-même pour découvrir une force nouvelle, reprendre les commandes de sa vie.
Parcours de lutte et de rébellion, plongée au coeur de l'héritage familial, aventure politique intime et chronique d'une rédemption amoureuse, Les Insurrections singulières est un roman des corps en mouvement, un voyage initiatique qui nous entraîne jusqu'au Brésil.
Dans une prose sobre et attentive, au plus près de ses personnages, Jeanne Benameur signe une ode à l'élan de vivre, une invitation à chercher sa liberté dans la communauté des hommes, à prendre son destin à bras-le-corps. Parce que les révolutions sont d'abord intérieures. Et parce que "on n'a pas l'éternité devant nous. Juste la vie".

 

 

Je n’avais pas été aussi remué par un livre depuis décembre avec « Le livre de Dina » C’est le texte le plus fort que j’ai lu depuis le début de l’année.

Pourtant j’ai bien failli passer à côté de ce texte, même si j’ai une véritable passion pour l’auteur, le sujet, vraiment ne m’attirait pas des masses… Le militantisme syndical, la sidérurgie, bon, tout ça…bof bof…



Et puis, c’est Noukette qui m’a ouvert les yeux avec son très beau billet et quelques jours après je l’ai eu entre les mains dans ma librairie, j’ai lu juste la première page et là, paf, j’étais cuite… Impossible de rentrer sans lui !!!

Et maintenant, après ma lecture je peux vous dire que j’ai eu chaud… Dire que j’aurais pu passer à côté de ce livre magnifique… Ouf, merci Noukette !

C’est incroyable comme chaque mot, chaque phrase, chaque ligne de ce roman a résonné en moi… m’a parlé… C’est un livre qui ne fait que 200 pages et pourtant j’ai rempli quatre feuilles pleines de notes. Pratiquement à chaque page, j’avais l’envie de noter des lignes.

 

Il faut lire ce livre… Absolument…

Parce que vous y trouverez des vérités bien assénées…

Une histoire de mots qui ont du mal à se dire, ceux qu’attendent Karima en vain.

Un homme en colère mais qui s’apaise…

Un autre qui aime les livres et qui va lire ses passages préférés à sa femme, sur sa tombe…

La dureté du monde du travail mais aussi l’honneur et la dignité des hommes qui se battent pour le garder.

 

L’histoire commence par le souvenir qu’Antoine (le narrateur) à de sa fugue à l’âge de huit ans. En regardant son père faire une de ses maquettes il ressent une sensation d’étouffement, d’enfermement.

 

« Les maquettes c’était le monde en miniature, un monde qui tenait dans le creux d’une main. Réduit. Moi, le monde, je le voulais grand. Pas réduit.

Et ma respiration se cognait contre les bords…/…

Nous quatre, dans notre maison, ma mère, mon père, mon frère Loïc qui faisait ses devoirs à l’étage et moi, je nous ai vus. Tout petits dans le monde. Si petits.

Réduits, nous aussi ? »

 

Fugue dont ses parents n’ont jamais rien su puisqu’elle n’a duré que le temps d’une course éperdue jusqu’à la voie de chemin de fer.

Aujourd’hui Antoine est revenu vivre chez ses parents suite à une rupture qui fait mal. Karima est parti.

 

« C’est des moments comme ça qui disent que c’est fini, une histoire même si ça dure encore un peu. Ça s’étire, c’est tout, ça ne vit plus comme avant, ça essaie de tenir mais tôt ou tard l’élastique fera son œuvre. »

 

« Ma mère s’est mise à monter, descendre : les draps, les serviettes de toilette. Elle m’installait. Mon père faisait le café. Et moi je les laissais s’occuper. De moi.

Je me sentais comme un lieu vide. Désaffecté. »

 

Karima est parti parce que les mots lui manquent. Antoine ne les trouvent pas pour elle alors que ceux, pour la révolte viennent tout seul.

 

«  Je prenais la parole devant des groupes, au café, où ont se réunissait. Ils m’écoutaient. Plus ils m’écoutaient plus j’osais. Ces paroles là je pouvais. C’était facile parce qu’elles disaient des choses qu’on vivait tous ensemble. Ce que j’arrivais pas à dire, c’étaient les mots du dedans, les miens. Pas ceux de « la classe ouvrière » en lutte, ceux du gars que j’étais, moi tout seul, à l’intérieur. C’était ça qu’elle attendait, Karima ? On était sur une fausse piste, tous les deux. Elle voulait que je lise des livres. Je ne pouvais pas non plus. Les livres qu’elle me mettait dans les mains, ça touchait à des choses trop intimes. Je n’y arrivais pas. Elle ne comprenait pas.

Elle s’éloignait.

Elle n’avait pas envie de vivre avec la classe ouvrière tout entière.

Comment je pouvais être si fort en paroles pour le collectif et pour elle, rien ? Nada. »

 

Parce qu’il y a le combat qu’Antoine mène avec les autres, avec Frank, pour se révolter de la délocalisation à Monlevade de Lusine (c’est comme ça qu’il l’a nomme). Il y a la révolte de Frank qui voudrait travailler en gardant son honneur.

 

« La voix de Frank ne lui ressemblait plus. Ils se foutent bien de notre gueule, il disait, tiens ! Et qu’est-ce qu’on va leur dire, à nos enfants ils y pensent des fois ? On va leur dire de travailler à l’école ? De faire des efforts comme nous ? Et tout ça, pour être jetés au bout du compte ? Comme des moins que rien ? On peut plus leur dire de faire comme nous, à nos gosses . On n’est plus des exemples pour eux, ah non ! Alors on est quoi ? »

 

Il y a aussi la rencontre avec Marcel qui voyage avec les livres et qui entraînera Antoine dans la lecture.

 

Mais pour une fois je vais faire quelque chose que je n’ai jamais faite, je vous donne rendez-vous demain pour la suite de ce billet parce que j’ai encore beaucoup de choses à vous donner à lire et que l’heure tourne.

A demain donc.

 

Lecture commune avec Sandrine

Anne n'a pu être dans les temps, elle pense le lire ce week-end

 

Suite et fin :

 

Ce livre parle de nos rêves de mômes, plus grand que l’Himalaya.



« Je voudrais prendre le temps de demander à tous ceux que j’ai vus ici « c’était quoi votre rêve quand vous étiez môme ? » Juste pour savoir. Pour entendre de belles choses. Parce que je suis sûr que des rêves, ils en avaient. Il n’y a pas que moi, bon Dieu. C’est pas parce qu’on fait tous les jours des gestes simples, toujours les mêmes , que dans la tête il ne se passe pas des choses complexes. Les rêves c’est complexe, ça vous envoie là où vous ne devriez jamais mettre les pieds. Les ouvriers, on a tort de croire qu’ils ne rêvent que du dernier écran de télé ou du barbecue sur la terrasse du pavillon. J’ai côtoyé ici des gens qui avaient des rêves de fou, ils n’en parlaient pas c’est tout. J’en suis sûr. »



Et de l’enfance qui fait de nous ce que nous sommes



« Je repensais à ma course effrénée Même si ma fugue n’avait duré que le temps d’un orage, c’est elle qui faisait qu’aujourd’hui je marchais dans ces rues. J’en étais sûr. Éric, le petit voisin, Elias, le garçon aux parents sourds-muets, m’avaient guidé jusqu’ici, jusqu’à cette part de moi remisée dans le mot « enfance ». Un mot bien pratique pour mettre le couvercle sur les désirs.

Pourtant la force, elle était là.

C’est de l’enfance que venait mon insurrection. »



Et puis, surtout, ce livre est une formidable apologie de la lecture. La lecture comme force, la lecture comme horizon, la lecture comme un ciel sans aucune limite…

Il y a la rencontre avec Marcel, le bouquiniste qui fait découvrir à Antoine, le grand l’immense plaisir de lire.



«  Marcel :

« Tu vois, moi j’ai des passions, les livres, ça me sauve… je traverse mes temps morts avec des gens qui ont œuvré pour ça, ceux qui ont écrit… je les aimes et je leur suis infiniment reconnaissant du temps passé devant leur table…

Ils m’aident à traverser. Et qu’eux soient morts ou vivants ça n’a plus aucune importance. J’ai le livre en main et c’est du carburant pour ma vie à moi. »



Marcel qui donne de sacrées définitions du temps mort, de la vraie révolution, celle qui se fait dans la solitude, celle du désir qui meurt, foudroyé par le manque de temps et le stress de la vie actuelle…

Ce livre parle des zones obscures, celles que l’on doit traverser forcément pour se sentir vivant.

Ces zones obscures, dont on a peut-être besoin pour trouver la sérénité.

 

Il y a tout ça dans ce livre... et tellement plus encore...

Ce livre… Il est grandiose et puis c’est tout…

 

Lisez-le !!!!!!!

 

 

 

 

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Fin : 01 Août 2013 (ou plus)

 

   

Fin : 30 septembre 2013

 

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Fin : 31 Octobre 2013

 

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Liste des participants

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Date de fin : 08 octobre 2014 

 

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Fin : 31 décembre 2013 Repris par Lystig 

 

Fin : 28 Juillet 2013

 

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-/5

Fin : décembre 2012 (Folfaerie m'a donné une prolongation pour cette année, merci à elle !!)

 

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Fin : 23 Septembre 2013 (Prolongation) 

 

Ici, et là 

3/3

Fin : 21 Juin 2013

 

Femmes du mondel ogo  

Cent ans Wassmo

La terre fredonne en si bémo l- Strachan

Les femmes du braconnier - Pujade Renaud

Fin : décembre 2012 (renouvelable)    

 

2/10 Re-Prolongation du challenge :

Fin : 05 avril 2014  

 

Prolongation du challenge

Fin : 30 septembre 2013    

Index auteurs


Agus Milena - Battement d'ailes

Ahern Cecelia - Un cadeau du ciel

Beckett Bernard - Genesis

Benameur Jeanne - Les insurrections singulières

Bertholon Delphine - L'effet Larsen

Brisac Geneviève - 52 ou la seconde vie

Cabasson Armand - La reine des mots

 Calvetti Paola -L'amour secret

Chabrol Caroline - Sous les cahiers, la mort

Cohen Welgryn Myriam - Mères - Myriam Cohen Welgryn
Constantine Barbara - A mélie, sans mélo

Delaflotte Mehdevi Anne - Fugue

Dickens Charles - Un chant de Noël
Divakaruni Chitra Banerjee -Ma soeur, mon amour

Donovan Gérard -Julius Winsome

Estibal Sylvain - Le dernier vol de Lancaster
Ferney Alice - Paradis conjugal
Giraudeau Bernard - Cher amour

Girerd Jacques Rémy, Benoît Chieux - L'enfant au grelot  (album enfant)
Glass Julia - Jours de juin

Guelfenbein Carla - Le reste est silence

Haasse Hella S. -La source cachée
Hannah Kristin - La magie du bonheur

Henrichs Bertina -La joueuse d'échecs 

Herry Jeanne - 80 étés

Hobbie Holly - Juste à temps pour Noël - Holly Hobbie (album enfant) 
Holder Eric - Mademoiselle Chambon

Kamimura Kazuo - Lorsque nous vivions ensemble 1
Kamimura Kazuo - Lorsque nous vivions ensemble 2

Kingsolver Barbara - Un été prodigue

Kortepeter Paul et Susan Wheeler - Youpi, pas d'école  (album enfant)
Lemoine Annie - Les heures chaudes

Lethielleux Maud - Dis oui, Ninon
Levraud Murielle - Le soir autour des maisons 

Malte Marcus - Garden of love

Martinez Carole - Le coeur cousu

Matheson Richard - Je suis une légende

Mazurel Claire et Marie H. Henry - Demain c'est Noël (album enfant)
Mégnin Jean-Philippe - La voie marion

Meyer Stephenie - Les âmes vagabondes

Miller Rebecca - Les vies privées de Pippa Lee 

Moning Karen Marie - Fièvre noire

Mosse Kate - Les fantômes d'hiver

Picasso Marina - Grand-père
Rice Luanne - Les carillons du bonheur
Ryan Carrie -La forêt des damnés

Sampioro Dominique - La petite présence
Scholes Katherine - Les amants de la terre sauvage

Setterfield Diane - Le treizième conte
Sigurdardottir Steinnunn - Le Cheval Soleil
Tardieu Laurence - Comme un père

Vann David - Sukkwan Island   
Vigan Delphine De - No et moi

Woolf Virginia - Mrs Dalloway