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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 10:23

Le soir autour des maisons    Sortie poche avril 2010 en Pocket

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Voilà donc ce petit livre, très vite lu, un peu plus de 110 pages...

Là encore un style impertinent, très original, une atmosphère très particulière.

Toute l'histoire se passe dans un tout petit village qui s'appelle "La Garde". Il y a là Brune-Olive  et Solange qui se découvre une belle et grande amitié ; Roland et Paulet leurs époux et tout un petit monde qui gravite autour d'eux. Par exemple Josepha et Diane. Diane dont le mari est parti, et qui séquestre gentiment Josepha, qui a l'esprit un petit peu perturbé suite à un évènement "tout à fait choquant"... (Barate est un miraculé... Une histoire de gomme, de mots croisés et d'une remorque qui se détache d'un camion... rien que pour cet épisode complètement loufoque, le livre vaut d'être lu). Cela n'est pas pour plaire à Baratte, le mari de Josepha :

 

" Depuis qu'elle l'avait recueillie, elle ne voulait pas la rendre à Baratte, qui, lui, voulait la convaincre de revenir chez eux. Baratte mécontent, parlait de séquestration. Diane, de longue concalescence. Josepha lui avait été confié le temps que le choc reçu ne laissât plus de traces. Mais ce temps-là n'en finissait pas de passer. "

 

Mais Diane a trouvé là une ménagère parfaite, une cuisinière excellente. Elle n'a aucune envie de la laisser partir.

 Là aussi une belle branche de personnages atypiques et assez loufoques.

C'est un roman tout en douceur, tendresse et humour compris.

L'auteur se rapproche un peu de Barbara Constantine je trouve.

Pour ma part j'ai trouvé ces pages absolument délicieuses et j'aurais bien lus quelques pages de plus. Mais tout d'abord, parlons de La Garde :

 

" Pendant longtemps, La Garde n'avait été qu'un hameau isolé. A travers l'herbe reine, on comptait tout juste huit maisons, peut-être neuf, peut-être dix, tout dépendait de la taille de l'herbe, et si on se tenait accroupi ou sur la pointe des pieds. C'est discrètement que la ville s'était approchée. Une maison, puis deux s'étaient posées le long de la route, puis d'autres encore, par troupeau (on dit lotissement pour les maisons), envahissant les champs, dessouchant les arbres, faisant reculer la campagne, plus loin, dans le fond. Bientôt, le hameau devint un huitième de ville. Un quartier, pour se donner une idée par rapport aux mandarines. Toutefois, même citadine, La Garde était restée bucolique car autour des maisons, pour faire joli, on avait laissé de l'herbe, et derrière il y avait encore des chemins de promenade au détour desquels restaient des bois, des près, une mare ici, une clairière là, et, sur le bord des fossés, des fleurs sauvages, et cela, c'était bien gentil de laisser de la place aux fleurs sauvages. "

 

Les premières lignes du roman commence par la représention d'un parfait goujat, le mari de Solande, Paulet :

 

" Ni Solange, ni Paulet ne s'était habitué au réveil de l'autre. Il était lève-tôt, elle voulait dormir encore. Paulet, tenant à trouver son petit-déjeuner prêt sur la table, exprès pour lui, par ses soins à elle, poussait Solange hors du lit, d'une main, de deux mains, de tout son poids, et Solange s'agrippait à lui, le retenait sous les draps avec force et grognements. Cela durait cinq bonnes minutes jusqu'au moment où l'esprit de Solange, lassé de ces remuements, remontait à la surface et commençait à s'éparpiller dans le petit matin. Alors elle se levait et, à pas somnolents, se dirigeait vers la cuisine. "

 

Le mari de Brune-Olive lui, a l'obsession des portes :

 

" Mais elle aimait Roland, malgré son défaut d'ouvrir toutes les portes. Dès qu'il en voyait une, il était fasciné. Il l'observait longuement en se demandant quelle ouverture elle pouvait bien offrir, s'il arrivait, en l'actionnant, à pousser la porte. Car c'était cela, surtout, qui le captivait, l'horizon qu'elle scellait, et était-ce le même horizon à chaque fois ? Toutes les portes, il finissait par les ouvrir, et les rouvrir encore. "

 

Cela finira par lui jouer quelques surprises puisqu'il fera quelques séjours en prison à cause de cela :

 

" En amitié, il était fidèle et serviable, à la déraison, et comme ses amis étaient des individus louches, intéressés par la facilité qu'il avait à ouvrir toutes les portes, ils l'entraînaient avec eux devant des coffres-forts. Il les suivait fidèlement, et tous finissaient par se retrouver ensemble en prison. "

 

Cela vaudra d'ailleurs, sur ce sujet de portes et de prison, quelques lignes très drôles. Comme quand les gendarmes reviennent le chercher chez lui, pour quelque porte qu'ils auront laissé, malencontreusement, ouverte...

 

Mais l'histoire ne s'arrête pas là (nous n'en sommes là qu'aux toutes premières pages), Brune-Olive apprend qu'elle est très malade et qu'elle va mourir. Elle entreprend donc d'écrire quelques lettres pour les habitants de La Garde et cela pour chaque cas qui pourrait se présenter. Quelques lignes superbes sur les mots sauvages :

 

" Elle prit un stylo et commença par regarder le plafond d'un air concentré comme si elle lui posait des questions. Puis elle pencha la tête et se mit à écrire. Longtemps. Les mots vinrent difficillement d'abord, car ils étaient méfiants, et elle allait les chercher loin, au pays des mots sauvages, qui se présentent comme ils sont - tout nus - et qu'ils n'aiment pas les regards.

Le pays des mots sauvages est une forêt vert et brun, plusieurs verts, plusieurs bruns, et même ces couleurs changent à la lumière selon la courbe du soleil. On ne sait rien sur cette forêt, et tant qu'on n'y entre pas, on se trompe sur elle. On la croit petite d'abord, mais c'est illusion d'optique, une illusion provoquée par les buissons de parenthèses qui la bordent. Ces arbres, aux racines pointées, qui s'exclament et s'interrogent, ils n'en finissent pas, on peut les suivre plus loin qu'ils ne vont, on peut s'y perdre... Ces clairières parsemées de virgules, font hésiter. Laquelle choisir ? Lesquelles ? Et ces points finals que les mots mettent sous le stylo, comme des cailloux dans la chaussure, faut-il y croire ? Ces mots, fiers, chapeautés, qui demandent l'arrêt, le froissage des feuillets, saura-t-on les dompter ? Les faire siens ? "

 

Il y a des passages très émouvants comme celui où Roland et Brune-Olive, transportant leur lit dans le jardin, passent des nuits d'été dehors et se réveillent le matin couverts de rosée.

Et ce passage délicieux où l'amour et la musique se fondent et deviennent Jazz, percussions, clarinette, tambour, ect... Un très, très jolie passage. Je voulais le mettre en extrait mais il me faut m'arrêter là sous peine d'écrire, encore une fois, tout le livre.... 

 

Il y a des passages très drôles aussi, comme je vous l'ai déjà dit, dont celui avec un rond-point, Solange et un gendarme... (on se croirait dans le sketch de Raymond Devos).

 

Bref, j'espère vous avoir convaincu de lire ce livre, j'ai passé un très bon moment en sa compagnie. Et il a l'avantage d'être mon premier livre lu dans le jardin, au soleil, ce qui n'est pas rien !

Un livre lu par : Clarabel,  Cuné et Yv

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 15:04

Battement d'ailes

 

Lecture commune avec Sandy 

 

" Vivre bien et vivre heureux, voilà deux choses différentes. Et sans un peu de magie, il est certain que je ne connaîtrai pas la seconde."

 

Le roman s'ouvre sur ces quelques lignes de Wolfgang Amadeus Mozart. Je trouve que une très bonne introduction pour ce livre, le mot "magie" lui est bien assorti.

 

Ce que j'ai ressenti pour ce livre est plutôt étrange. Durant presque toute la première partie c'est à peine si je ne devais pas me forcer pour lire ses pages et puis, d'un coup la magie s'est enclenché. Le plaisir de lecture a pris forme, pour ne plus s'évanouir.

C'est une lecture très forte, qui laisse une empreinte vraiment réelle.

Un livre qui ne s 'oublie pas.

 

L'histoire, à mon sens, peine un peu à démarrer. Et il m'a fallu quelques pages pour m'habituer au style de Milena Agus mais l'effort en valait vraiment la peine. Et je ne regrette pas d'avoir persévéré. L'histoire nous est narrée par une gamine de quatorze ans, son père a disparu et sa mère ne quitte plus guère son lit. La figure marquante de son environnement c'est son grand-père, un homme d'une forte personnalité. Dans son entourage il y a également Madame, voisine proche de la jeune fille. Madame est un personnage atypique, très spécial.

Tout ce petit monde vit en Sardaigne. Sur une colline qui domine la mer :

 

" Notre position est 39°9' au nord de l'équateur et 9°34' à l'est du méridien de Greenwich. Ici, le ciel est transparent, la mer couleur saphir et lapis-lazulli, les falaises de granit or et argent, la végétation riche d'odeurs. Sur la colline, dans les lopins de terre arrachés au maquis qu'on cultive entre leurs murets de pierre sèche, le printemps resplendit du blanc des fleurs d'amandiers, l'été du rouge des tomates et l'hiver de l'éclat des citrons."

 

Madame a fait de sa propriété une maison d'hôtes, "  une maison d'hôtes pour huit personnes, pas plus."

Elle est harcelé par des promoteurs qui voudraient s'emparer de ses hectares. Elle ne veut pas vendre. Les voisins, si ! Mais elle détient la toute puissance, son terrain se trouve en plein milieu des autres. Le grand-père et Madame sont  très amis :

 

" Ils connaissent les sentiers de mûriers, d'arbousiers et de fougères qui conduisent derrière la montagne jusqu'aux grandes cascades à trois, voire quatre niveaux, où l'eau forme de petits lacs limpides entourés de lauriers-roses et où nous nous sommes baignés très souvent en nous amusant follement entre grand-père qui, à son âge, frime en restant sous la cascade et Madame qui chante de sa voix mélodieuse.

Dans les collines, sur le versant sud-est à l'abri du mistral, nous avons des amandiers, et nous tirons un petit profit des amandes, qui se vendent à bon prix pour la pâtisserie sarde, et des fruits et des légumes de nos potagers, surtout des tomates de Madame que les gens s'arrachent en été au marché de Cagliari, car tout le monde s'étonne qu'elles n'aient pas le goût de l'eau, mais un vrai goût de tomate, et ça parait impossible, mais ses tomates et ses conserves rapportent plus à Madame que les clients de sa maison d'hôtes. "

 

" Madame est très attentive au bonheur des gens, elle croit à la magie et lit dans les tarots pour tous les clients de sa maison d'hôtes afin de connaître leurs besoins et de les satisfaire, sauf que les cartes donnent des réponses trop difficiles, alors elle n'utilise que la valeur des nombres. Par exemple, pour des couples, elle dresse la table selon le nombre quatorze, la Tempèrance, l'union entre deux élements séparés, quatorze raviolis, quatorze gâteaux, quatorze louches de potage. "

 

Madame est trop gentille, surtout avec ses deux amants (je dirais même plutôt trois) qui profitent d'elle dans tous les sens du terme et cela met le grand-père dans des colères noires...

Mais malgré ses deux amants, Madame se sent seule :

 

" En ce qui concerne le sien de bonheur, Madame dit que s'il tarde encore, après un certain âge il  a peu de chances d'arriver. Certes, ce n'est pas impossible. Le pire, c'est la solitude. Quand elle déjeune seule, ce qui est presque toujours le cas, sans nappe et avec une serviette en papier, elle sent un fantôme lui taper sur la tête et lui plonger le nez dans son assiette. "

 

Madame n'a pas confiance en elle, elle a une piètre opinion d'elle même et a même des tendances sado-masochiste. Ce livre d'ailleurs n'est pas à mettre entre toutes les mains, il y a quelques scènes de sexe, scènes par ailleurs plutôt tristes voires carrément malsaines (bon, faut pas exagerer quand même, c'est tout à fait supportable). Mais je ne vais tout de même pas tout vous raconter...

 

Il y a d'autres personnages qui gravitent autour de Madame.

Il y a Pietrino, le dernier né des voisins, gamin délaissé :

 

" Pietrino aussi voit des choses que les autres ne voient pas. Il crie comme un disque rayé  "Mamaaannn mamannnnn, papaaa, papaaaa ! " et soit ils ne sont pas chez eux, soit ils ne bronchent pas, trouvant normal qu'un gosse passe son enfance à appeler sans obtenir des réponse. "

 

Pitrieno qui reçoit de dieu toute l'aide qu'il demande et qui les guidera avec ses cailloux lumineux lors d'une recherche ultime.

Pietrino qui est mon personnage préféré. Il y a beaucoup de magie, de poésie, de douceur en ce petit garçon. 

Il y a aussi le fils ainé des mêmes voisins qui joue de la trompette de jazz à Paris mais ce n'est guère bien vu par sa famille.

J'ai oublié aussi de parler de l'ange (qui donne au livre son titre) que la narratrice voit et qu'elle pense être son père :

 

" J'ai senti un courant d'air comme si quelqu'un s'amusait à m'éventer. Je ne voyais pas qui c'était, mais mon père me taquinait souvent comme ça. Le vent a soulevé les draps jusqu'au plafond, formant deux grandes ailes, une avec le drap du dessous, et l'autre avec le drap du dessus et on les distinguait parce que celui du dessus est festonné, et pas l'autre. "

 

Ouh la la je m'emballe, je m'emballe mais il faudrait que je m'arrête là, sinon je serais bien capable de vous recopier tout le livre.

Une dernière scène pour le plaisir, entre la narratrice et le joueur de jazz.

 

" L'hiver est arrivé, lui ai je dit en enlevant les glaçons de ses cheveux et de son dos. Il a éclaté de rire. Il riait et il pleurait. La mer était un miroir traversé d'un long sillage lumineux, comme une patinoire d'argent. Alors, il a soudain eu une inspiration et il a composé séance tenante une version jazz du "Clair de Lune" de Debussy, on n'entendait que sa trompette et même les ailes de papa sont restées immobiles dans le ciel, à écouter. "

 

Un livre que je vais reprendre du début dès ce soir pour pouvoir encore m'imprégner de sa petite musique (une heure et demie de lecture environ).

 

Il ne me reste plus qu'à aller lire l'avis de Sandy.

Les billets de Papillon, BMR et MAM, le blog des livres, Leiloona, Sylvie et Nina

  42823900 p[1]   Objectif PAL

 

 

Battement d'ailes

Milena Agus

Editions Liana Levi

 

 

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 10:01

 

Exactement le livre qu'il me fallait pour ma sortie de la clinique...

Un livre facile à lire, qui coule tout seul !!!

J'ai la série " Twilight " qui m'attend sur ma PAL mais je n'y ai pas encore plongé. Je dois avouer que Stephenie Meyer sait ce qu'elle fait. Ses pages sont entraînantes et les pages se tournent presque toutes seules (presque). C'est ce que vous appelez, je crois, un  excellent page-turner. Un vrai livre détente qui vous emporte et qui se lit très facilement. Malgré les 800 pages et plus (en poche) je n'ai pas ressenti d'ennui ni de lassitude.

Évidemment il ne faut pas non plus s'attendre à un livre très intellectuel.

Mais la lecture ça peut être cela aussi : juste de la détente, du plaisir... une histoire qui vous captive et vous capture pour ne plus vous lâcher...

Et je dois dire que ce livre vous offre tout cela.

La base de l'histoire c'est de la science fiction.

La terre est envahie par des âmes qui nous volent nos corps pour se les approprier. Ce sont des espèces de mille pattes argentés, qui s'introduisent dans nos nuques pour se connecter à nos cerveaux. Raconté comme ça c'est vrai que ça n'apparaît pas très joyeux. D'autant plus que notre conscience à nous, êtres humains, est totalement contrôlée voire complètement effacée.

Ces âmes sont complètement pacifistes, douces et tout ce qui est de plus raisonnable (bon faut pas exagérer, elles nous volent quand même notre planète et notre corps).

Mais franchement ne vous attendez pas à un roman de science fiction pure et dure.  Pour moi c'est surtout un livre romanesque et c'est encore une histoire triangulaire (ça vous dit quelque chose ?).

On y parle d'amour à chaque page ou presque.

Le livre se concentre surtout sur une âme appelé "vagabonde" et sur Mélanie qui fait partie des dernières humaines qui restent. Le livre commence par l'insertion de Vagabondes par un "soigneur" dans le corps de Mélanie. Les âmes ont toutes des spécificités, elles sont "soigneuses", "traqueuses" ect... et elles se tiennent à leurs rôles.

L'insertion est violente pour Vagabonde, elles se prend de plein fouet les ressentis, les souvenirs, les sensations passés de Mélanie :

 

" Grâce à l'instinct spécifique à mon espèce, je suis parvenue à me lier étroitement au système du corps, me lovant de façon irréversible dans chaque réflexe organique, jusqu'à ne faire plus qu'un avec lui. Ce n'était plus son corps à elle, ni un corps quelconque. C'était MON corps.

L'effet des sédatifs s'est peu à peu dissipé, la lucidité a repris ses droits. Je me suis raidie, prête à recevoir de plein fouet le premier souvenir, qui était en fait le dernier, les derniers instants que le corps avait connus, la mémoire de la fin. On m'avait expliqué en détail ce qui allait se produire. Les émotions chez les humains étaient plus violentes, plus organiques que chez les autres espèces hôtes. Je me suis préparée tant bien que mal au choc...

La réminiscence est arrivée. Et cela a dépassé en force tout ce que j'avais pu imaginer.

C'était flamboyant de couleurs et de sons. Le froid sur la peau de la fille, la douleur irradiante dans ses membres, le feu qui ronge ses chairs. Il y avait un goût métallique dans sa bouche. Et il y avait également ce sens inconnu de moi, ce cinquième sens qui captait des particules dans l'air pour les transformer en sensations mystérieuses, comme autant de messages de plaisir ou de mises en garde, on appelait ça l' "odorat". C'était dérangeant, étrange, troublant, mais pour elle. Sa mémoire alors n'avait pas le temps de s'attarder sur ces odeurs. Sa peur phagocytait tous ses sens.

La peur était partout ; elle aiguillonnait ses jambes pour les faire se mouvoir en avant, plus vite, et en même temps, elle les empêtrait. Fuir, courir... elle n'avait pas d'autre choix...

 

J'ai échoué.

 

Ce souvenir n'était pas le mien ! Il était si fort, si terrible qu'il m'a transpercée, il a jailli en moi, fusant dans mes connexions, abattant mes défenses, au point de me faire oublier qu'il s'agissait d'un ultime engramme dans le cerveau, que je n'avais rien vécu de tout ça. J'ai été emportée dans le cauchemar qu'avait enduré cette créature à ses derniers instants. J'étais elle et nous courions toutes les deux vers la mort... "

 

Dans les premières pages Vagabonde revît beaucoup les souvenirs de Mélanie. Mélanie n'est pas comme les autres humains, elle résiste, essaye à tout prix de survivre, elle refuse de se faire effacer. Vagabonde entendra même, assez vite, la voix de Mélanie à l'intérieur d'elle même.

Mélanie est une forte tête (oui, on peut le dire comme ça...).

Les souvenirs de Mélanie tournent autour de Jared et de Jamie. Jared est l'homme dont elle est follement amoureuse (vous en doutiez ?) et Jamie, son petit frère, compagnon de sa fuite.

Très vite Vagabonde ne sait plus reconnaître ses propres sentiments de ceux de Mélanie et elle ressent tout l'amour que Mélanie ressent pour ces deux êtres. Elle se laisse donc entraîner et finit par atterrir (après une longue errance dans le désert) dans une communauté de survivants, réfugiés dans des cavernes souterraines. Mais évidemment, elle n'y est pas du tout la bienvenue, c'est bien le corps de Mélanie qui est là, mais elle a été prise par un parasite. En fait les humains envahis par les âmes vagabondes sont facilement reconnaissable par la couleur de leurs iris, qui deviennent argentés et phosphorescents.

 Bien sûr il y a là Jared mais il y a aussi Ian...

Et c'est là tout le sel du livre...

Je ne vous en dit pas plus, à vous de lire la suite.

Je dois dire que j'ai été charmé et conquise par ce livre,  bien plus que je ne le pensais.

 

Un petit exemple du romanesque poussée à l'extrème de Stephenie Meyer, une scène (très drôle à mon goût) entre Jared et Ian : (Gaby est le nom donné à Vagabonde)

 

" - Tu vas déjeuner ? a demandé Jared.

- Je vais rester ici un moment... et toi ? a répondu Ian

Jared n'a rien répondu.

- Tu as quelque chose à me dire ? Vas-y, je t'écoute.

- Cette fille... cette fille à l'intérieur... a articulé lentement Jared.

- Oui ?

- Ce corps ne lui appartient pas.

- Explique toi...

La voix de Jared s'est durcie :

- N'y touche pas.

Il y a eu un petit rire.

- Jaloux ?

- Ce n'est pas la question.

- Ah oui ?

- Gaby fait plus ou moins équipe avec Mélanie. C'est comme si elles étaient amies. Mais, à l'évidence, c'est Gaby qui décide. Si tu étais à la place de Mélanie, que ressentirais-tu ? Si tu étais celle qui était "occupée" ? Si tu étais pris au piège et que quelqu'un disait quoi faire à ton corps ? Si tu ne pouvais t'exprimer par toi-même ? Ne voudrais-tu pas que tes souhaits, autant que tu puisses les formuler, soient respectés ? Au moins par les autres humains ?

- D'accord. D'accord. Un point pour toi. Je m'en souviendrai.

- Comment ça, tu t'en souviendras ?

- Je veux dire que j'y réfléchirai.

- C'est tout réfléchi ! a repliqué Jared. (Au simple son de sa voix, je me representais son expression - les dents serrés, les mâchoires crispéees.) Le corps et la personne enfermés là-dedans sont à moi !

- Tu penses que Mélanie ressent toujours pour toi...

- Mélanie est à moi pour la vie ! Et pour la vie, je suis à elle..."

 

Absolument adorable, non ???

 

Les âmes vagabondes

Stephenie Meyer

Editions JC Lattès

et Le livre de poche

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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 17:54

Les filles sont au café     Sortie en poche de ce livre de Geneviève Brisac. Collection Points.

Je tiens à vous signaler tout de même que le livre a paru en grand format (c'est d'ailleurs ainsi que je l'ai lu, en 2007)  sous un autre titre :

52 ou la seconde vie

52 ou la seconde vie

Alors gaffe si vous ne voulez pas lire deux fois le même livre (je trouve que c'est tout de même sujet à erreur, pourquoi changer de titre, je vous le demande).

 

Première chose à dire : j'adore cet auteur...

Mais ce livre là est vraiment particulier, d'abord dans sa construction. Il est divisé en 52 chapitres qui sont autant de petites histoires. Mais ne croyez pas lire des nouvelles, ce n'est pas du tout ça. Le livre est construit ainsi, c'est comme ça. Les histoires tournent autour de mêmes personnages (pas toujours mais souvent)...

Il faut juste un petit temps d'adaptation pour entrer dans ce livre mais une fois qu'on y est, quel bonheur. Lu en 2007 il a fait parti de mes coups de coeur. Je lui avais donné la note de 9/10.

Voilà les quelques lignes que j'avais écrite dans mon carnet :

" Plusieurs femmes, des amies parlent de leurs vies, elles donnent leurs avis sur tout, sur rien. Elles vont boire des cafés en terrasse, partent en vacances. Elles prennent un taxi et font la rencontre d'un chauffeur de taxi amateur de poésie. Elles vont à un mariage. Elles sont tristes, joyeuses, légères et graves à la fois. Elles rencontrent la bétise, la méchanceté, la douceur et l'amitié... S'interrogent... ou sont indifférentes... Elles vivent leurs vies, cahin-caha. Elles sont émouvantes ou tout simplement pathétiques.

J'ai adoré certaines histoires et d'autres moins.

Mais l'ambiance, l'atmosphère de ce livre sont très belles et j'ai déjà envie de le relire.

Plus j'avançais dans ce livre, plus je l'aimais.

Les derniers récits sont magnifiques...

Ces histoires sont comme des petits instantanées de la vie, comme des photos prises sur le vif. Et l'émotion est là... "

Avant la première page de ce livre, quelques phrases de Virginia Woolf :

" Observez perpétuellement, observez l'inquiétude, la déconvenue, la venue de l'âge, la bêtise, vos propres abattements, mettez sur le papier cette seconde vie qui inlassablement se déroule derrière la vie officcielle, mélangez ce qui fait rire et ce qui fait pleurer. Inventez de nouvelles formes, plus légères, plus durables."

Et pour mieux comprendre l'essence de ce livre, voilà tout simplement les premières pages :

"1)

Une semaine sans, dis-je

 

Il paraît que tu écris un livre avec trois cent soixante-cinq histoires ? m'a demandé Tova avec curiosité. Je me suis sentie confuse. Et effarée par ce chiffre énorme.

J'écris une histoire par semaine, ai-je dit timidement. Cela fera plutôt cinquante-deux. Pour montrer. Pour donner à voir. Ce qui grouille par en dessous, l'univers obscur de la pensée, les fantasmes et les histoires comme des algues, ou des poissons révélés par un rayon oblique. Ce qui je ne sais pas vivre moi-même, ce que je ne sais pas que je vis. Je me suis sentie plus solide. Les algues probablement.

Les histoires sont toujours obliques, tu comprends.

Je ne comprenais moi-même rien à ce que je racontais. Depuis le début de la semaine, je n'écrivais absolument rien. Depuis deux semaines, même. Le temps passe vite quand on n'écrit pas. Une vie, une seconde.

C'est beaucoup déjà. Une par semaine, a-t-elle dit rêveusement. Tu y arrives ?

Tova est écrivain. Elle sait que l'on n'y arrive pas.

L'écriture, ça vient, et puis ça s'arrête. Paf. Le bateau se heurte au sable de la plage. A sec.

Parfois, j'en écris deux, ai-je dit, en rougissant, l'important, c'est qu'il y en ait cinquante-deux à la fin. Pour le livre."

 

Bon du coup me voilà bien embêtée ; une folle envie de le relire très vite me prend...

Franchement, ne passez pas à côté de ce livre, ça serait vraiment trop dommage (oui, je sais, je dis TOUJOURS ça !!!)

En tout cas, pour moi, un vrai coup de coeur de mon année 2007.

Jettez vous dessus et régalez vous...

Et puis c'est tout....

 

Le billet de Mya Rosa

Et Florinette et Clarabel en avaient fait la lecture.

 

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 15:36


Livre lue dans le cadre d'une lecture commune avec Keisha, Mango, Dominique, George, Cynthia, Tif, Papillon, Maggie, AGFE et Pauline.

Encore une fois cette lecture commune ne s'est pas passé comme je le croyais.
Il m'arrive exactement la même déconvenue que Théoma sur le treizième conte.
Je m'imaginais tellement de remous et d'aspiration pour la lecture de ce roman mais ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
Encore une fois j'ai joué de malchance. Comme chacun le sait, c'est un livre qui demande une certaine concentration et une certaine rigueur... J'ai mis plus d'une semaine pour lire un livre qui, habituellement, vue le nombre de pages, aurait dû me prendre maximum 3 jours.
J'ai passé une semaine plutôt pénible et les nuits ne me donnaient pas du tout mon compte de sommeil. Le résultat était que, bien sûr, mes journées me voyaient dans le coltard (et le brouillard) et mes pensées étaient tournées tout à fait hors du livre alors qu'elles auraient dû être totalement immergées dans ces pages.
Je sais que je ne suis pas très clair mais en bref, pour des raisons indépendantes de ma volonté, ce livre n'a pas bénéficié de ma totale attention ( je dirais même plus )...
Je n'avais même qu'une hâte : que cette semaine se termine et le livre avec.
Et cela n'avait rien à voir avec la qualité du livre.
J'en suis absolument désolée mais c'est ainsi...
Ce n'est pas le livre idéal à lire quand votre esprit est obnubilé par des inquiétudes latentes et un manque flagrant de sommeil...
 Bref, je ne saurais trop vous conseiller d'avoir lire les autres avis si vous voulez vous faire une idée plus précise.

Je ne retiendrais de ce livre que les mondanités et la bourgeoisie anglaise.
Que Mrs Dalloway n'est pas un personnage très sympathique et qu'elle prend son petit déjeuner au lit tout les jours...
Je vous l'accorde : c'est un peu court.
Je serais bien incapable de vous dire si j'ai aimé ce livre ou pas mais il me faut bien l'avouer, j'ai dû me forcer à le finir.
Les seuls passages qui m'ont vraiment ému, ce sont les passages avec Septimus et sa folie naissante. Cet homme qui après la guerre est détruit, ravagé est vraiment bouleversant.
Mais le reste du livre ne m'a fait ni chaud, ni froid. Mais pour des raisons, et je le redis encore une fois, totalement indépendante de la qualité du livre qui ne fait aucun doute...
J'ai bien conscience que mon billet est infiniment confus mais il est à l'image de la semaine que j 'ai passé.
Voilà !
Je suis absolument navrée que ce billet soit si décousu mais voilà, c'est comme ça.
Bien sûr, je ne m'arrêterais pas sur une, si malheureuse rencontre, avec cet auteur.
"Une chambre à soi" me tente beaucoup ainsi que "les vagues"...
Mais pas tout de suite.

Ce livre faisait partie du challenge Virginia Woolf mais pour moi, ça ne compte pas vraiment, vue l'échec de cette lecture.

woolf1.jpg

J'ai, bien sûr, relevé quelques magnifiques passages (oui, tout de même), le billet suivra aujourd'hui ou demain.
Voilà qui prouve encore une fois que toutes nos lectures ont une histoire.
Je vous embrasse.
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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 15:34

La source cachée

Cela ne vous étonnera pas si je vous dis que l'auteur est néerlandaise... Et oui, toujours cette attirance pour ces pays  nordiques.
En tout cas je peux vous dire que là, j'ai été bluffée...
Le style de cet auteur est une pure merveille, j'ai vraiment adorée la lire.
L'histoire est, en plus, très originale et c'est la voix d'un homme que l'on entend là. Cet homme se relève d'une maladie qui l'a épuisé.
Pour se ressourcer il part pour la propriété familiale, de sa femme, pour vider les lieux, la vendre peut-être. Sa femme, Rina ne l'accompagne pas. Elle veut rester en retrait de tout cela, ne veut pas en entendre parler. Son histoire familiale est lourde, ceci explique cela.
J'ai notée tellement de passages qu'il faudra que je me retienne pour ne pas tout reproduire ici. Le début vous le connaissez déjà si vous avez lu l'extrait que j'avais donné dans ce billet.
Cet homme arrive donc dans cette maison et il est conquis par les lieux, on pourrait même dire qu'il est comme envouté.
Il ne connait rien sur la famille de sa femme, ni de son passé.

" Comment étaient-ils, ceux qui ont habité ici autrefois, ta mère, tes grands parents ? Que sais tu d'eux, Rina ? As-tu des lettres, des portraits, des souvenirs ? Pourquoi ne parles-tu jamais d'eux ? Jusqu'ici, je n'ai pas éprouvé le besoin de connaître ton passé. j'ai toujours eu le sentiment que des images de ton enfance ne me renseigneraient guère plus sur toi et ta vie que ce que je savais déjà pour t'avoir vue vivre. Lorsque tu m'as dit que tu n'avais plus ni parents ni grands-parents et que le reste de ta famille ne signifiait rien pour toi ou si peu de chose, je l'ai accepté purement et simplement et me suis abstenu de te poser des questions, parce qu'il me semblait que tu n'en parlais pas  volontiers. "

Dans ce couple, c'est lui qui est sensoriel et intuitif. Il est très conscient de l'atmosphère très spéciale de cette demeure.

" Car tu es réaliste, Rina, si réaliste, si dénuée d'imagination qu'il m'arrive de ne pas comprendre comment il m'est possible de vivre avec toi. Personne n'est aussi éloigné de moi que toi justement, avec ton regard clair, impitoyable, ton sens des réalités, ton esprit exercé aux mathématiques. C'est incroyable en vérité que tu sois partiellement originaire de cette vieille maison pleine d'odeurs de roses et d'herbes cuisant au soleil, avec le murmure du vent entre les murs. Ta mère est née ici, dis-tu, tes grands parents y ont vécu toute leur vie. Serais-tu telle que tu es aujourd'hui si tu avais connu ce cadre ? Je ne sais. L'idée de ta présence ici m'effraie. Tu voudras en faire une demeure confortable, débarrassée de tout le superflu. D'une manière presque scientifique, tu couperas quelques roses et tu les mettras dans les vases sphériques en verre dépoli qui font songer aux lampes éclairant une table d'opération."

En fouilllant, Jurjen, trouve des carton remplis de feuilles de papier à dessin. Les dessins sont d'Eline (la mère de Rina). Ce sont des esquisses au crayon de la forêt, du jardin, de la maison. Il y a aussi un autoportrait d'Eline en Dryade signé : "Et in Arcadia ego - E.B.; Aout 19..." Eline est une artiste.

Très vite Jurjen est contacté par un certain Meinderts, un médecin. Celui ci lui confie qu'il était très proche d'Eline. Cet homme lui fait certaines confidences, il affirme qu'en fait Eline se serait suicidée. Jurjen comprend très vite que Meinderts était fou amoureux d'Eline (qui en a épousé un autre) et qu'il ne s'est jamais remis de sa disparition. Jusqu'à l'obsession...
Ce livre est un encore une histoire de secrets de famille, de mystères, de douleurs cachées et de trahisons... Il ne servirait à rien de vous en dire plus. Sachez seulement que vous devez lire ce livre, oui, devez... Parce qu'il est vraiment une merveille. C'est un magnifique éloge de la nature comme vous n'en avez jamais lue, j'en suis sûre. 
Un petit trésor de verdure et de fraicheur.
Une belle introduction au printemps...
Il y a deux parties très distinctes dans ce roman à mon sens. La première est cette description superbe de la fôret, du jardin, de la maison et des alentours. Et la deuxième est plus concentrée sur les liens qui relie Jurjen et sa femme (Jurjen trouve sa femme trop distante et trop froide) et sur la créativité. Il y a d'ailleurs, sur ce thème de très beaux passages. Comme je l'ai déjà dit je voudrais pouvoir recopier tout le livre et c'est très difficille de choisir lesquelles je vais encore vous donner... (et ici, un autre extrait sur la créativité)

" Les saisons triomphaient, l'odeur de l'herbe et des roses faisait insensiblement place à l'arôme épicé non moins torturant des champignons, mais cela aussi était emporté par le vent lorsque le brouillard et la neige arrachaient à la terre un parfum plus fugace. En été, le feuillage murmure, il semble qu'il n'existe pas de plus riche mélodie pour celui qui est allongé dans l'herbe tiède ; mais l'on change d'avis en automne, lorsque les feuilles roussâtres bruissent dans le vent ; et pendant les longs mois d'hiver l'on entend, encore plus ému, le bois gelé craquer et le givre tomber de branche en branche. Infinie est la diversité des images d'un solstice à l'autre ; celui qui observe d'un regard aiguisé par un si grand désir voit comment, à chaque seconde, naît une nouvelle situation sans rapport avec tout ce qui précédait et différente de tout ce qui suivra. Jamais une tache d'ombre n'est deux fois le même sur une feuille ou sur le sol ; comment puis-je conserver l'image de la courbe décrite par une volée d'oiseaux fendant le ciel comme une flèche ? " 

" Je n'aurai de repos qu'après avoir couché sur le papier ce qui ne cesse de hanter mon esprit depuis mon aventure dans le bois : le fait d'attribuer à Eline Breskel, que je  n'ai jamais connue, des pouvoirs et des penchants que je voudrais pouvoir posséder. Je tente de recréer cette ombre, de la transformer en un autre moi plus doué, capable de vivre plus intensément. Jamais je ne vendrais, comme Faust, mon âme au diable pour connaître la jeunesse éternelle, mais je serais prêt à la sacrifier en échange d'une étincelle de génie. Pour pouvoir vivre un seul instant cette décharge libératrice, je renoncerais à toutes les autres certitudes, la puissance créatrice est un don du ciel, une grâce, le seul miracle que je reconnaisse.
Il y a plus. Au fond de mon coeur est enfoui un voeu : celui d'avoir le droit de briser les liens qui m'empêchent de progresser dans mon développement jusqu'à atteindre cet idéal. Si je pouvais croire pour moi-même au droit à la liberté, je saurais choisir ma voie sans hésiter. Mais je n'y crois pas. Je ne suis pas sûr de pouvoir payer le prix de cette liberté : l'idée parvenue à sa plénitude, l'oeuvre d'art. "

dryade[1]   En bonus une Dryade, nymphe des bois trouvé ici.

Définition des Dryades trouvé ici  :
 

"Les Dryades sont des nymphes qui président aux bois et aux arbres. Elles ressemblent à de très belles jeunes filles dont les bras et les jambes dessinent des arabesques imitant le tronc d'un arbre. Elles sont les filles des dieux des montagnes, les Ouréa et les sœurs des Oxyloi (les bois). Elles vivent dans les forêts inaccessibles et inhabitées situées aux flancs des montagnes là ou aucun humain ne pourra venir les importuner et abattre les arbres.

La dryade et son arbre ne forment qu'une seule entité, une relation fusionelle les unis. Elle a souvent le teint pâle, semblable au coeur de l'écorce et la peau lisse de la couleur du bois. Sa chevelure est légère et teintée de reflets vert feuille ou marron noisette. Elles sont aussi grandes que leurs arbres et possèdent une grande souplesse pour se balancer dans le vent. Elles sont toutes de sexe féminin. "


La source cachée
Hella S. Haasse
Editions Babel et Actes Sud

42823900 p[1] Objectif PAL

 

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 13:58
Sukkwan island

Lecture commune avec Laila.

Alors là je suis bien embétée pour faire ce billet, cela n'a pas été le coup de coeur auquel je m'attendais. Je m'attendais à un livre coup de poing et j'ai été a peine soufflée.
Mais c'est peut-être de ma faute, j'ai peut-être gardée une certaine distance, une certaine froideur par rapport à ce livre, connaissant la fameuse scène. Par malchance, (je feuillete beaucoup les livres avant de me décider à les lire) je tombe sur la page 116 et là, évidemment je savais tout...
Mais il n'y a pas que ça...
Je m'attendais à de somptueuses descriptions de la nature sauvage de l'Alaska et j'ai été très déçue. Là aussi, lire ce livre après les superbes descriptions du livre de Hella S. Haasse n'était pas l'idéal.
Mais il y a aussi ce style assez terne et l'histoire tout de même très répétitive : ils coupent du bois, ils chassent, ils pêchent... En bref il ne se passe pas grand chose.
Si encore il y avait eu une psychologie des personnages plus poussées, ça aurait pû racheter tout ça à mes yeux. Mais là aussi je suis restée sur ma faim.
Je ne dirais pas de ce livre qu'il n'est pas bon (loin de moi cette idée) mais tout simplement
qu'il n'était pas fait pour moi !
La meilleuse chose que je puisse vous conseiller c'est d'aller lire des avis plus positifs, la majorité des billets que j'ai pû lire étaient bien plus enthousiastes.
Je pense que tout le monde (ou presque) connait maintenant le sujet de ce livre mais je vous donne tout de même la 4ième de couverture :

"Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.
      Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable. Avec ce roman qui nous entraîne au cœur des ténèbres de l’âme humaine, David Vann s’installe d’emblée parmi les jeunes auteurs américains de tout premier plan."

Je pense aussi avoir ressenti une trop grande colère envers ce père pour pouvoir apprécier ce livre.
C'est vrai que, lorsque l'on connait l'histoire de l'auteur, le livre s'éclaire d'une autre façon. Je vous conseille d'ailleurs d'allez lire l'excellent interview
qu'In Cold Blog a fait de l'auteur. Mais seulement après avoir lu le livre...


L'histoire est, évidemment, bouleversante et cela est indéniable...

Alaska

Voilà l'île de Sukkwan Island telle quelle est décrite au tout début du livre :

" Elle était blottie dans un fjord, une minuscule baie du Sud-Est de l'Alaska au large du détroit de Tvevak, au nord-ouest du parc national de South  Prince of  Wales et à environ quatre vingts kilomètres de Ketchikan. Le seul accès se faisait par la mer, en hydravion ou en bateau. Il n'y avait aucun voisin. Une montagne de six cents mètres se dressait juste derrière eux en un immense tertre relié par des cols de basse altitude à d'autres sommets jusqu'à l'embouchure de la baie et au-delà. L'île où ils s'installaient, Sukkwan Island, s'étirait sur plusieurs kilomètres derrière eux, mais c'étaient des kilomètres d'épaisse forêt vierge, sans route ni sentier, où fougères, sapins, épicéas, cèdres, champignons, fleurs des champs, mousse et bois pourrissant abritaient quantité d'ours, d'élans, de cerfs, de mouflons de Dall, de chèvres de montagne et de gloutons. Un endroit semblable à Ketchikan, où Roy avait vécu jusqu'à l'âge de cinq ans, mais en plus sauvage et en plus effrayant maintenant qu'il n'y était plus habitué. "

Ce qui m'a mise mal à l'aise et en colère,c'est que Roy, alors que cela devrait être l'inverse, porte à lui seul la responsabilité de son père :

" Ils partirent en direction de la crête, de nouveau exposés au vent. Roy luttait pour rester à la hauteur de son père et ne pas être séparé de lui. Il savait que s'il le perdait de vue l'espace d'une minute, son père ne l'entendrait pas crier, qu'il s'égarerait et ne retrouverait jamais le chemin de la cabane. Observant l'ombre noire qui bougeait devant lui, il prit conscience que c'était précisément l'impression qu'il avait depuis trop longtemps ; que son père était une forme immatérielle et que s'il détournait le regard un instant, s'il l'oubliait ou ne marchait pas à sa vitesse, s'il n'avait pas la volonté de l'avoir là à ses côtés, alors son père disparaîtrait, comme si sa présence ne tenait qu'à la seule volonté de Roy. Roy était de plus en plus effrayé et fatigué, il avait le sentiment de ne plus pouvoir continuer et il commença à s'apitoyer sur son sort, à se répéter : Je ne peux plus supporter ça."

Un autre exemple du père qu'est Jim :

"Ecoute dit son père. L'homme n'est qu'un appendice de la femme. Elle est entière, elle n'a pas besoin de l'homme. Mais l'homme a besoin d'elle. Alors c'est elle qui décide. C'est pour ça que les règles n'ont aucun sens et qu'elles changent sans cesse. On ne les établit pas ensemble.
Je ne suis pas sûr que ce soit vrai, fit Roy.
C'est parce que tu as grandi avec ta mère et ta soeur, et que je n'étais pas là. Tu es tellement habitué aux règles établies par les femmes que tu les trouves logiques. Cela te facilitera sûrement la tâche, mais ça veut aussi dire qu'il y a des choses que tu ne verras jamais clairement.
C'est pas comme si j'avais eu le choix.
Tu vois ? ça, c'est un exemple. J'essayais de faire passer un argument, mais tu l'as retourné pour me culpabiliser, pour me faire comprendre que je n'avais pas fait mon devoir, que j'avais enfreint les règles et n'avais pas été un bon père.
Eh bien, peut-être que tu ne l'as pas été. Roy commençait à pleurer à présent, mais il aurait voulu se retenir.
Tu vois ? fit son père. Tu ne connais que la manière féminine de te disputer. Tu chiales toutes les larmes de ton corps, putain.
Seigneur, fit Roy.
Peu importe, dit son père. Il faut que je sorte d'ici. Même si une putain de tornade souffle dehors, je vais marcher un peu.
Il enfila son équipement, Roy faisait face au mur et s'efforçait de calmer ses pleurs, mais il ne pouvait plus s'arrêter tant la situation lui semblait injuste et brutale. Il pleurait encore après le départ de son père, puis il se mit à parler à haute voix. Qu'il aille se faire foutre. Putain, va te faire foutre, Papa. Va te faire foutre. Ses sanglots redoublèrent et il émit un étrange couinement en essayant de les ravaler. Arrête de chialer, putain, dit-il.
Il s'arrêta enfin, se lava le visage, mit une bûche dans le poêle, s'allongea dans son sac de couchage et lut. Quand son père revint, plusieurs heures s'étaient écoulées. Il tapa ses bottes contre le porche, rentra et ôta son équipement, puis il s'approcha du poêle et prépara le diner.
.../...
Et je ne vais pas m'excuser, dit son père. Je le fais trop souvent.
OK."

Alaska
(Photos magnifiquestrouvés ici)

Je vais donc, de ce pas, lire le billet de Laila.
Rajout : il faut que vous alliez la lire, elle en a fait un très beau billet !

Sukkwan Island
David Vann
Editions Gallmeister             


image_c1r    Challlenge 1er roman.

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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 12:33


Un petit livre dont je n'attendais pas grand chose ayant lue quelques billets, plutôt tièdes, sur la blogosphère. Pourtant il a été une très belle surprise.
Je n'ai, malheureusement, pas eu l'occasion de voir le film. Mais j'ai bien l'intention de le voir très vite...
Bon, l'histoire, je pense que tout le monde la connaît. Je vous mets tout de même le 4ième de couverture :

" Antonio est maçon, il mène une vie tranquille en compagnie de sa femme Anne-Marie et de leur fils Kevin. Un jour, il va chercher Kevin à l'école et rencontre l'institutrice, mademoiselle Chambon. Entre eux, peu de mots, mais ils sont de ces êtres qui se reconnaissent sans se parler. Quelque temps après, elle lui demande de venir remplacer une fenêtre chez elle...
Magnifique roman d'amour, tragique et dérisoire réalité de la vie : il est toujours trop tôt, ou trop tard, et l'on passe à côté de l'essentiel. Le drame, c'est d'en être conscient. "

La dernière phrase est une bonne introduction à ce roman.
C'est un livre délicat, pudique et très émouvant. Une histoire d'amour tout en retenue et en finesse.
Il m'a fallu quelques pages pour pouvoir entrer dans ce livre. Je n'ai pas, tout de suite, été convaincue. Mais quelques pages plus loin j'étais cuite.
C'est un très beau livre que je vous conseille vraiment de lire. Et je pense que, d'avoir vu le film, n'est pas du tout un frein à cela. Au contraire... Les personnages n'en auront que plus de chair et de clarté. J'avais, tout du long de ma lecture, l'image de Sandrine Kiberlain, je trouve qu'elle fait une très émouvante Mademoiselle Chambon. Tout en délicatesse... 
C'est un tout petit livre (157 pages) que j'ai lue en un week end. Me retenant de ne pas le lire trop vite pour faire durer le plaisir.

Champs de blé
 Champagne-Ardenne - Montmirail - Marne

Tout se passe dans un petit village, un petit bourg de province :

" Le soleil de cette fin d'après midi, printanière avant l'heure, jetait un éclat joyeux sur les facades en brique rouge, les durs balcons de ciment. Antonio, quoiqu'il eût connu Montmirail depuis l'enfance, n'aimait pas la ville sans grâce. Il ressentait parfois, à la faveur d'un souvenir ou d'un instant comme celui-ci, une espèce de sympathie pour l'endroit. Cela s'arrêtait vite là.
Il faut avoir grandi, puis vivre dans un même bourg de la province profonde pour éprouver le poids de l'enlisement, les grandes espérances ramenées aux proportions d'un compte bancaire, l'ennui auquel on n'échappe plus que par d'infimes détails : un magasin qui ouvre, la fermeture d'un ancien, le vote, au conseil municipal, d'une nouvelle fontaine"

La première fois qu'ils se retrouvent seuls tout les deux, c'est lorsque Antonio vient réparer la fenêtre de Mademoiselle Chambon :

" Non, il ne voulait pas de vin. Il examinait à présent la fenêtre. Vous feriez mieux d'appeler une entreprise, mademoiselle, disait-il, vous auriez au moins un devis et qui sait, sur présentation de la facture, si vous n'arriveriez pas à vous faire rembourser, ne serait-ce qu'une partie ?
Elle, elle observait sa nuque, son cou tellement droit dans le contre-jour, ses épaules larges. Seigneur, l'envie de se nicher là-dedans.../...
Il osait la regarder, elle n'éprouvait plus le besoin de rire nerveusement, il aimait ses yeux redevenus graves, elle se disait qu'il fallait faire quelques chose, tout de suite, pour casser ce lien entre eux.
Lui s'étonnait de pouvoir constater qu'elle avait des cernes, une peau presque diaphane, un visage aigu, des cheveux tirés, et, simultanément, de ne pas en tenir compte. Au contraire, la regardant, il pensait à l'été. Elle rirait, et les cheveux dénoués, tout autour d'elle, brouilleraient le soleil d'une fin d'après midi.../...
Quand il fut parti, elle s'empara bravement de la bouteille de vin, et en but une rasade, à même le goulot. Trois mille balles. Ce n'est rien. J'emprunterai.
Et stop, de se mentir.
Cette fois, c'est clair, je suis amoureuse. "

Et pourtant il ne s'est absolument rien passé entre eux. Mais l'attirance qu'ils ressentent est indéniable.
Et il reviendra chez elle, continuer son travail. Lors du repas frugal qu'il a apporté dans sa gamelle (il refusera qu'elle lui fasse un repas) :

" Le dessert : trois figues sèches dans du papier suiffé. Il se tourna vers elle pour lui en proposer une, qu'elle refusa dans un geste absent. Le papier crissait comme s'il avait enfermé des fruits de grande valeur. Regardant Antonio mordre dedans, elle avait des visions de jardins, de caves fraîches en été, d'ombre sous les tilleuls, de rivières. "

Va suivre alors ce superbe passage :

" Vous savez ce qui me plairait ? demanda-t-il.
Une bière ? Un alcool ? Elle levait les yeux de son livre. Elle avait attendu ce moment. Elle n'avait rempli le Frigidaire, deux jours auparavant, qu'en prévision de ça.
C'est stupide... Il souriait. J'ai presque fini, et je pensais... Ce serait un air... Enfin, vous n'appelez peut-être pas ça un air... Il montrait le violon. Je n'ai jamais vu ça qu'à la télévision.
D'accord, dit-elle.
Elle ne travaillait plus, depuis des années, que sur le violon muet. Bon, dit-elle encore, tandis qu'elle resserrait le crin de l'archet, et, dans le même temps qu'elle vérifiait la tenue sous le menton, accordait l'instrument, oui, je vais vous jouer quelque chose.

Quand il partit, en fin d'après-midi, elle tira d'une pile de livres une minicassette et la lui offrit. Elle l'avait enregistrée, dans le temps, lors d'une diffusion sur France-Musique. Sur la boite, tracé de sa belle écriture scolaire, on pouvait lire Bartok, sonate pour violon seul. Elle venait de lui en interpréter un morceau, pas la chaconne, cependant, et pas l'adagio, trop difficiles.
Lorsqu'il eut fini de ranger ses outils dans la voiture et qu'il s'assit au volant, il la glissa dans l'autoradio.
Deux ou trois kilomètres seulement le séparaient de chez lui. Au moment où il reconnut le passage qu'elle avait joué, un petit chemin de terre s'ouvrait à droite de la route. Il s'y engouffra. C'était un de ces sentiers dont même les cadastres ne gardent pas la trace, et qui ne servent qu'à amener les tracteurs un champ plus loin. Il n'aboutissait à rien, c'est à dire au sommet de la colline, d'où l'on pouvait voir, au-delà de l'étendue du blé qui commençait à se former, Montmirail.
Le vent, ridait le blé comme de l'eau. Montmirail d'ici, tenait dans la main, une cité fragile, tout à coup, flanquée sous tant de ciel bleu. Il rembobina la cassette, moteur à l'arrêt cette fois, appuya sur "play" quand il jugea qu'il y était. Augmenta le volume.
Plus tard, souvent, il reviendra au bout de ce chemin. Le blé mûrira, des orages autont crée des verses dans les épis. Puis, la moissonneuse passée, ce sera sur les chaumes que planera la sonate pour violon seul, toutes portières ouvertes, tandis qu'il verra les cheveux courts et noir effleurer l'instrument, enfin ce sera sur la terre nue, remuée à grosses mottes, épaisse, huileuse presque, des corbeaux s'y abattront, mais là, ce sera l'hiver, et la chape posée sur le souvenir de mademoiselle Chambon regardant comme lui les champs en juillet. Montmirail, au loin, s'allume, la nuit tombe. "

N'est ce pas là un passage magnifique ???
Je vous l'ai dit ; c'est un petit livre tout en finesse, tout en délicatesse.
Je trouve que c'est là une superbe image de l'amour.
L'amour qui est là, mais qui ne demande rien...
Un des plus beaux passages du roman.
J'espère vous avoir vraiment donné envie de lire ce livre. C'est une petite merveille dont il serait dommage de passer à côté.
Moi, j'ai été séduite.
Il n'y a aucune raison de vous en priver, le nombre de pages fait que vous le lirez très vite. Et son prix est tout petit (en poche, "j'ai lu").
Très belle lecture.
Je ne résiste pas à l'idée de vous offrir ce morceau de violon :
 

Bartok, sonate pour  violon seul.
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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 12:06
Le treizième conte

Livre lue dans le cadre d'une lecture commune avec Theoma, Hathaway, Stephie et Eloah.

Je l'ai finie hier soir (ouf, juste à temps).
Quel roman !!!
L'auteur est vraiment une grande conteuse, on a l'impression d'être assise au coin du feu et de l'écouter raconter ses histoires.
Je me suis vraiment régalée !
Je n'hésiterais pas une seconde à lire son prochain roman...
J'ai eu l'impression de retrouver le charme de mes lectures d'enfance ou plus rien n'existait autour de moi que le livre ou j'étais plongé.   
Comment une grande lectrice pourrait résister à ce livre ? Impossible tellement il fait l'apologie de la lecture !

" A huit heures moins trois, j'étais en chemise de nuit et en pantoufles à attendre que mon eau veuille bien bouillir. Vite, vite. Huit heures moins une. Ma bouillotte était prête, et je remplis un verre d'eau au robinet. Il était important de faire vite. Car à huit heures précises, le monde s'arrêtait de tourner. C'était l'heure de lire.
L'intervalle entre huit heures du soir et une ou deux heures du matin a toujours été pour moi un moment magique. Contre le dessus-de-lit en chenille bleu, les pages blanches de mon livre ouvert, éclairées par un cercle de lumière, sont des portes donnant accès à un autre monde."

Tout commence par l'arrivée d'une lettre chez Margaret Lea. Lettre d'une certaine Vida Winter, auteur de bests-sellers, une femme qui cultive les mystères depuis toujours. 
Elle a décidée de lever le voile sur ses mystères et voudrait que ce soit Margaret qui écrive sa biographie. Margaret Léa est une jeune femme assez solitaire elle aussi, elle tient une boutique avec son père, boutique consacrée aux livres anciens. Margaret hésite d'abord,  si elle a, effectivement, déjà écrit une biographie consacré aux frères Goncourt , elle ne s'intéresse qu'aux auteurs morts, ne lis pas d'auteurs contemporains.
Pour en savoir plus elle se procure un livre de Vida Winter : " Treize contes de la métamorphose et du désespoir" . Elle s'y plonge et là, elle tombe sous le charme. Et déjà, il y a les prémices d'un premier mystère :

" Les contes étaient brutaux, incisifs, déchirants. Je les adorais.
C'est en lisant le conte de la sirène, le douzième, que je ressentis les prémices d'une angoisse qui n'avait rien à voir avec l'histoire elle-même. Je commençai à m'affoler, car mon pouce et mon index droits m'envoyaient un signal : Attention, il ne reste plus beaucoup de pages. Cette idée finit par m'obséder au point que j'inclinai le livre vers moi pour vérifier. Ce n'était que trop vrai. Le treizième conte devait être très court. Je poursuivis ma lecture, terminai le douzième conte et tournai la page.
Blanche.
Je revins en arrière, repartis en avant. Rien.
Il n'y avait pas de treizième conte.../...
C'était le matin. 
J'avais passé la nuit à lire.
Il n'y a avait pas de treizième conte. " 

Elle se décide donc à lire tout les livres de Vida Winter avant de partir la retrouver :

" S'ensuivit une des périodes les plus merveilleuses de ma vie d'adulte. Pour la première fois, je disposais sur ma table de chevet d'une pile de livres de poche à la couverture glacée, flambant neufs, achetés dans une vraie librairie.../...
Il va de soi qu'on espère toujours quelque chose de spécial quand on lit un auteur pour la première fois, et les livres de Miss Winter me procurèrent les mêmes frissons que ceux que j'avais éprouvés en découvrant les journaux des frères Goncourt, par exemple. Mais il y avait plus. J'ai toujours lu, et il n'y a pas d'époque dans ma vie où la lecture n'a pas été ma plus grande joie. Et pourtant je ne peux pas prétendre que mes lectures d'adulte aient eu le même impact sur moi et sur mon âme que celles de mon enfance. Certes, je crois toujours aux histoires. Et je continue à m'oublier quand je suis au milieu d'un bon livre. Mais c'est différent. Les livres sont pour moi, je le reconnais, la chose qui compte le plus ; mais je n'arrive pas à oublier qu'il y eu une époque où ils étaient à la fois plus banals et plus essentiels encore que maintenant. Quand j'étais enfant, ils constituaient tout ma vie. C'est pourquoi il y a toujours en moi une aspiration nostalgique au plaisir perdu qu'ils me procuraient. Aspiration que l'on se s'attend pas à voir jamais satisfaite. Or, pendant la période dont je parle, au cours de laquelle je lisais toute la journée et une partie de la nuit, où je dormais sous un couvre-lit jonché de livres, où mon sommeil profond et sans rêves, passait en un éclair jusqu'à mon réveil qui me voyait lire à nouveau, oui, pendant cette période, je retrouvai les plaisirs perdus de la lecture. Miss Winter me rendit aux joies virginales du lecteur novice, et s'empara de moi avec ses histoires. "

Voilà ce dont je parlais quand je disais avoir retrouver le charme de mes lectures d'enfance...
C'est un livre qui vous harponne et ne vous lâche plus...

Donc elle se rend donc dans le Yorkshire pour rencontrer Miss Winter.

   Yorkshire, Angleterre.

Margaret Léa elle aussi a une histoire. Elle était une enfant de dix ans lorsqu'elle a découvert sous le lit de son père, alors que ses parents étaient de sortie, un autre acte de naissance que le sien ; "Même père, même mère, même date de naissance, même lieu, mais un prénom différent". Cet acte de naissance est accompagné d'un certificat de décès. Elle découvre donc avoir eu une soeur jumelle qui était décédée. Et ses parents lui avaient caché cela. Elle aussi gardera le silence et ne parlera pas à ses parents de sa découverte. Mais depuis toujours c'est sa soeur jumelle qu'elle voit dans son reflet. Elle la voit dans les miroirs, dans le reflet des fenêtres assombris par le mauvais temps.

Après... Après, il vous faut le lire vous même.
Mes passages préférés sont ses rencontres avec un géant nommé Aurelius qui a la passion des pâtisseries, qui sera toujours là pour lui offrir chaleur, réconfort et de bonnes tasses de thé brûlantes. 

Lisez le et vous verrez la prescription la plus incroyable qu'un docteur puisse faire. Celle donné à une Margaret Léa, fiévreuse et affaiblie :

" Je consultai l'ordonnance. D'une écriture vigoureuse, il avait inscrit : Sir Arthur Conan Doyle, Les aventures de Sherock Holmes. Prendre dix pages, deux fois par jour, jusqu'à épuisement du stock. "
 
Ah j'oubliais aussi : c'est un livre qui m'a donné très envie de relire " Jane Eyre" !
C'est vraiment un roman que j'ai dévorée avec délice...
Je vous laisse, je file lire les billets des autres lectrices de cette lecture commune.

 Le Treizième conte
Diane Setterfield
Editions Plon et Pocket

image_c1r   Challenge 1er roman

42823900 p[1]
   Objectif PAL
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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 22:04


Tout d'abord il y a cette couverture superbe. Qui s'accorde très bien avec le texte de ce roman. Il y a aussi ce titre ; "Le reste est silence".  Je trouve qu'il est d'une poésie infini.
C'est un livre magnifique...
Un livre vraiment très émouvant ! Un livre bouleversant.
Il nous parle des difficultés de la vie. Des écueils que l'on rencontre dans l'amour, dans un couple, dans une famille. Il nous parle de la complexité d'être parent. 
Il nous parle des obstacles qui se mettent sur notre route quand on a des enfants, des complications qu'il y a, à rester suffisamment à l'écoute et des nombreuses erreurs que nous ferons forcément.
Il nous parle de la douleur, de la souffrance que peuvent engendrer des secrets et des silences familial.
Être mari, être femme, mère, père n'est jamais aussi facile qu'on le croit. 
Derrière les volets clos se cachent de lourds souvenirs, et des blessures lourdes de chagrins. 
Il nous parle de nos difficultés à parler de nos sentiments et de nos peurs secrètes.
De notre difficulté à parler de nos douleurs... 
Il nous dit que nous vivons tout les jours, les uns à coté des autres, sans nous comprendre vraiment.
Et cela, même si l'amour est là...
Ce roman m'a vraiment remué. 
Il est très fort !
Il touche à l'intimité de nos vies...
Il met le doigt là où ça fait mal, sur nos fragilités...
C'est un roman dont je n'ai pas envie de trop vous parler de peur d'en déflorer le coeur, le sens...
Il faut entrer dans ce livre à pas feutrés et le découvrir soi même.

Il y a Tommy, petit garçon de douze ans, qui souffre d'une maladie cardiaque
qui l'empêche de vivre comme un garçon de son âge. Le début du livre le voit apprendre quelque chose de terrible. Il a la fâcheuse habitude de se cacher et d'enregistrer des conversations d'adultes avec son Mp3. Ce jour là il y a un banquet nuptial et il entend une femme parler du suicide de sa mère. Sa mère, Soledad, qu'il croyait morte de maladie.
Cette révélation va ébranler durement la compréhension qu'il avait de sa vie.

"  Grandir, c'est comme monter sur une montagne avec une grande pancarte autour du cou sur laquelle est écrit : OUBLIE. Parfois, je retiens ma respiration pour arrêter le temps, ou bien je fais des pas en avant ou en arrière, ou bien je compte de un à cent et ensuite de cent à un. Alors, je ne comprends pas pourquoi le temps ne peut pas remonter avant, à l'époque où maman était encore vivante."

Il y a Juan qui ne s'est jamais remis du suicide de sa femme et qui ne sait pas vraiment s'y prendre avec son fils Tommy.

Il y a Alma, sa nouvelle compagne, mère d'une petite Lola dont Juan n'est pas le père. Ils traversent tous deux, une mauvaise passe, dans leur couple :

" Chaque jour, ce geste qui déclenche le mécanisme de la passion devient de plus en plus difficile. J'ai mis tous mes espoirs dans cette nuit. Si nous échouons, nous ne pourrons plus accuser les enfants, les soucis de la journée, la  fatigue. "

Ils ont un mal fou à communiquer. Alma :

" Un mur se dresse entre Juan et moi, à travers lequel nous pouvons nous voir, mais aucun contact ne peut le traverser"

" Privée de notre communion, ma vie, les gens, tout me semble lointain, comme si une brume offusquait ma vue. Ce qui auparavant avait un sens est devenu banal. Ce n'est pas un sentiment dramatique, de naufrage ou de désespoir. Au contraire, il est si léger qu'il ressemble au vide. "

Il y a le retour de Leo aussi, le premier amant d'Alma, qui entre à nouveau dans sa vie.

Et tout ces personnages gravitent les uns autour des autres sans vraiment se comprendre.
Ce sont leurs trois voix respectives que l'on entend à tour de rôle.

"Parfois les mots sont comme des flèches. Ils vont et viennent, blessent et tuent, comme à la guerre."
Ses mots sont les premiers de ce livre. Je trouve qu'ils sont une très bonne introduction pour ce roman.

J'ai finis ce livre le coeur battant et l'âme chavirée.
Il vous faut absolument lire ce livre, c'est une petite merveille. 

" Peut-être n'apprend-on rien de la douleur, on se contente de la sillonner, inlassablement, dans la solitude. "

Le reste est silence
Carla Guelfenbein
Editions Actes Sud 
janvier 2010 

A lire : l'excellent billet de Pascale sur ce livre.
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  • : Le blog de l'or
  • : Je suis une jeune femme passionnée de littérature... Mon blog sera surtout un concentré de ma plus grande passion : la lecture... Il y aura aussi quelques touches de peintures, de cinéma, de musiques et un peu de ma vie aussi... L'Or des Chambres pour un hommage à la très grande Françoise Lefèvre dont j'emprunte le titre d'un de ses livres.
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Fin : 30 septembre 2013

 

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Fin : 31 décembre 2013 Repris par Lystig 

 

Fin : 28 Juillet 2013

 

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Fin : décembre 2012 (Folfaerie m'a donné une prolongation pour cette année, merci à elle !!)

 

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3/3

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Cent ans Wassmo

La terre fredonne en si bémo l- Strachan

Les femmes du braconnier - Pujade Renaud

Fin : décembre 2012 (renouvelable)    

 

2/10 Re-Prolongation du challenge :

Fin : 05 avril 2014  

 

Prolongation du challenge

Fin : 30 septembre 2013    

Index auteurs


Agus Milena - Battement d'ailes

Ahern Cecelia - Un cadeau du ciel

Beckett Bernard - Genesis

Benameur Jeanne - Les insurrections singulières

Bertholon Delphine - L'effet Larsen

Brisac Geneviève - 52 ou la seconde vie

Cabasson Armand - La reine des mots

 Calvetti Paola -L'amour secret

Chabrol Caroline - Sous les cahiers, la mort

Cohen Welgryn Myriam - Mères - Myriam Cohen Welgryn
Constantine Barbara - A mélie, sans mélo

Delaflotte Mehdevi Anne - Fugue

Dickens Charles - Un chant de Noël
Divakaruni Chitra Banerjee -Ma soeur, mon amour

Donovan Gérard -Julius Winsome

Estibal Sylvain - Le dernier vol de Lancaster
Ferney Alice - Paradis conjugal
Giraudeau Bernard - Cher amour

Girerd Jacques Rémy, Benoît Chieux - L'enfant au grelot  (album enfant)
Glass Julia - Jours de juin

Guelfenbein Carla - Le reste est silence

Haasse Hella S. -La source cachée
Hannah Kristin - La magie du bonheur

Henrichs Bertina -La joueuse d'échecs 

Herry Jeanne - 80 étés

Hobbie Holly - Juste à temps pour Noël - Holly Hobbie (album enfant) 
Holder Eric - Mademoiselle Chambon

Kamimura Kazuo - Lorsque nous vivions ensemble 1
Kamimura Kazuo - Lorsque nous vivions ensemble 2

Kingsolver Barbara - Un été prodigue

Kortepeter Paul et Susan Wheeler - Youpi, pas d'école  (album enfant)
Lemoine Annie - Les heures chaudes

Lethielleux Maud - Dis oui, Ninon
Levraud Murielle - Le soir autour des maisons 

Malte Marcus - Garden of love

Martinez Carole - Le coeur cousu

Matheson Richard - Je suis une légende

Mazurel Claire et Marie H. Henry - Demain c'est Noël (album enfant)
Mégnin Jean-Philippe - La voie marion

Meyer Stephenie - Les âmes vagabondes

Miller Rebecca - Les vies privées de Pippa Lee 

Moning Karen Marie - Fièvre noire

Mosse Kate - Les fantômes d'hiver

Picasso Marina - Grand-père
Rice Luanne - Les carillons du bonheur
Ryan Carrie -La forêt des damnés

Sampioro Dominique - La petite présence
Scholes Katherine - Les amants de la terre sauvage

Setterfield Diane - Le treizième conte
Sigurdardottir Steinnunn - Le Cheval Soleil
Tardieu Laurence - Comme un père

Vann David - Sukkwan Island   
Vigan Delphine De - No et moi

Woolf Virginia - Mrs Dalloway