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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 13:14


Dis oui, Ninon

C'est un livre qui a été beaucoup lue, et apprécié, par la blogosphère.
C'est un premier roman de Maud Lethielleux qui est, par ailleurs, musicienne et metteur en scène. Elle fait du théâtre.
C'est un premier roman très agréable, très facile à lire. Je l'ai trouvée d'une grande fraîcheur et d'une belle tendresse.
C'est Ninon, neuf ans, qui nous parle ici. Ses parents, Fred et Zélie viennent de se séparer et elle choisit de vivre avec son père. Mais la vie n'est pas facile, l'argent manque, l'hygiène n'est pas du tout présente, Ninon attrape même la teigne, son chat Coucou, lui a refilé.
Cette petite Ninon est très émouvante et j'avais le coeur chavirée à la fin du livre.
Mais, si ses conditions de vie ne sont pas idéales, je ne pense pas que Ninon ai manquée d'amour ou de tendresse. Je pense qu'elle a vécue, malgré tout, une enfance assez heureuse même si, et je le dis encore, elle a vraiment vécue dans une grande précarité.
Son père construit une maison dans les bois. Ils vivront là, sans même un vrai toit, juste sous une bache en plastique,  pendant de longs mois. Bien sûr ils n'ont pas l'eau courante, juste un puits, et pas d'électricité. Son père a une chevrerie et vend, avec Ninon, son fromage sur les marchés.
Le langage de Ninon est ce qu'il y a de plus percutant dans ce livre.
L'originalité du livre elle est là.


 Maud Lethielleux

Ninon n'est pas seule, elle a une petite soeur Agathe, qui elle, est resté vivre avec sa maman. Ninon et Agathe ont une belle affection l'une pour l'autre :

" En m'endormant, je sens la respiration de ma petite soeur sur ma main, c'est chaud, c'est encore mieux que la tête de Raymond (le chien) sur mes jambes, c'est pas pareil, c'est comme si je ne serai jamais seule dans ma vie. Une petite soeur, elle l'est pour tout le temps, c'est pas comme les amoureux ou les trucs comme ça, une petite soeur, même quand t'es à quinze kilomètres ou si tu fais des choses, ou si tu fais rien, elle est toujours dans ta poche d'amour éternel. Toujours. "

Ninon ressent beaucoup d'amour pour son père, elle ne veut pas le laisser tomber, l'aidera jusqu'au bout de ses forces.

" Bref, il a l'air cool comme ça si on ne le connait pas vraiment. Mais la grande différence avec les autres, c'est que ses rêves à lui sont si puissants qu'ils lui donnent l'énergie de travailler même la nuit, tout le temps, même sous la pluie ou sous le soleil, même s'il neige. Et il a des sandalettes magiques qu'il garde tout l'hiver, sans chaussettes, il refuse les bottes en caoutchouc et les chaussures d'ouvrier. Mon père, il aime sentir la nature entre ses orteils.
Moi, je fais la cuisine. On a préparé un petit feu de bois à l'abri d'un chêne centenaire et je fais griller les châtaignes. "

Beaucoup de travail et de responsabilités pour une si petite fille. Mais c'est son choix : elle veut être avec son père. Mais il est surveillé et l'ombre d'une séparation plane au dessus d'eux. A tout moment il risque de perdre la garde de Ninon.

" Zélie :
- Fred, si ça continue, j'envoie une assistance sociale et je te retire la garde de Ninon.
Je crie que c'est n'importe quoi, on n'a pas besoin d'assistante ! On n'a pas besoin d'aide ! On assume nos responsabilités d'êtres humains sur la planète Terre et j'en ai marre de madame Kaffe qui vient toujours fourrer son nez partout, marre marre marre, et si ça continue, un jour, je deviendrai malheureuse.
Le dernier mot, je ne le pense pas vraiment, je le dis pare qu'il est beau et qu'il dure longtemps. Zélie dit : On y va. Agathe me laisse la place de devant à cause du mot très rare que je viens de dire. "

Ninon manque très souvent l'école :

" J'explique à Fred que, franchement, entre nous, l'école, je ne veux pas y aller. Il me dit qu'il me comprend complètement mais que je dois absolument y aller sinon Zélie va lui retirer la garde. Je dis :
- Cinquante cinquante.
- Minimum deux jours par semaine.
- Pas le mardi pour le marché de Durtal.
- Tope-là ! "

Ninon vit le froid et le chaud. Elle est heureuse :

"  C'est chouette de chanter à plusieurs voix, ça rend heureux et les paysages qui défilent sont encore plus beaux. C'est comme si y'avait des fées partout qui nous souriaient, cachés derrière les arbres, même les nuages ne sont plus gris, ils sont blancs et ils se déplacent, ils nous suivent parce qu'on chante la chanson d'un peuple. Moi je serais chanteuse plus tard et j'inventerai des chansons d'amour comme Fred, mais la différence entre Fred et  moi, c'est que mes chansons d'amour à moi, elles ne seront pas tristes. Ce sera des amours qui s'aiment encore. "

Et parfois malheureuse :

" C'est drôle, j'ai l'impression d'avoir grandi tout à coup. Cela fait mal au ventre de grandir, ça fait un noeud tout serré au milieu du ventre, c'est à cause des intestins qui grandissent aussi. C'est très triste de grandir, ça donne envie de pleurer sans larmes. "

La vie quoi !

" Elle est pas difficile ma vie, elle est belle, c'est un bourgeon de rose qui s'ouvre sous la rosée, elle est belle ma vie en autarcique. Évidemment tu peux pas comprendre toi, tu ne connais que les  autoroutes. "

Ce très beau passage, plein de sagesse :

" Le vrai bonheur, il se compte dans la tête, il est invisible, il est dans l'instant du présent, c'est comme une conjugaison qu'on a rien compris, il ne se conjugue pas au futur imparfait, il est parfait d' ailleurs, il est toujours là où on s'y attend pas, il faut juste ouvrir ses yeux. "

Au final, un livre qui laisse le sourire aux lèvres. Un livre plutôt optimiste qui montre bien que le bonheur n'est pas forcément dans la richesse et l'opulence. 
Ninon a toutes les armes pour se faire une belle et jolie petite vie.
Elle a peut-être manqué de beaucoup mais certainement pas d'amour.
Un livre avec un bel état d'esprit, une très saine façon de voir la vie.

Dis oui, Ninon
Maud Lethielleux
Editions Stock

image_c1r Challlenge 1er roman

42823900 p[1] Objectif PAL

Pour finir je voudrais parler du blog de Maud Lethielleux, Maud et les mots : link
On y parle de son prochain roman, " D'où je suis, je vois la lune" qui paraitra le 9 mars.
Voici sa présentation :

" Moon a choisi la rue parce qu’elle a décidé d’être « elle-même dans ce monde où les gens sont devenus des autres ». Elle ne fait pas la manche, elle vend des sourires.

« Je dis : Avec cinquante centimes d'euros, qu'est-ce qu'on achète à notre époque? J'insiste, il accélère, petite pirouette : Non sans dec, à ce prix, franchement, tu trouves des trucs intéressants à acheter? Le type finit par s'arrêter, il se demande où je veux en venir, et c'est là que je sors le grand jeu, touti et compagnie, je dis : Un sourire à ce prix-là, c'est pas cher payé! Et j'attends pas qu'il accepte, je lui refourgue un putain de petit sourire façon majorette à dentelle, épaule en arrière et tête haute. Le type soupire, il pense qu'il se fait avoir. Il n'a que dix centimes, je lui fais quand même le sourire en entier. Je suis pas une radine. »

Moon n’est pas une sans-abri, mais une petite paysanne des rues qui a posé ses cartons place du marché aux fleurs. Elle observe avec malice le manège des gens pressés.
Moon n’est pas seule, il y a Michou et Suzie avec leur caddie, Boule et son crâne rasé, et surtout, il y a Fidji et ses projets sur Panam. Pour lui, elle a décidé d’écrire un roman, un vrai.


« Je me suis mise à inventer des détails que j'imagine moi-même. Quand je les écris, ils deviennent réels, encore plus que mon carton, je me suis même inspirée de Comète, je l'ai regardée faire son cirque et j'ai inventé un chien dans l'histoire, un chien qui s'appelle Raymond, c'est une sorte de père de Comète, un père imaginaire évidemment. Et puis j'ai inventé un père aussi, un père à Fidji, un homme avec des idées et beaucoup d'honneur, un homme comme on croise dans les vieux films, avec le regard très profond et beaucoup d'humanité. Et puis Fidji, je lui ai donné un autre nom et en fait, c’est devenu une petite fille, une môme qui me fait du bien rien que d'y penser. »

Et il y Slam qui sort de prison, Slam qui aime les mots de Moon et a une certitude : un jour, elle décrochera la lune... "




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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 21:14


Ce premier roman est écrit par un irlandais : Gérard Donovan.
C'est un très beau roman, je l'ai vraiment  appréciée.
Julius Winsome est un homme qui vit solitaire, dans un chalet, au beau milieu d'une fôret. Il vit là, avec son chien et 3282 livres...
Une belle bibliothèque en effet, tous acquis par son père qui étaient un grand lecteur. Julius apprécie plus que tout le calme et la tranquillité.
Mais cette belle tranquilitée sera rompus par un évenement qui va complétement destabilisé Julius. Son chien est assassiné par un chasseur.
Dès lors cet homme va se transformer et n'aura plus qu'un objectif : venger la mort de son chien. Il prend les armes et devient un tueur sans état d'âme.
Il a le coeur brisé...
Il devient autre...
Ce chien, il l'aimait profondément, c'était son seul ami.
Julius avait bien eu une liaison avec une femme mais elle l'avait quittée pour un autre et il était retombé dans sa solitude. Ce chien était la seule chose qui lui restait...
Cette femme était apparût comme par magie, devant son chalet. Elle avait prétendu s'être perdu dans cette splendide forêt du Maine, mais Julius avait toujours douté de cet état de fait...

" Il est vrai que ç'a avait été une époque heureuse pour moi, pas tant à cause du chien que de la femme qui m'avait conseillé d'un prendre un. Quelques semaines plus tôt, elle avait émergé de la forêt, traversé la clairière où se trouvait le chalet. Quand je suis sortie pour la saluer, elle m'a dit qu'elle s'était perdue en faisant une promenade par cette journée de fin de printemps, que sa voiture était garée quelque part, un peu plus loin. Elle parlait sans le moindre signe d'inquiétude. Si elle se baladait dans ces bois c'est qu'elle était du coin. "

Mais commençons par le début. Le roman débute par Julius qui entend un coup de fusil dans la forêt, tout près de lui. Mais il ne pense pas tout de suite au pire. Il attend son chien quelques heures puis finit par le chercher et le trouve blessé gravement quand il revient au chalet. Il fonce chez le vétérinaire mais c'est trop tard, le chien meurt dans ses bras. Quand il revient il l'enterre devant sa maison.

" J'ai jeté sur mon ami le monde entier à coups de pelle et en ai ressenti le poids, comme si j'étais étendu à ses côtés dans les ténébres "

Julius décide donc de tuer et prend pour proie les chasseurs qui sévissent autour de lui, dans sa forêt.

" La nuit m'a durci comme un bâton et m'a brandi contre le monde. J'étais un bâton menaçant l'univers. J'ai regardé ma main qui agrippait la crosse. J'étais le fusil. J'étais la balle, la cible, la signification d'un mot qui se dresse tout seul. Voilà le sens du mot "vengeance", même lorsqu'on le couche sur le papier. "

Il fait pourtant parti d'une lignée d'hommes qui déteste la guerre. Son père et son grand-père avaient une sainte horreur des armes et préféraient les livres (comme je les comprends).
Voilà le portrait que Julius fait de son père :

" C'était un homme doux et facile à vivre parce qu'il occupait très peu d'espace. Certains êtres sont ainsi mais ils sont rares, et c'est lui qui m'a appris à demeurer tranquille. Nous avions vécu seuls tout les deux, car il ne s'était jamais remarié. Il disait qu'il était l'homme d'une seule femme, même si celle-ci était morte. Voilà comment j'ai appris le sens du mot "fidélité", comment envelopper de chair le terme nu et lui insuffler la vie. "

Sa mère est morte en le mettant au monde, il ne l'a donc pas connu. Ils ont donc vécu seuls entourés de livres et des mots de Shakespeare :

" C'est ainsi que, chaque semaine, j'enrichissais mon vocabulaire d'une vingtaine de mots élisabéthains, mots venus du fin fond du XVIe siècle pour s'installer dans ma bouche et dans ma main quand je les inscrivais, accompagnés de leur définition. Voici l'échantillon d'une journée : "maillé de sang" signifie : ensanglanté, "pollu" veut dire : souillé "

Il faut vous dire aussi que Julius a ceci de particulier : il parle en mots de shakespeare à ces victimes, qui évidemment n'y comprennent rien... 

Il se fait cette réflexion :

" Qu'aurait dit mon père de tout cela ? Qu'aurait-il pensé d'un adulte, son fils en l'occurrence, complètement bouleversé par une histoire de chevrotine et de chien, assis dans le noir près d'un feu froid -si l'expression a un sens- en compagnie de quelque chose qui s'était glissé par la porte et se tenait tout près. Sensation ou air vicié, qui imposait sa présence tout en refusant de s'identifierer, se déplaçait de pièce en pièce, frôlant les meubles, faisait bruisser les rideaux, avant de pénétrer dans la salle de séjour, les bras croisés, comme pour dire : Bon. Qu'est ce qu'on fait maintenant ? "

Qu'est ce qu'on fait maintenant ? On tue... Voilà ce que fera Julius...
Mais sans en ressentir le moindre plaisir.
Il ne se cherche même pas des excuses  :

" Aucun motif logique, aucun raison précise, aucun rêve ne m'avait poussé à agir ou n'avait fait naître un autre homme en moi. J'étais seul responsable de tous mes actes, de tout ce que j'avais fait ou n'avais pas fait, à chaque instant de ces derniers jours.
Il était mon ami et je l'aimais. Un point c'est tout. "

Je vous le dit tout net : je n'ai pas réussi à détester cet homme. Non, pas à un seul moment... Malgré le fait qu'il devienne un meurtrier... Voilà ce que réussi Gérard Donovan, l'auteur de ce livre magnifique. Je n'ai qu'une seule chose à rajouter : lisez ce livre si ce n'est pas déjà fait !

Derniers extraits pour le plaisir :

" Les gens sont incapables de vivre leur vie sans déranger les autres, pas moyen d'éviter tout le boucan qu'ils font partout où l'on va. "

" On me chassait des livres de mon père à coups de feu.
Chaque année il y a davantage de chasseurs, de mieux en mieux équipés, qui, refusant de rentrer bredouilles, pénètrent de plus en plus profondément dans les propriétés privées. Et si je n'arrivais pas à lire à cause de tout ce vacarme, alors à quoi servaient les livres ? "

Bizarrement, malgré les meurtres, j'ai vue dans ce livre un éloge de la paix, un éloge d'une vie tranquille et sereine. 
Avec pour seule ressource les livres et la vie au plus près de la nature...
Pour preuve une citation de Victor Hugo :
" Le poète ne doit avoir qu'un seul modèle, la nature, qu'un guide, la vérité. "

Pour finir cette phrase qui ne peut qu'interpeller les lectrices et lecteurs que nous sommes :

" Tout se trouve dans les livres, regarde tous ces livres, une existence entière anime ces murs"

image_c1r Ma première contribution au challenge du 1er roman !

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 23:03
LES VIES PRIVEES DE PIPPA LEE | livres: REBECCA MILLER | ISBN: 9782020978804

Et voilà mon premier abandon de l'année...
Arrivée à la page 153 j'abdique et je rends les armes.
Ce livre n'est, définitivement pas pour moi.
Je m'ennuie terriblement... La vie de cette Pippa Lee ne m'intéresse pas, point barre. Depuis six jours que je me traîne sur ce livre et ça, c'est un signe qui ne trompe pas. Quand je n'ai pas plaisir à reprendre un livre et que je trouve toujours quelque chose d'autre à faire c'est que je n'apprécie pas. Et là, je n'ai même pas le regret d'être passée à côté, il y a des livres comme ça, où rien ne vous attire. Je ne crois pas que c'est un livre qui a été beaucoup lue. Je crois avoir lue un billet chez Antigone. Mais je me rappelle surtout avoir lue des billets sur le film.

Et, d'une façon générale, le film avait été apprécié. J'aurais mieux fait de commencer par lui ! Bon, ce n'est pas bien grave. Nous avons toutes connues ça... Maintenant il n'y a plus qu'à passer à ma prochaine lecture ! 
Mais cela ne veut pas dire que c'est un mauvais livre, ce n'est tout simplement pas une lecture pour moi. Je vous donne tout de même le mot de l'éditeur :

À cinquante ans, Pippa Lee apparaît à tous ceux qui la connaissent comme « une des femmes les plus charmantes, les plus simples et les plus rassurantes qu’ils aient jamais vues ». Épouse parfaite d’un éditeur visionnaire et investi, mère dévouée de Ben et Grace, ses deux jumeaux aussi beaux que doués, femme d’intérieur accomplie et sereine, elle semble avoir tout pour être heureuse. Mais lorsqu’elle et Herb, son mari octogénaire, quittent New York pour s’installer dans une luxueuse banlieue pour retraités, cette belle façade se fissure. Sa sensualité mise en sommeil se réveille, et remonte à la surface un passé mystérieux et trouble fait de rébellions, de passions et de déchirements – un passé qu’elle avait enfoui en rencontrant Herb pour devenir sa chose, son épouse parfaite, une page blanche sur laquelle il a réécrit sa jeunesse.En réalité Pippa Lee porte la blessure d’une mère qui était tout pour elle et qu’elle n’a pas su aimer, et la culpabilité du suicide de Gigi, la première femme de Herb. En outre, la malédiction mère/fille s’est reportée sur la génération suivante. Elle et Grace, qui la méprise, finissent cependant par se réconcilier et s’aimer.Rebecca Miller vient d’adapter son livre à l’écran en tant que scénariste et réalisatrice. Le film sera projeté au festival de Deauville et distribué en France dès le 30 septembre 2009.

Quelques extraits :

" Et parfois, dans la témérité de sa fille, dans son désir d'aventure, dans sa soif d'expériences, elle reconnaissait celle qu'elle avait été, une Pippa depuis longtemps disparue. Comment était-ce arrivé ? Comment avait-elle pu à ce point changer ? "

" Pippa souffrait d'un excès d'empathie. Elle trouvait parfois la contemplation du mystère des autres quasi insoutenable : en chacun d'eux, des chambres emboîtées les unes dans les autres, un labyrinthe sans fin de qualités contradictoires, de souvenirs, de désirs, des images en miroir comme sur un dessin d'Escher, déroutantes comme une énigme. Il y avait plus de gentillesse à percevoir les gens comme ils avaient envie d'être vus. Après tout, c'était ce qu'elle souhaitait pour elle-même : être acceptée pour ce qu'elle semblait être."

" Tout le monde à New-York semblait avoir un but, sauf moi. J'étais mue par un besoin sans objet, sans fin. Je cherchais l'amour, je crois, mais ce n'était pas ce que j'éprouvais à l'époque. A l'époque, je me sentais dure et froide comme un couteau dans la neige. "

Désolé de ne pas vous en dire plus et de ne pas argumenter mais je parle très mal des livres que je n'ai pas aimée.
Et cela ne veut pas dire que vous ne l'apprécierez pas. Le mieux c'est d'aller voir des avis plus convaincus que moi.

Les vies privées de Pippa Lee
Rebecca Miller
Editions Seuil
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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 13:07
Mères

Mères
Myriam Cohen-Welgryn
Editions Arléa

Mon billet sera très bref parce que je n'ai pas aimée ce livre.
Et je parle très mal des livres que je n'ai pas appréciée.
Pourtant le sujet était très intéressant, extrèmement émouvant.
Le livre est découpé en deux parties.
Deux parties, deux femmes.
L'une désire un enfant plus que tout.
L'autre ne supporte pas d'être enceinte.
Qu'est ce qui m'a déplu dans ce roman ?
Bonne question mais je ne peux pas y apporter une réponse sensée. Tout simplement, je n'ai pas pû m'immerger dans ce roman.
Je n'ai pas ressentie d'empathie avec aucune de ces deux femmes.
Le seul problème est le style de l'auteur auxquel je n'ai pas réussi à adhérer. Mais cela ne veut pas dire que vous ne l'apprécierez pas. Je parle uniquement de mon ressentie.
J'en parlais justement dans une de mes réponses à un commentaire.
Je m'interroge souvent, ces derniers temps, sur ce qui fait qu'un livre va vous engloutir, vous prendre dans ses filets et vous éblouir totalement alors que d'autres, à l'inverse, n'auront aucun effet sur vous et ne réussiront pas du tout à vous émouvoir. Et que nous serons incapable d'un saisir le coeur.
Qu'est ce qui fait que nous restons totalement imperméables à certains livres ?
Quel écho peuvent-ils rencontrer en nous ?
Pourquoi certains livres nous parlent tellement, et d'autres pas du tout ?
Certainement une résonnance en certains points sensibles que nous portons en nous...
Bon, je n'ai pas de réponse mais ce que je sais c'est que je déteste passer à côté d'un livre sans en avoir saisi tout le sens.
Peut-être, dans celui là, une écriture un peu froide, un style trop policé...

Quelques extraits de la première partie :


" Attendre est un mot tout en temps. J'attends et, ce faisant, je me heurte aux heures qui fuient, aux limites de mon corps, de nos corps. Je bute aux angles de nos envies sans pourtant ressentir de douleur. Car attendre est tendre aussi, et regorge de bonheur. Le bonheur d'être tendue vers un but : notre enfant. "

" J'ai laissé couler le sang et, à mesure que s'écoulait le sang, monter la tristesse. Encore un mois perdu ! Je me suis repliée sur le bidet de faïence blanche en observant les gouttes rebondir et se casser. Les larmes pourpres ont progressé lentement, comme si le grain de la céramique faisait obstacle à leur cheminement. Elles se sont peu à peu rejointes en un mince filet rouge avant de disparaître dans le trou d'évacuation.
J'ai observé fuir la vie en écoutant le battement sourd de mon coeur, tandis que ma tristesse coulait le long de mes joues, en  silence. "

" Depuis deux jours, j'ai cessé d'être grosse. Ou plutôt, depuis deux jours, je suis encore grosse mais sans l'être plus. Il y a les femmes qui tombent enceintes et celles qui tombent tout court. Il y a les femmes qui donnent la vie et celles qui accouchent de la mort. Il y a toi et il y a moi. Et voilà qu'il s'est fait la belle, sans prendre la peine de me faire signe : il m'a laissée plantée là. Désemparée. "

Et cette phrase :
"  Est-ce possible tout cet amour et pas d'enfant ?
J'ai si peur ! "

Comme si l'amour ne pouvait pas avoir lieu d'être, qu'il ne pouvait avoir de réalité qu'avec la naissance d'un enfant. Comme si l'amour était complètement inutile s'il n'y avait pas au bout la concrétisation d'un enfant.

Et quelques extraits de la seconde partie :

" Je ne voulais pas d'un homme. Ni dans ma vie, ni dans mon corps. Il s'est imposé. Il est resté près de moi après avoir montré patte blanche. Longtemps, il a gardé ses distances : surtout ne pas m'effrayer. Pas d'exigences, pas d'attentes. Il s'est fait minuscule. Il s'est fondu dans le décor pour que j'oublie de le jeter, de le faire sortir de ma vie. Il s'est frayé un chemin jusqu'à moi et m'a prise par surprise.../... " C'est à l'usure qu'il m'a eue. Au bout de quelques temps, j'ai même oublié sa présence. Je me suis habituée à le trouver, là, dans ma maison, toujours, comme le lit ou le tapis, à sa place. Et dans mon corps de temps et temps. "

" Il voulait m'émouvoir, me toucher. Il pensait accéder à mon coeur et le dégeler. Il n'y a en moi rien à découvrir. Je n'ai pas de coeur. J'ai voulu croire que j'étais autre chose qu'une sans-coeur. Il faut me rendre à l'évidence. Et faire cesser cette imposture. "

Et, quand elle tombe enceinte :

" J'ai cru. J'ai cru que la haine suffirait à le tuer, qu'il ne pourrait passer à côté, ni au travers. Je lui ai parlé. J'ai été dure, plus tranchante qu'un laser, plus féroce qu'une hyène, plus haineuse encore, et rien.../... J'ai sauté, j'ai dansé, dévalé les escaliers quatre à quatre, je me suis tapé sur le ventre. J'ai tourné à l'estourbir. Puis, parce que rien ne se produisait parce que j'avais besoin de concret, de palpable, j'ai fouillé avec mes doigts. A tâtons, mes ongles ont tenté de le dénicher. Ils n'ont rencontré que de la muqueuse molle. Consentante.
C'est pour ça que j'ai mangé à le faire éclater; J'ai englouti à le vomir. J'ai bu, aussi, pour le saouler, le noyer. Mais il s'est accroché comme une moule têtue, lové au fond de moi. Il a lutté contre les vagues qui se déversaient en flots bien décidés à l'emporter. Il a survécu. "

Pour finir, ces phrases, terribles :
" Jamais  je n'accepterai que ce parasite, cette mauvaise graine ait  décidé, contre mon gré, de vivre, de grandir et d'anéantir le travail acharné que je mène sur mon corps : ma seule réussite. Je me sens faible. Dépossédée. "

Ne cherchez aucune lueur d'espoir dans ce livre. C'est noir, sinistre et glaçant.

42823900 p[1]   
Ce livre fait parti de ma PAL.
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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 16:10
Grand-père

Ce livre est encore un récit. Il est écrit par Marina Picasso qui est la petite fille du grand peintre Picasso. Son enfance a été désastreuse et toxique. J'ai été un peu partagée en lisant ce livre, je pense qu'il fait partie de la catégorie des livres qui font plus de bien à l'auteur qu'au lecteur. Ce qui m'a un peu déplu c'est qu'avec ces pages on a un peu l'impression de passer du côté des voyeurs. Comme si vous étiez là, à regarder par le trou de la serrure, quelque chose qui ne vous regarde en rien. Il y a là l'amertume et la colère qui dérange et d'un autre côté il y a l'admiration pour Marina qui s'en sort d'une très belle façon. En effet j'ai trouvé la fin de cet ouvrage lumineuse et positive.
En préface une phrase de Picasso qui est une très bonne introduction pour la suite du livre :

" Pour faire une colombe il faut d'abord lui tordre le cou."

Premières lignes :
" On ne s'évade pas de Picasso. Je le sais. Je n'y suis jamais parvenue mais, à l'instant où tout à basculé, je l'ignorais encore."

Le livre commence par Marina adulte, qui craque un après-midi, alors qu'elle est au volant de sa voiture pour accompagner ses enfants à l'école. Elle a un malaise, suffoque, étouffe et stoppe sa voiture au beau milieu de la circulation. Au bout d'une demi-heure d'angoisse et de terreur elle parvient à se garer et a appeler à l'aide.
A partir de ce moment là elle comprend qu'elle ne s'en sortira pas seule et prend la décision de consulter, de voir un psy.
Son analyse durera quatorze ans...
Quatorze longues années où elle se battra contre ses démons et son mal être.

"Quatorze ans à me perdre dans mes larmes, à m'évanouir, à hurler, à me tordre de douleur, à remonter goutte à goutte le fil du temps, à revivre ce qui m'a détruite, à taire, à balbutier puis à exprimer tout ce que la petite fille puis l'adolescente avait été au plus profond d'elle-même... Ce qui l'avait rongée.
Quatorze ans de malheur pour tant d'années de disgrâce.
A cause de Picasso. "

Bien sûr on peux y lire de la haine et y voir un règlement de compte nauséabond mais ce n'est pas cela du tout. La suite vous le dira.
Et le livre tout entier tourne, finalement, autour de cette question là, qui me semble tout à fait pertinente :

" Les créateurs ont-ils le droit d'engloutir et de désespérer tout ceux qui les approchent ? Leur quête d'absolu doit-elle passer par une implacable volonté de puissance ? Leur oeuvre, fût-elle lumineuse, mérite-t-elle un aussi grand sacrifice de vies humaines ?"

Je trouve qu'elle pose là les bonnes questions... Et qui pourrait être, il me semble, relatives aux artistes en général.
D'autres diront aussi ; encore un livre sur la pauvre petite fille riche ! Et bien pas du tout. Marina Picasso et son frère ont vécu leur enfance dans la pauvreté, aussi incroyable que cela puisse paraître :

" Les jours après les jours, les semaines après les semaines, les mois après les mois... et toujours les vaches maigres. Faire attention à tout.
- Pablito, prends soin de tes vêtements, Marina, n'abîme pas tes chaussures. Pour le dessert, une banane pour deux.
Les repas irréguliers, les tartines sans beurre trempées dans le lait chaud, les oeufs brouillés à la pulpe de tomate, les pâtes sauce misère, le riz des sans-le-sou."

Le livre continue donc sur les souvenirs d'enfance de Marina.
Leur père, le fils de Picasso doit mendier pour avoir le droit de voir "le maître" :

" Mon père sonne à la grille. J'ai peur comme à chaque fois. Un bruit de pas, une clef que l'on tourne dans la serrure, et apparaît, dans l'entrebâillement d'un des vantaux de la grille, le concierge de "la californie", un viel Italien usé par l'âge et par la servitude. Il nous jauge du regard et dit à mon père ;
- Monsieur Paul, vous aviez rendez-vous à cette heure ?
- Oui, bredouille mon père.
Il a laché ma main pour que je ne sente pas à quel point la paume de la sienne est devenue moite.
- C'est bien, répond le vieux concierge, je vais voir si le maître peut vous recevoir."

Une enfance douloureuse pour Marina et son frère :

"Dès le départ, nos biberons ne contenaient pas du lait mais un venin que l'on nous distillait chaque jour davantage : celui de Picasso, de la puissance de Picasso, celui d'un surhomme qui pouvait tout se permettre et nous écrasait tous, celui de ce génie dont nous étions les otages. Comment se construire à travers de telles images ? Comment se sentir sereins devant un grand-père qui occupe tout l'espace ? Devant un père qui baisse l'échine ? Devant une mère qui, tout à l'heure, lorsque nous rentrerons, nous harcelera de  questions sur la "visite du siècle" à laquelle, bien sûr, "personne n'a voulu la convier" ?

Marina, parlant de son père :

"Aujourd'hui, je devine ses affres lorsqu'il venait affronter mon grand-père. Lui qui avait été adulé et choyé aux jeunes heures de sa vie, ne représentait plus grand-chose aux yeux de Picasso. Qu'était devenu "l'Arlequin" qui avait posé pour lui dans son costume en losanges jaunes et bleus, une ruche de tulle autour du cou ? Les inconditionnels de Picasso ont-ils remarqué à quel point cet "Arlequin" est triste sur la toile ? A quel point son regard mendie un peu d'amour ? A quel point, à l'époque, il savait qu'il ne devait pas grandir ?" 

 Picasso - Paul en arlequin[1] " Paul en Arlequin" Picasso

La seule à leur offrir l'affection dont ils ont besoin, Marina et Pablito, c'est leur grand-mère Olga. Une femme pour qui Marina a beaucoup de respect :

" Ma grand-mère Olga reste pour moi l'idéal des grand-mères, une sorte de magicienne qui avait le don d'aplanir toutes les difficultés, d'apprivoiser les démons de ma mère, de rehausser l'image de mon père, de nous apporter l'harmonie et le calme. Nous aimions le parfum de son eau de toilette, son accent mélodieux, ses gestes élégants, ses yeux pleins de caresses et son respect des autres. "
1917-1927-ballerina-Olga-Khokhlova--1891-1955--02-2-.jpg Olga peinte par Picasso

Quelle opinion avoir de Picasso quand il est votre grand-père et qu'il ne vous voit pas...

" - Monseigneur ne veut pas qu'on l'ennuie.
Tête basse, nous rebroussions chemin. Grand-père appartenait aux autres. Il n'était pas pour nous.
Nous n'arrivions pas à comprendre pourquoi tant de gens l'admiraient. A t-on le droit d'admirer une personne qui refuse sa porte à des enfants ?"

Marina et Pablito grandissent. Pablito et elle sont très proches l'un de l'autre !  Mais Pablito devient fugueur et cela se renouvele de plus en plus.

" Avec l'analyse, j'ai compris bien plus tard, hélas bien trop tard, qu'il n'avait plus d'espoir. Incapable de mettre des mots sur sa souffrance, il avait besoin de sortir du carcan de cette souffrance. Marcher à l'infini, dormir dans le creux d'un rocher, repartir au hasard des chemins le déchargeait du fardeau du réel. La recherche du vide. Le désir d'un ailleurs impalpable. "

Heureusement Marina s'accroche, elle a un but. Elle veux faire sa médecine et devenir pédiatre.

" Après une analyse, les voies que l'on a choisies cessent d'être impénétrables.
Ce n'est pas un hasard si j'ai fait ce travail. Ce n'est pas un hasard si l'on part au Viêt-nam aider des enfants en détresse."

Dimanche 8 avril 1973 : la mort de Picasso. C'est à la radio que Marina et Pablito apprennent la mort de Picasso. Ils n'ont pas revu leur grand-père depuis bien longtemps. Pablito se précipite pour voir le corps de son grand-père et lui dire adieu. Jacqueline, la dernière compagne de Picasso a donnée des ordres et on lui refuse l'entrée.
Quelques jours plus tard Pablito se suicide à l'eau de javel.
Il mourra le 12 Juillet après avoir agonisé trois longs mois.
Sa sépulture sera payé par l'argent collecté par des étudiants, ses amis du cours Chateaubriand...
La mère de Marina a ces mots, terribles :

" - Il n'y a pas de justice. C'est toi qui aurais dû mourir. "
 
L'ironie de la situation voudra que c'est Marina qui hérite de Picasso une fortune.

Les dernières pages du livre se termine pourtant d'une manière optimiste. Marina s'en sortira  d'abord grâce à son analyse. Et elle puise sa force avec ses enfants, deux naturels et trois adoptés. Même sa colère envers Pablo Picasso s'apaisera :

" Muré dans son oeuvre, il avait perdu tout contact avec la réalité et s'était replié dans un monde intérieur impénétrable. Cette oeuvre était son seul langage, sa seule vision du monde.../...
Lui qui a traversé son siècle ne vivait pas comme ses contemporains. D'ailleurs, il ne les voyait pas. La vie n'était pour lui qu'un carnet de dessins, un livre d'images "croquées" au fil de sa fulgurante créativité.../... 
Qui étions nous pour prétendre violer l'arène  dans laquelle il combattait.../...
A la fin de sa vie, pour rester seul et créer avec ses dernières forces, il avait rejeté tout le monde. Nous en faisions partie. "
 
Ce qui importe, finalement, c'est ce qu'elle fera de l'héritage de Picasso, comme pour l'alléger...
L' argent servira à construire une fondation au Viêt-nam, elle fera batir un village qui accueillera des enfants dévaforisés, c'est là qu'elle y adoptera ses trois derniers enfants.

Son action ne s'arrête pas là, elle fait creuser des puits, s'occupe des retraités et des anciens combattants et fait percevoir des bourses à deux cents étudiants. Elle fait restaurer des hopitaux, ect...
Au final, devient une femme formidable...

                                                                   Image manquante
Grand-père
Marina Picasso
Editions Denoel et Folio

42823900 p[1]
    Ce livre fait parti de ma PAL



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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 22:09

9782742788361[1]    Sortie poche  Babel Actes Sud prévue en Janvier 2010 

Portrait de Alice FerneyAlice Ferney.

Un livre que j'ai lue en 2008 que je vous recommande vivement. C'est un livre que je relirais avec plaisir. J'ai ressortie mon carnet 2008 et je lui avais donné la note de 8/10. 
J'ai déjà beaucoup lue Alice Ferney et je n'ai jamais été déçue. 
C'est un mode très romanesque mais d'une écriture parfaite, un peu désuet, presque trop onctueuse. L'auteur assène quelques vérités sur le couple et la vie conjugale. Bon, il faut être attentive, ne pas s'éparpiller dans sa lecture. 
Une femme, Elsa, regarde le même film depuis plusieurs soirs. Elle attend le retour de son mari et elle doute après une dispute et une phrase qu'il a prononcé, une phrase net et tranchante : 
" Demain soir et les soirs suivants prépare toi à dormir seule je ne rentrerais pas " 

Ce film c'est : " Chaines conjugales " un film existant dans la réalité. Un film de Joseph L. Mankiewicz des années 1949.

Alice Ferney alterne donc sur Elsa qui visionne le film et qui attend et d'autre part elle décrit le film, plan par plan, dialogues par dialogues. C'est les chapitres du livre que j'ai préférées. J'ai trouvée très émouvantes ces histoires de femmes et de couples. L'auteur leur redonne vraiment une autre vie, en dehors du film. 
Cela m'a vraiment donné envie de voir ce film et je l'ai déjà regardée plusieurs fois. Je l'ai beaucoup appréciée aussi.


chaines_conjugales-1-.jpg    

letter-to-three-wivesPDVD 009new[1]  

Je vous conseille donc à la fois le livre et le film. 

Paradis Conjugal
Alice Ferney
Editions Actes Sud ou Babel

et 

Chaines conjugales
de Joseph L. Mankiewicz

Rajout : Comme Marie L. link me l'a fait remarquer ce livre fait partie du challenge de fashion  link :
" lunettes noires sur pages blanches" dont voici le très joli logo :
logolunettesnoires.jpg
Voilà, donc celui là, c'est fait !!!
                                                                                 
       

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 12:57
A Mélie sans mélo           Sortie poche janvier 2010
                                       -----------------------------------

A l'occasion de sa sortie en poche, ce mois, je vous encourage vivement à lire ce livre.

Il fait parti de mes livres bonbons au miel. Ainsi que de mes coups de coeur 2008

C'est une belle douceur pour le début d'année.

C'est un livre d'une très grande tendresse. Un livre qui rend heureux. Un livre qui donne envie de croquer la vie à pleine dents et de se délecter des petites choses que le quotidien nous offre. Des pages qui nous ouvre les yeux sur l'essentiel, le sel et le ciment de la vie.

Cette grand mère, Mélie soixante douze ans, est une mamie formidable. Elle est resté une petite fille espiègle et pleine d'enthousiasme. Elle croque la vie à pleine bouchée et carbure à l'optimisme.
Sa petite fille, Clara, vient passer ses vacances chez elle et elle est bien décidée à lui faire passer le plus beau des étés et de lui offrir les plus beaux  des souvenirs.
Il y a une foule de personnages succulents qui gravitent autour d'elles.
Sa fille d'abord ; Fanette. Le copain de Clara, Antoine, orphelin de mère et qui est un petit garçon adorable. Et il y a Marcel, qui aura mis si longtemps à lui avouer son amour, à Mélie...
Mélie qui découvrira avoir encore du temps devant elle finalement.
Un livre que je relirait bien tout de suite. Comme le dit le résumé :

" Mélie, le mélo s'est pas son truc."

Et ça va se confirmer ! Quel bel été elles passent, Clara et sa mamie...
Un été magnifique !
Elles regardent pendant plusieurs heures pousser les bambous, ou une araignée tisser sa toile dans le jardin...
Elles s'installent sur des chaises longues pour admirer le ciel et écouter la traviata, Bénabar, Grand corps malade..

" Elles se sont installées dans des fauteuils, avec de quoi manger, boire, et écouter la Traviata en entier. Mélie adore la Callas. Pour regarder pousser les bambous, c'est pas mal, l'opéra... Il y a juste que, des fois, pour mieux écouter, on ferme les yeux. ET là, c'est possible que ce soit pile le moment où il se passe des choses... "
 
Elles font du vélo :

" C'est l'été, l'air est lourd comme du sirop et la route sent le goudron. "
 
D'autres extraits :

" L'orage a fini par s'apaiser, et elles sont sorties toutes les deux, avec leurs bottes et leurs cirés. Plus d'éclairs, plus de tonnerre, juste la pluie, qui continuait de tomber. Bien dru.
Elles ont chanté la chanson de Nougaro :

           La pluie fait des cla-quet-tes
           Sur le trottoir, à mi-nuit
           Parfois je m'y a-rrê-te
           Je l'admi-re
           J'applaudis   

Et puis surtout, la fin de la chanson, que Clara adore brailler, en menaçant le ciel du poing, comme une boxeuse :

           Salut ! Pourquoi tu pleures ?
           Parce que je t'aim-e, sale eau !
( " La pluie fait des claquettes" paroles de Claude Nougaro, musique de Maurice Vander et Nougaro. ) "       

Ce n'est que du bonheur ce livre.
Un bonheur simple et chaleureux comme du bon pain.
Un livre qui donne envie d'aimer les jours comme ils viennent, fort, fort !
Un délice !!!

A Mélie sans mélo              A mélie, sans mélo
                                         Barbara Constantine

                                         Editions Calmann-lévy              

                                     ou Le livre de poche

coeur[1]
                    Coup de coeur 2008
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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 10:48
La petite présence

Tout d'abord une précision ; ce livre là n'est pas un roman, c'est un récit.
Dominique vit la douloureuse expérience d'une séparation, d'un divorce. Il a une petite fille encore petite qui a quatre ans, et il doit supporter la peine de ne plus la voir tout les jours. Sa maman en aura la garde, elle viendra donc pour les week-ends ou les vacances.
Ce n'est pas une énième histoire de haine et de bagarres entre deux êtres qui se séparent mais juste la grande tristesse d'un homme et du manque qu'il a de sa petite fille.
C'est un livre incandescent, qui vous brûle les doigts. Il est assez court mais n'aurait pas supporter plus de pages de peur de devenir étouffant.
J'ai pour ma part beaucoup appréciée le style de l'auteur qui est magnifique. J'ai noté un nombre impressionnant de phrases sublimes. 
Non, il n'y a pas que les femmes pour souffrir de l'absence d'un enfant...
Tout les hommes qui partent pour refaire leur vie, n'oublie pas tous qu'ils ont des enfants, là, qu'ils laissent derrière eux. Ils ne partent pas tous sans se retourner...
Dominique est un homme qui souffre, qui ressent l'absence de sa fille jusqu'à dans sa chair. Pour rendre cette absence plus supportable il écrit dans des carnets.
Il écrit pour sa fille, pour lui, pour ne pas sombrer.
 
" Comment font les hommes, les femmes, qui n'écrivent pas, les vies minuscules pour ne pas s'ennuyer, se briser, comment font-elles pour tenir debout, sans confier leur peine à la page blanche, dans une existence dont il restera un peu de buée sur la vitre de leur âme, passée là par hasard. "

Le livre commence par quelques mots sur le mariage :

" La lumière est belle, radieuse, Tiffany aussi. Les merles font les fous dans les cerisiers. Toi, je ne sais pas, tu es dans nos rêves. Petite fleur dans un pommier."
" Mon épouse me serre la main très fort, dans sa robe blanche, solaire, parsemée de pétales de lys, cousus en tissu jaune, comme une poignée de oui tombés du ciel. "

Sept ans plus tard, la séparation :

" Quand j'ai peur, je compte dans ma tête, les secondes, les oiseaux qui traversent le ciel, les brins d'herbe, n'importe quoi, je compte en silence et le déboulé des chiffres apaise mon sang comme une vieille comptine, là, rien à faire, je me roule en boule dans le lit, l'album-photos du mariage serré sur mon ventre."

L'auteur égrène ses notes au fil des mois. Et le temps passe, douloureusement. 

"Je voudrais être plus sage et protéger tes quatre ans dans la force de mon demi-siècle. La blessure d'être séparé de toi par un divorce raisonnable, deux heures d'autoroute et cinquante minutes d'embouteillage, je veux te l'offrir comme une écharpe pour ta vie de femme, une longue robe de soie mauve et bleue qui épousera chacun de tes gestes, plus tard, quand tu saigneras en pensant à nous, à ton enfance trop courte, à cette page de ton histoire, déchirée, froissée, roulée en trois chiffons, toi, moi et ta mère. "

" Je t'ai perdue dans le chaos du quotidien, et dans mon coeur tu prends la place d'un immense pré sous l'orage. Mes caresses sont des branches arrachées aux arbres, tes baisers, des nids abandonnés par les oiseaux, ma tristesse, une immense flaque cachée sous l'herbe."

" Je me bats contre la spirale de ne plus rien désirer d'autre que dormir, végéter, attendre quoi, ton retour, la vie avant, attendre comme un poisson.
... j'écris comme on marche dans la rue, je ne suis pas là, c'est mécanique, en équilibre sur un trottoir, entre la bordure et le vide, hésitant entre aller plus loin et me jeter sous un camion, je pose machinalement les premiers mots et ils avancent, lèvres serrées, je ne sais même pas de quoi ils parlent, ou peut-être vaguement, ils parlent et ça m'évite de m'immerger dans la baignoire avec ma plus belle chemise en avalant un litre de Four Roses et un tube d'exomil. "

" Se défaire d'une vie, c'est comme se désintoxiquer, il y a des jours de manque, on est plié en deux, on ne peut plus bouger, il faut apprendre à respirer avec une barre dans le ventre, se méfier des rechutes, par exemple éviter de plonger dans la torture des albums photos. "

" Lui sourire et reconnaître sa gentillesse me soulage. On n'est jamais vraiment seul, si on regarde bien. Sur le trottoir, d'autres marionnettes se croisent et s'élancent à l'aveuglette, sans savoir ce qui les attend demain. "

" Ta formule universelle : Faut que je te dise un truc, papa ! En général, je me sens de trop sur Terre. Mais là, je tuerais l'ogre, le loup et Sarkozi à mains nues pour garder ma place. "

Mais il relativise aussi :

" Quand je flippe grave, face à moi même, je pense à Thalie, trente-huit ans, cette amie qui glisse à petits pas dans sa vie, avec ses deux enfants, ses quatre cents euros par mois et une maladie qui peu à peu la paralyse.../... Si elle pouvait lire ces lignes et se trouver belle, je me dirais enfin qu'écrire sert à quelque chose. "

J'ai trouvé cet homme, fragilisé par l'absence, très émouvant.
Ce que j'ai apprécié aussi c'est l'absence de colère a l'encontre de la mère de sa fille. Il n'aura aucune mauvaise parole pour elle. Bien au contraire. Le livre se termine par une série de remerciements et il en a pour elle :

" Merci à Tiff de tout faire pour protéger Olivia et merci, de toutes mes forces, pour ces sept années de voyage, de folie, de monde à écrire à l'endroit, à l'envers, j'espère qu'aucune parole ne te blessera dans ce livre. Tu es une maman, formidable, tendre, étourdie et voyageuse, pour toujours. "

Je trouve cela magnifique. En général les hommes n'ont pas ce discours après une rupture. Chapeau monsieur ! Le livre se termine par ces mots :

" Bonne route à tous les papas, en espérant avoir ouvert un peu la porte de leurs confidences et de leur confiance. "

Un livre à découvrir !
Pour information l'auteur a été, entre autres, scénariste de Bertrand Tavernier pour le très beau film : "ça commence aujourd'hui"

                                                                              "La petite présence"
                                                                                Dominique Sampiero
                                                                                Édition Grasset
42823900 p[1]
 Ce livre fait parti de ma P.A.L.
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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 22:14
Affiche et photos du film Le Dernier Vol

Ce livre là, je l'ai lue cet été,  en Juillet. J'ai envie de vous en parler, parce que ce livre est en plein dans les feux de l'actualité. Un film, tiré du même livre, sortira au mois de décembre.



Et cela sera avec la, très belle, Marion Cotillard.
 Il sort en poche ce mois aussi, en voilà la couverture :

  Le dernier vol de Lancaster

Autant vous le dire tout de suite : c'est un livre que j'ai adorée. Il fait partie de mes coups de coeur de cette année. Il trainait dans ma P.A.L. depuis l'année 2003 (c'est dire...), je ne sais pas, je crois que le sujet ne me tentait pas trop mais depuis quelque temps des photos du futur film commençait à circuler. J'avais lue un bel article dans mon ELLE.
Et voilà, ça a suffi pour me donner une folle envie de le lire...
Et je l'ai adorée !

Oui, vraiment !



Le point de vue des éditeurs :
-----------------------------------------

" Avril 1933. Le pilote Bill Lancester s'envole de Lympne (Angleterre) en direction du Cap (Afrique du Sud) pour tenter de battre le record établi sur cette traversée. Peu après, au fortin de Reggane (Sud Algérien), on apprend qu'un aviateur s'est écrasé dans les environs. Commence alors une course contre la montre pour tenter de retrouver l'infortuné pilote perdu dans le désert. "

Ce que moi j'en dit :

Chubbie Miller, surtout elle, fera tout pour tenter de le sauver. Elle se battra de toutes ses forces, de tout son courage. Elle finira par être aidée par un militaire, un lieutenant, qui prendra de gros risques pour cela.

Ce qui est très interessant dans ce livre, c'est sa construction.

Il est fait d'extraits des mots laissés par Bill Lancaster, du journal de Chubbie Miller, de lettres du militaire Chauvet et pour finir des coupures de presse, des rapports militaires.

Les extraits du carnet de Bill Lancaster sont véridiques, l'auteur lui même les as lus par hasard et cela lui a donné l'envie d'en faire un roman, bien sûr tout le reste est brodé autour.

Je trouve que cela donne une grande force à ce livre.

Quelques extraits :

.../... La vie en fin de compte n'est qu'un bref moment dans le cours des choses. Dans le temps qui m'a été donné, j'aurais aimé être meilleur, c'est tout.
        Il y a toujours de l'espoir mais je veux que mon dernier message soit bien clair. Il vous faudra mettre de l'ordre dans ce cahier de brouillon et donner tout leur sens aux mots.
        C'est tout probablement jusqu'à demain. Que Dieu soit avec vous tous.
                                                                        Bill Lancaster           .../...

.../... Les touaregs, eux, savent se diriger la nuit en regardant simplement les étoiles. Quand ils traversent le Ténéré pour aller chercher le sel de Bilma, ils suivent à l'aller les Pléiades. Lorsque Orion disparaît, qu'ils appellent Amanar, ce qui veut dire "le guide" en tamacheq, ils stoppent la caravane. Dans le Tanezrouft, entre Ouallene et Am Rhannan, ils s'orientent paraît-il grâce à deux étoiles, Tenâfelit et Tôzzert, de la constellation du Navire, qui leur permettent de déterminer la position du Sud. Leur connaissance du ciel est vraiment étonnante.../...
 
        Le pauvre anglais ne sait pas lire le ciel, bien sûr. C'est pas de chance. Il est devant une carte qu'il ne sait pas déchiffrer. Les étoiles pourraient lui sauver la vie, mais il les regarde sans les comprendre. Mailloux, qui est philosophe à ses heures, et aussi un peu communiste sur les bords, dit que Lancaster est un pur produit de notre civilisation. Il vénère la mécanique, il ne pense qu'à la vitesse, la réussite, l'exploit, il rêve de devenir riche et célèbre et il découvre maintenant comme tout cela est fragile et dérisoire. Il refait malgré lui l'apprentissage de choses essentielles, tout ce qu'il a négligé durant des années, il réapprend le temps, la nature, l'espace, l'humilité, il s'aperçoit que tout seul il n'est rien. Les touaregs disent ici : "Dieu a créé des pays pleins d'eau pour y vivre et des déserts pour que les hommes y trouvent leur âme".../...

Je trouve ce passage absolument magnifique...

Ce livre est d'ailleurs parsemé d'extraits de chants ou de proverbes Touareg, en voici un :
    " Marche en avant de toi-même comme le premier chameau de la caravane."

Un dernier extrait, juste pour le plaisir :

.../... Je comprends ces hommes qui aiment le désert. Je les comprends. J'envie ces nomades et leur liberté. Je me sens parfois un peu comme eux. Dans quelques mois, tout cela sera fini pour moi. Je serai de nouveau sous mon hangar en tôle, à manoeuvrer des troncs, à découper des planches, à respirer la sciure. C'en sera terminé des étendues implacables, de cette fraternité que j'ai connue ici, de mes grandes aventures africaines. Bientôt il me restera quelques souvenirs, et de grands désirs inassouvis. J'aurai vite oublié, je le sais, les désagréments du désert pour n'en garder qu'une profonde nostalgie. Il sera cependant trop tard pour regretter. J'aurai déjà regagné ma chère cellule et retrouvé le visage rassurant d'une vie déjà toute tracée. Ici, dans le désert, tout s'efface, tout est toujours à recommencer, tout est fragile et sans limites.../...

C'est un livre qui vous donne envie de goûter au désert...
D'en connaître la saveur et le sens...

J'ai vraiment aimée ce livre, j'y ai vue un ôde à la vie, à ce qu'elle a d'essentiel...
 Un ôde à l'amour aussi, qui dans sa force, soulève des montagnes...

Même si, Bill Lancaster m'a semblée être un homme un peu égoiste, qui dans ses carnets, parle très peu de sa femme (Chubbie Miller est sa maitresse) et pire encore de ses deux filles... C'est un livre que j'ai lue très vite, emportée par ses pages. 

J'ai déjà envie de le relire.

Mais, ne vous y trompez pas,  le personnage principal de ce livre c'est le désert...
C'est lui le plus important, le plus réel, celui qui domine ces pages.
C'est le désert qui apparait le plus fascinant, le plus constant aussi.

C'est lui, le désert, qui envahie les pages des lettres, des journaux, des coupures de presse.
C'est lui qui possède tous et toutes.
Lui qui englouti tout avec gourmandise et avidité.
Il est magnifique mais aussi terriblement dangereux et destructeur.
Il nous faut le prendre au sérieux et avoir pour lui le plus grand respect.
Il est terrifiant mais aussi terriblement attirant.

Voilà l'effet que le livre a eu sur moi...

Oh, j'ai oubliée de dire aussi : c'est un livre qui donne vraiment très soif. Munissez vous d'une grande bouteille d'eau bien fraiche, avant de vous plongez dans ce texte.

Vous en aurez besoin.

Un vrai, vrai coup de coeur.





Objectif P.A.L.

 Coup de coeur !
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 14:32
Le cheval de soleil

Roman Islandais

Ce livre là a une très grande présence, il ne peux pas laisser indifférent, ça c'est une évidence. Quelques heures après l'avoir terminée, il continue à faire son chemin et j'y suis restée très ancrée.

C'est un livre a la fois lumineux par l'écriture mais très sombre dans son propos.

Mais je ne sais pas si je pourrais classer ce livre là dans mes coups de coeur.

Féeries d'Islande - - Vos plus belles photos d'Islande

Je suis plutôt mitigée et hésitante, est ce que j'ai aimée ?

Bien sûr il contient des phrases magnifiques mais on dirait que quelque chose manque pour lier le tout. Un livre, je pense, qui mériterait une autre lecture de ma part, un peu plus tard, peut-être

.Féeries d'Islande - - Vos plus belles photos d'Islande

Lî  vit à Reykjavik, dans ce pays magnifique qu'est Islande.

Lî ( son vrai prénom est Lilla mais son amoureux en décide autrement ) n'a pas eu une enfance très facile, ses parents sont plutôt déficients. Sa mère est très (trop) investie dans sa course contre la mort pour les enfants qu'elle soigne pour s'apercevoir qu'elle a des enfants.
Et son père est plutôt du genre immature et incapable de jouer son rôle de père...

Elle a un frère Mummi dont elle est très proche et ils ont une belle relation tout les deux, l'absence relative de leurs deux parents ne les empêche pas de vivre leurs vies d'enfants et de faire quelques bétises...

Le jour où Magda disparait sans qu'elle n'en ai aucune explication, c'est à Lî de s'occuper de la lessive et d'un minimum de l'entretien de la maison. On se demande d'ailleurs si sa mère se préoccupe de quoi que ce soit à ce sujet.

Un jour Haraldur rentre à la maison (elle appelle ses parents par leurs prénoms, preuve qu'ils n'ont pas ce statut là ) et sans aucune autre forme de procés, l'emmène chez le coiffeur pour lui faire couper ses superbes tresses. Tout ça parce qu'il n'y a plus personne pour lui natter les cheveux et qu'ils ne ressemblaient plus à rien. Bien sûr, cela ne se passe pas très bien et s'ensuit une scéne plutôt éprouvante, avec une mère et une seringue, et la peur d'une anesthésie définitive.

...:/... " - Ne bouge pas, dit Ragnhildur en me frottant la cuisse.
Je ne voyais pas ce qu'elle faisait et je ne sentis rien, mais elle m'avait naturellement fait une piqûre en commençant par frotter l'endroit pour que je ne sente pas la pénétration de l'aiguille.
Mais pourquoi faisait-elle cela ? J'avais lu des histoires d'injections mortelles dans des livres d'adultes et aussi qu'on éliminait des enfants, mais je ne connaissais pas d'exemples de mères qui s'en fussent rendues coupables, si ce n'est quand on exposait les enfants comme dans les légendes, et c'était fait alors dès la naissance.../...

Et plus loin :

.../... Les jours suivants, je fis gaffe à ne pas me trouver sur le chemin de Ragnhildur, des fois que l'anesthésie définitive aurait véritablement échoué. Si je me rappelais à son bon souvenir, je courrais encore plus le risque qu'elle ne recommence.../...

Bon, malgré tout cela Lî grandit, elle noue des rapports amicaux avec une mère de substitut qui lui apporte un peu de la chaleur dont elle manque.
Mais là aussi, cela tourne très mal.


Après Lî rencontre son amoureux , prend la décision de rompre avec lui (on se saura d'ailleurs jamais pourquoi), devient infirmière, travaille au service des soins palliatifs, se marie avec un autre et a deux petites filles. Plus tard son amoureux reviendra se mettre sur sa route et...!!!

Lisez le, pour vous faire votre propre opinion !

De très beaux passages :

.../... Je n'ai plus les mains jeunes ni les yeux transparents. Quiconque a vu mourir autant de gens que moi et essayé de leur faire du bien quand ils étaient vivants, à moitié morts et défunts, ne peut avoir les yeux limpides ni les mains soignées.../...

.../... La cuisine, royaume de Ragnhildur, s'éclaircit et je ressentis quelque chose qui ressemblait à de la gratitude  tout en m'attardant sur le seuil à regarder le vieux visage de ma mère, de Ragnhildur, qui dans son entêtement à être bonne, l'était trop pour pouvoir penser à ses propres enfants en bonne santé aux dépens des enfants malades de l'hôpital, si tant est qu'elle fût consciente d'avoir des enfants.../...

.../... Toute l'existence, une tripotée de compensations pour quelque chose qui manque. Sauf que toi et moi à Fljotshlid, nous attraperons peut-être l'arc en ciel par la queue, et pas seulement son ombre.../...

.../... Elle se soupçonnait elle-même d'avoir choisi la profession d'infirmière, avec les soins palliatifs comme spécialité, pour estomper le regret qu'elle avait de son amoureux, la nostalgie des caresses justes et d'une présence à cent pour cent. Car c'était surtout au seuil de la mort des autres qu'elle oubliait de penser les pensées principales : ça me serait égal de n'avoir pas existé. Il aurait mieux valu ne pas avoir à exister.../...

et le dernier :

.../... Ce serait un matin de mai. Cela ne pouvait être le matin d'aucun autre mois. Après avoir hésité, s'être détournée avec dédain, être partie en claquant la porte, après avoir été d'une lenteur intolérable à passer et s'être finalement mise en route avec des secousses, la vie commençait  enfin, elle était sur sa lançée et , qui plus est, un rêve s'était réalisé. Un seul rêve et il n'y en avait pas d'autres.../...

Bon, je me rends compte que j'ai notée beaucoup de pages et ça c'est un signe qui ne trompe pas... C'est un livre qui m'a marquée.

Je pense qu'il mérite vraiment que vous lui donniez sa chance. Mais il faut mieux y plonger en étant avertie : ce livre n'est pas d'une gaieté folle ! Je serais curieuse de voir ce que vous en avez pensée...

Je dois vous avertir que j'ai une grande passion pour les romanciers Islandais ou Irlandais, bref tous des auteurs du Nord. Il y en aura d'autres.

Une précision encore, pour moi  la matière première d'un livre, son coeur, se trouve dans son contenu. C'est pourquoi vous trouverez toujours énormément d'extraits dans ce blog !

Ce livre fait partie de ma P.A.L.



 



Bonne journée !
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  • : Le blog de l'or
  • : Je suis une jeune femme passionnée de littérature... Mon blog sera surtout un concentré de ma plus grande passion : la lecture... Il y aura aussi quelques touches de peintures, de cinéma, de musiques et un peu de ma vie aussi... L'Or des Chambres pour un hommage à la très grande Françoise Lefèvre dont j'emprunte le titre d'un de ses livres.
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Fin : décembre 2012 (Folfaerie m'a donné une prolongation pour cette année, merci à elle !!)

 

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Cent ans Wassmo

La terre fredonne en si bémo l- Strachan

Les femmes du braconnier - Pujade Renaud

Fin : décembre 2012 (renouvelable)    

 

2/10 Re-Prolongation du challenge :

Fin : 05 avril 2014  

 

Prolongation du challenge

Fin : 30 septembre 2013    

Index auteurs


Agus Milena - Battement d'ailes

Ahern Cecelia - Un cadeau du ciel

Beckett Bernard - Genesis

Benameur Jeanne - Les insurrections singulières

Bertholon Delphine - L'effet Larsen

Brisac Geneviève - 52 ou la seconde vie

Cabasson Armand - La reine des mots

 Calvetti Paola -L'amour secret

Chabrol Caroline - Sous les cahiers, la mort

Cohen Welgryn Myriam - Mères - Myriam Cohen Welgryn
Constantine Barbara - A mélie, sans mélo

Delaflotte Mehdevi Anne - Fugue

Dickens Charles - Un chant de Noël
Divakaruni Chitra Banerjee -Ma soeur, mon amour

Donovan Gérard -Julius Winsome

Estibal Sylvain - Le dernier vol de Lancaster
Ferney Alice - Paradis conjugal
Giraudeau Bernard - Cher amour

Girerd Jacques Rémy, Benoît Chieux - L'enfant au grelot  (album enfant)
Glass Julia - Jours de juin

Guelfenbein Carla - Le reste est silence

Haasse Hella S. -La source cachée
Hannah Kristin - La magie du bonheur

Henrichs Bertina -La joueuse d'échecs 

Herry Jeanne - 80 étés

Hobbie Holly - Juste à temps pour Noël - Holly Hobbie (album enfant) 
Holder Eric - Mademoiselle Chambon

Kamimura Kazuo - Lorsque nous vivions ensemble 1
Kamimura Kazuo - Lorsque nous vivions ensemble 2

Kingsolver Barbara - Un été prodigue

Kortepeter Paul et Susan Wheeler - Youpi, pas d'école  (album enfant)
Lemoine Annie - Les heures chaudes

Lethielleux Maud - Dis oui, Ninon
Levraud Murielle - Le soir autour des maisons 

Malte Marcus - Garden of love

Martinez Carole - Le coeur cousu

Matheson Richard - Je suis une légende

Mazurel Claire et Marie H. Henry - Demain c'est Noël (album enfant)
Mégnin Jean-Philippe - La voie marion

Meyer Stephenie - Les âmes vagabondes

Miller Rebecca - Les vies privées de Pippa Lee 

Moning Karen Marie - Fièvre noire

Mosse Kate - Les fantômes d'hiver

Picasso Marina - Grand-père
Rice Luanne - Les carillons du bonheur
Ryan Carrie -La forêt des damnés

Sampioro Dominique - La petite présence
Scholes Katherine - Les amants de la terre sauvage

Setterfield Diane - Le treizième conte
Sigurdardottir Steinnunn - Le Cheval Soleil
Tardieu Laurence - Comme un père

Vann David - Sukkwan Island   
Vigan Delphine De - No et moi

Woolf Virginia - Mrs Dalloway